Partager :
Le Pic Saint Loup s’affirme comme l’appellation la plus en vogue de la région. Au cours de ces dernières années, les acquisitions de domaines par des investisseurs régionaux, extérieurs au monde du vin, se sont multipliées. En tête de file de ces néo-vignerons, les promoteurs immobiliers montpelliérains.
En 2008, la famille Guiraudon (groupe GGL, aménageur et promoteur montpelliérain) a mis un pied dans le vignoble, rachetant avec des associés, le domaine de Mortiès. Puis Bertrand Barascud, directeur général du groupe immobilier montpelliérain Amétis, s’est offert le Château La Roque. Et l’été dernier, c’est Emmanuel Clausel qui, suite à la cession de l’entreprise montpelliéraine Urbat Promotion à Vinci Immobilier, a racheté le domaine de Valcyre à Valflaunès, une propriété de 120 ha dont 33 ha plantés en vigne.
L’ex-promoteur ne manque ni de projets, ni d’ambition pour rénover et agrandir cette propriété, rebaptisée Uma. Il est en passe d’acquérir 17 ha de vigne supplémentaires et prévoit de planter 20 ha en quatre ans. Visant l’excellence pour les vins du domaine (avec des prix en conséquence : de 14,50 à 35,50 euros la bouteille), il a recruté Karen Turner, œnologue australienne au solide pedigree, et a d’ores et déjà programmé un réaménagement du chai.
Il a également l’intention de rénover les 3.400 m2 de bâti sur l’exploitation en aménageant un restaurant gastronomique, un établissement bistronomique, une école du goût, une galerie d’art et un spa avec piscine intérieure.
« Je vise en premier lieu la clientèle montpelliéraine. L’offre en réceptif haut de gamme est pour le moment très limitée dans le Pic Saint Loup », explique l’entrepreneur qui n’a pas souhaité révéler le montant de tels investissements.
« Cet attrait des investisseurs pour le Pic Saint Loup est une marque de reconnaissance pour cette appellation, estime Michel Veyrier, patron fondateur de Vinéa Transaction, spécialiste de la transaction d’exploitations viticoles. C’est une logique de capitalisation qu’on observe dans toutes les prestigieuses régions viticoles. C’est une bonne chose pour la région d’avoir enfin cette strate de terroir à forte notoriété qui créé de la valeur ajoutée. »
Conséquence de cette attractivité : le prix du foncier viticole est en forte hausse. Selon la SAFER, les prix ont quasiment doublé en cinq ans : l’hectare de vigne se négociait entre 40.000 et 50.000 euros en 2017. Aujourd’hui, le prix médian se situe entre 75.000 et 80.000 euros… Michel Veyrier affirme même que pour la première fois l’an dernier, une vente a été réalisée pour un prix à l’ha dépassant les 100.000 euros.
« Le marché du foncier viticole en Pic Saint Loup est très étroit, d’environ 1.300 ha en production, observe Christian Brun, directeur de la SAFER dans l’Hérault. Les ventes de parcelles sont rares. Et quand de gros domaines sont à la vente, les prix sont tels que seuls des investisseurs ayant de gros moyens peuvent se positionner. C’est la rareté de l’offre et la proximité de Montpellier qui sont à l’origine de cet emballement du prix du foncier, qui n’est plus en phase avec une logique économique. Le revenu dégagé n’a pas augmenté dans de telles proportions. »
Cette tendance haussière n’est pas forcément désavantageuse pour les vignerons en place dont le patrimoine prend de la valeur. Mais elle est un sérieux frein pour ceux qui veulent s’installer ou s’agrandir. Le prix à payer pour accéder à la cour des grands.
Retrouver le 2 épisode de cette série ici : « Ce qui dangereux pour une appellation, c’est de croire qu’on est les meilleurs » (Régis Valentin, AOC Pic Saint Loup)
Partager :
Du lundi au vendredi, à 19h, recevez l’essentiel de l’actualité de
Montpellier et sa région
Dernière étape : confirmez votre inscription dans l’email que vous venez de recevoir.
Pensez à vérifier vos courriers indésirables.
À très bientôt sur le site de La Tribune et dans nos newsletters,
La rédaction de La Tribune.
À très bientôt sur le site de La Tribune et dans nos newsletters,
La rédaction de La Tribune.
Découvrez l’ensemble des newsletters de La Tribune
La rédaction de La Tribune
Un e-mail contenant vos informations de connexion a été envoyé.
À très bientôt sur le site de La Tribune et dans nos newsletters,
La rédaction de La Tribune.
S’inscrire à la newsletter Occitanie – Montpellier
Sujets les + lus
|
Sujets les + commentés
1
Gilbert Ganivenq, nouveau président de Soridec
2
revue T Municipales à Perpignan : Carole Delga appelle à voter Jean-Marc Pujol pour contrer Louis Aliot
3
Diaporama : les luxueuses promesses de l’Hôtel Richer de Belleval pour le printemps 2020
4
"Pyrénées Méditerranée", le nouveau club d'entreprises commun à Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon
5
Le Conseil régional vote pour « Occitanie »
1
revue T Viticulture : cherche bouteilles en verre désespérément… (3)
2
revue T Les vins bio à la peine mais pas de déconversions massives en vue (3)
3
revue T Industrie du masque : le coup de gueule de l’entrepreneur héraultais Christian Curel (2)
4
revue T Pipeline d'hydrogène entre Barcelone et Marseille : un projet sous-marin ambitieux mais risqué (2)
5
revue T Conflit sur la rivière Têt : le début de la grande bagarre de l’eau ? (2)
Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.
Il n’y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.
VENDREDI 26 SEPTEMBRE
MONTPELLIER ZÉRO CARBONE

source

Catégorisé: