l’essentiel Larysa Malaterre-Mishchanchuk est née à Kiev en 1979 au sein de l’URSS. Installée depuis 2016 en Ariège, elle s’inquiète aujourd’hui de la situation de son pays et craint que Poutine ne s’arrête pas là. Entretien à Pamiers.
Depuis jeudi 24 février, Larysa Malaterre-Mishchanchuk a mis sa vie en pointillé. Cette Ukrainienne de 43 ans, arrivée en France en 2016, mariée et maman, ne pensait pas un jour voir Kiev, sa ville natale, sous le feu de l’armée russe. « Je suis née à Kiev en 1979 autrement dit en URSS, explique-t-elle. J’ai connu Brejnev, Andropov, Tchernenko, Gorbatchev ». Et enfin l’avènement de l’autonomie de son pays en 1991. Pour combien de temps encore ? « Je ne pensais pas qu’il allait oser, confie la jeune femme assise sur un coin de table. Mais il l’a fait. Poutine est un agresseur ». Larysa Malaterre-Mishchanchuk est inquiète. « Ma mère vit à 2 kilomètres de Kiev, elle a 72 ans et elle est seule dans un appartement. Elle a peur. Ce vendredi, je l’ai eue au téléphone elle m’a dit que nous, sa fille et ses petits enfants étaient sa priorité.  Dire cela au XXIe siècle, ce n’est pas normal ». 
Depuis Kiev quelques-uns de ses amis l’informent minute après minute de la situation. « Certains se sont réfugiés dans le métro. J’ai une amie qui est proche de la frontière hongroise ». Une colère froide gronde chez Larysa Malaterre-Mishchanchuk. Elle sort son téléphone et montre une photo prise dans la nuit de la capitale ukrainienne. « Et ça, ce sont des objectifs militaires ? s’interroge-t-elle. Il ne faut pas se mentir, Poutine fait une démonstration de force ? C’est un fou, il a perdu la tête. Ce qui le motive c’est la création d’un empire, il n’est pas intéressé par le développement de sa propre nation ».
À trois mille kilomètres de son pays natal où elle a passé une quinzaine de jours en vacances au mois d’octobre, Larysa Malaterre-Mishchanchuk espérait au moment de l’entrée des premières troupes russes sur le territoire ukrainien que le monde réagisse. « Mais il est indifférent. Ce que je veux dire aujourd’hui c’est que l’on ne parle pas de l’Ukraine, mais bien de la sécurité du monde ». Car pour elle, Poutine pourrait pousser ses pions plus en avant encore. Sur sa page Facebook, la jeune femme commente avec rage les événements qui meurtrissent son pays. « C’est n’est pas une opération militaire. Ce n’est pas une mission de soutien pour les russophones en Ukraine […] C’est la guerre, les gars ! Et il n’y a pas d’autre mot ». Et de lâcher aux spectateurs que nous sommes : « le temps de la tolérance est fini, c’est le moment de montrer vos valeurs et vos positions ».
Née sous l’ère des républiques socialistes soviétiques, Larysa Malaterre-Mishchanchuk le clame haut et fort. « L’Ukraine, ce n’est pas la Russie. Nous ne reviendrons pas en Russie. Nous avons seulement envie d’être un état indépendant ». Bon nombre d’Ukrainiens se souviennent et se transmettent, de génération en génération, la grande famine de 1932-1933, orchestrée alors par Staline. Un épisode noir de l’histoire ukrainienne, durant lequel 5millions de personnes ont perdu la vie, estiment les historiens.
Quant à la supposée dénazification que le maître du Kremlin entend mener en Ukraine, la jeune femme s’étouffe à l’idée de comprendre la rhétorique de Poutine. « A-t-on entendu une fois dire que les Ukrainiens étaient d’une race supérieure aux autres ? Pour affirmer cela, il faudrait avoir des preuves ».
« J’espère que le monde va ouvrir les yeux. Ce n’est plus à l’Ukraine de parler d’alerte rouge. Je compte sur une réaction du monde démocratique, de ce monde qui réfléchit. Pour nous c’est simple, on va résister », conclut Larysa Malaterre-Mishchanchuk.
Selon les services de la préfecture de l'Ariège, vingt-deux ressortissants ukrainiens vivent aujourd’hui dans le département en possession d’un titre de séjour. Ce nombre n’inclut pas ceux qui auraient obtenu la nationalité française par un décret de naturalisation. Larysa Malaterre-Mishchanchuk, elle, dispose de la double nationalité comme ses enfants. Selon des statistiques non officielles, 40 000 Ukrainiens vivraient en France. En mars 2014, au moment de l’invasion de la Crimée plus de 20 000 Ukrainiens ont fait une demande d’asile au sein de l’Union européenne.
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OK j'ai compris. Les commentaires qui vont dans le sens voulu par le journaliste sont publiés, les autres sont effacés.
On voit bien de quel côté vous êtes et je suis bien contente de ne plus payer d'abonnement
Ta raison j'ai lu ton 1er com qui était parfait.. On ma effacé le mien aussi. Bref la depeche..
Vous êtes tous les 2 vraiment une équipe de bras cassés.
Bonjour Larysa ,
Oubliez les commentaires à l'emporte-pièce de gens courageux que devant leur clavier.
Sachez que -dans ma famille- nous sommes révoltés de la situation en Ukraine, Kiev est une magnifique ville, une belle jeunesse y vit.
Courage et espoir nous vous souhaitons.

Et voilà.. Qu'elle y retourne aider sa famille plutôt que de rester à l'abri en France
commentaires débiles

Et vous, vous vivez où pour tenir d'aussi stupides raisonnements ?
Votre commentaire est une honte. 😡
Larysa est chez elle et y restera tant qu'elle le désirera.
Slava Ukraini ! 🇨🇵🤝🇺🇦🕊️🫂🙏

Bien sur qu'elle est chez elle en France, sa famille va venir la rejoindre et tant mieux pour eux mais qu'elle ne demande pas d'envoyer nos enfants se battre pour eux.!

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