l’essentiel Reconnu coupable de l’ensemble des faits de viols, ainsi que de la détention d’images pédopornographiques, l’accusé a écopé hier de 12 ans de réclusion criminelle.
Il était 18 h 13 précisément quand la présidente Ratinaud a lu à Mohamed Daniel Bureau la peine que la cour a décidé de lui infliger pour le viol en concours de trois adolescents de 16 ans, à Verniolle, lors de l’été 2019. Sur chacun des huit chefs d’accusations, les neuf membres de la cour l’ont a minima déclaré coupable à 7 voix contre 2, preuve que les trois heures de délibéré ont été animées.
Au commencement de cette ultime journée de procès, les trois avocats des parties civiles ont tour à tour plaidé. C’est l’avocate fuxéenne, Me Puig, qui ouvrait le bal en arguant à la cour de ne pas avoir la mémoire courte au sujet des déclarations de Mohamed Daniel Bureau en garde à vue. "Dans ce dossier, l’accusé a exprimé des regrets (lire ci-dessous, NDLR), mais il a également indiqué qu’il avait pris du plaisir à faire des fellations à des adolescents !"
Dans son plaidoyer, son confrère Me Senié-Delon n’était pas plus tendre envers l’accusé. "Je vous demande de la clarté dans votre jugement. On ne peut pas tolérer ça. Mon client souffrait tellement qu’il s’est réfugié chez monsieur Bureau pour y trouver une figure paternelle de substitution. Non content de ne pas l’avoir trouvée, monsieur Bureau lui a pris le peu de choses qui lui restait. Cet homme est un pédophile, soyez-en conscient."
Enfin, Me Gontier s’est adressé à la cour pour son client, le seul victime de trois fellations ainsi que d’une pénétration digitale. "Monsieur Bureau a tissé sa toile tel un prédateur. Il est devenu, au fil du temps, une structure d’accueil pour ces jeunes qui trouvaient chez lui du tabac, des jeux ou le journal de Mickey. Ils savaient qu’en allant chez lui, ils répartiraient avec des cadeaux, mais c’était un piège. Le premier à s’être pris le pied dedans est mon client."
Peu avant la pause déjeuner, Jean-Paul Lescat, l’avocat général, a pu faire ses réquisitions. "Nul ne peut transmettre ce qu’il n’a pas reçu, entamait l’avocat général. Vous n’aurez aucun mal à le déclarer coupable de tous les faits qui lui sont reprochés, y compris sur la détention et diffusion de fichiers pédopornographiques, étant donné que l’expert informatique a pu en comptabiliser plusieurs centaines sur son ordinateur. Du reste, je considère l’accusé comme un prédateur qui attend ses proies à poste fixe." Pour ces raisons, il requérait une peine de 12 années de réclusion criminelle, assorties de 5 ans de suivi sociojudiciaire où l’accusé devra, entre autres, suivre un protocole de soins.
Après la suspension d’audience, la parole était donnée à Me Legros-Gimbert pour son plaidoyer de défense. Après avoir rappelé dans quel contexte avait grandi son client, il a tenu à apporter une précision juridique à cette cour composée de six jurés issus de la société civile et dont il s’agissait du tout premier dossier d’assises. "Sachez mesdames et messieurs les jurés que, si mon client avait commis ces actes il y a dix ans, les faits auraient été qualifiés en délits et non en crimes. Les textes ont évolués et ce n’est en rien une tentative de minimiser ce qu’il a fait aux victimes, mais il était important que vous en ayez conscience." Après avoir réfuté le fait que l’accusé ait été un prédateur, du fait que ce sont les jeunes qui sont au préalable venus sonner chez lui et non l’inverse, il concluait son propos par une phrase pleine d’espoir : "On peut encore faire quelque chose de lui."
Le verdict est tombé et les réquisitions ont été suivies. Cependant, il n’est pas à exclure que la défense fasse appel de ce jugement dans les 10 jours à venir. Pour rappel, l’accusé a déjà effectué en détention provisoire deux ans et demi de sa peine totale, à la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne).
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12 ans ça va!!!il s'en sort pas trop mal,les victimes c'est une peine à vie !!!!

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