Le feu d’artifice à Tarbes contre Villefranche-de-Lauragais (45-3) en finale 1998 du Groupe B, premier titre depuis celui, fameux, de 1963 ? OK, magnifique. Le festival (34-15), un an plus tard en finale d’Élite 2 dans un stade Armandie d’Agen plein comme un œuf à moitié jaune et noir ? Montauban balayé ce jour-là par un pack surpuissant et les tours de magie de Waisale Serevi, la veille encore sur le terrain de Twickenham avec les Fidji pour un… tournoi à 7 ? Rien oublié, surtout pas les rues de Mont-de-Marsan fiévreuses comme un soir de Madeleine.
Mais…
Mais le titre de Pro D2 de 2002 ? Il a fallu creuser dans nos souvenirs de suiveur de l’époque et, on l’avoue, nous plonger dans les archives pour faire remonter les faits saillants de ce qui reste, au moins jusqu’à dimanche, le dernier titre de champion de France en date du Stade Montois.
Notre mémoire défaillante a des excuses : cette saison de la (re) montée au plus haut niveau n’était pas consacrée par une finale. Les deux premiers accédaient directement au Top 16, le titre de champion de France était décerné au leader du classement à l’issue des 30 journées. Simple, basique, mais pour le frisson des phases finales, on repassera.
D’où ce sentiment un peu flou, accentué – les souvenirs reviennent – par le parcours d’un Stade Montois programmé pour l’élite mais bien plus accroché que ne le laisse penser la simple lecture du classement final (7 points d’avance sur Brive, 3e).
L’avant-saison n’avait déjà pas été simple. Il avait fallu digérer la descente après une ascension quatre à quatre de la 2e division amateur, où il était tombé en 1996, au Top 16. Et trouver les moyens d’une professionnalisation indispensable.
Pour cela, Patrick Nadal, revenu à la présidence, tablait sur un budget de 20 millions de Francs (un peu plus de 3 millions d’euros), avait engagé un manager général à temps plein (une première dans l’histoire du club) rompu au plus haut niveau – le Gabardan Michel Couturas, ex-Agen et Bourgoin – un entraîneur venu de Toulon – Philippe Sauton.
Il s’appuyait aussi sur un recrutement ambitieux avec l’arrivée d’un troisième Fidjien – l’ailier Vilimoni Delasau après le centre Bill Satala et Serevi – et le retour de Régis Sonnes. Sans oublier les Dehez, Lalanne, Loubsens, S. Castaignède, Prosper, Pommé, Toulouze, Sourgens, Tapié, Michaud qui ont tous connu la Première division. La pression était alors forte : « Pour nous, l’idéal serait de remonter tout de suite », ne cachait pas Nadal.
Mais tout ne s’est pas passé tout à fait comme prévu. Sur le terrain, les Montois tombaient de haut dès la première journée, à Tarbes (défaite 25-12). Un signal d’alerte entendu : ils remporteront les 15 matchs suivants, bouclant la boucle jusqu’au retour contre les Pyrénéens. Dans le jeu, le pied droit de Stéphane Prosper transformait en points le travail de sape d’un paquet d’avants surpuissant. Mais ça grinçait, ça manquait de fluidité et pour tout dire, on s’ennuyait ferme en tribune, avec le sentiment que ce gros moteur tournait sur trois pattes.
Un match sortira du lot, véritable étape charnière de cette saison : la victoire, sous le soleil de décembre, sur le terrain du dauphin Brive. Un vrai match de haut niveau, rythmé, où les Landais, sous la pression du CAB d’Alain Penaud, s’imposaient (27-26) en inscrivant trois essais en contre.
En coulisses, Michel Couturas avait été écarté de son rôle de manager dès le mois d’octobre. Il lui était notamment reproché de ne pas avoir su convaincre le sponsor qui devait payer son salaire.
L’équipe fonctionnait, elle, en autogestion à peine cachée. « On part du principe que les grandes équipes trouvent des solutions toutes seules, reconnaissait le capitaine Régis Sonnes à la veille du déplacement à Brive. Cela passe par une plus grande autonomie en dehors du terrain, par une prise de conscience individuelle, qui ne pourra venir que du cœur du groupe. Je suis persuadé que c’est la bonne solution pour le Stade Montois qui possède de nombreux joueurs expérimentés ».
C’est le match retour contre ces mêmes Corréziens qui aura valeur de finale le samedi 11 mai 2002. Dans un stade Guy-Boniface comble, la victoire dessinée à l’heure de jeu sur un essai de l’ancien champion de France toulonnais Patrice Teisseire valide quasiment le ticket pour le Top 16 à trois journées de la fin. Sans les flonflons du sacre d’une finale que la nouvelle génération landaise vivra peut-être dimanche à Montpellier.

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