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Source : JT 20h WE
Fourmi électrique, cochenille-tortue, crabes aux pinces bleues… Ces espèces exotiques, introduites par l’homme hors de leur habitat habituel, menacent la biodiversité. Un phénomène qui s’accentue sous l’effet du changement climatique et qui inquiète de plus en plus les biologistes. Les experts de l’ONU considèrent cette menace comme étant l’une des cinq principales causes de destruction de la nature dans le monde. 
Et la France, bien évidemment, n’y échappe pas. L'ancienne secrétaire d'État à la Biodiversité, Bérangère Abba, a d’ailleurs présenté en début d’année un plan national de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, qui doit notamment se traduire par 500 opérations "coup de poing" menées en métropole et dans les territoires d’Outre-mer, entre 2022 et 2025, pour tenter de les éradiquer ou de limiter leur impact sur les écosystèmes. En attendant, petit tour d’horizon de ces espèces animales invasives qui ont fait l’actualité ces derniers mois.
Elle mesure à peine plus de 1,5 millimètre, mais son potentiel de nuisance est énorme. On la nomme ainsi en raison de sa piqûre douloureuse, comparable à une décharge électrique. Jusqu'à présent, cette espèce originaire d'Amérique du Sud n'avait été observée qu'une fois en Europe, dans la région de Malaga en Espagne. Elle a été détectée cet été pour la première fois à Toulon par un passionné d'insectes, dans une résidence fermée de bord de mer.
De son nom scientifique Wasmannia auropunctata, la petite fourmi de feu, comme on la surnomme aussi, aurait posé ses valises dans le sud de la France il y a déjà un an. Selon l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie à l'Université d'Avignon, elle a probablement été introduite "lors d'un transport de plantes". Elle est extrêmement envahissante, même si elle se déplace lentement. Et sa piqûre est une arme redoutable, capable d’anéantir des insectes et de provoquer la cécité d'autres animaux ou bien de les faire fuir durablement. 
Venue d'Amérique du Nord, la cochenille-tortue de pin est responsable d'une des plus importantes crises sanitaires de l'histoire des forêts françaises. Sa carapace brun-rouge ovale ressemble à celle d'une tortue de 3 millimètres, d’où ce surnom. La Toumeyella parvicornis, de son vrai nom scientifique, a débarqué en Europe il y a cinq ans en arrivant d’abord Italie. L’intruse, après avoir fait des ravages dans la région de Naples, a suivi la côte vers le nord jusqu'à la capitale italienne. 
En France, elle a été détectée dans le Var et plus récemment en Corse, où elle s’attaque aux pins. Pour cela, elle se comporte comme un petit vampire, suçant avec sa bouche-seringue la sève de l'arbre, perforant les aiguilles, mais aussi l'écorce. Elle produit une déjection alimentaire blanche sucrée, sur laquelle viennent se greffer des champignons, ce qui produit ensuite une suie noire sur les branches et le tronc, empêchant la photosynthèse. 
Il a de magnifiques pinces de couleur bleu azur, mais c’est devenu la bête noire des pêcheurs. Originaire des États-Unis, le Callinectes sapidus, de son nom scientifique, aurait voyagé jusqu’en Europe dans les cales de navires de marchandises. Déjà connu en Espagne, il a été repéré pour la première fois il y a 5 ans en France dans un étang de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales). 
Depuis, cette espèce de crabe particulièrement agressive et vorace n’a cessé de proliférer au détriment des poissons ou d’autres crabes, voire de canetons de la lagune qu’il n'hésite pas à attaquer.  Pour l'instant, la menace semble localisée, mais il est impossible de savoir ce qu'il en sera dans les années qui viennent, d'autant que ce crabe, dont la carapace peut atteindre les 23 cm de diamètre est capable de nager 15 km par jour.  
Aux États-Unis, la faune marine est différente. Il a ses prédateurs et ses parasites qui l'empêchent de se multiplier de cette manière explosive. La prolifération du crabe bleu est la conséquence directe de la mondialisation des échanges, mais a pu aussi être favorisée par la pollution, le changement climatique et la surpêche qui ont fragilisé le milieu marin de la Méditerranée, selon les scientifiques. 
Originaire des forêts tropicales d'Afrique subsaharienne et d'Inde, ce volatile au bec rouge crochu s’était installé en région parisienne dans les années 1970, après s'être échappé de captivité. A Roubaix, cette espèce invasive au plumage vert vif est devenue le cauchemar des habitants. La Psittacula krameri, de son vrai nom scientifique, niche dans les cavités des arbres ou des rochers. 
C'est loin d'être l’espèce invasive la plus problématique et son impact négatif ou non sur l’écosystème fait même débat encore aujourd'hui au sein même de la communauté scientifique. On l’accuse principalement de prendre la place d'espèces locales ou d'abimer les arbres. Elle suscite le plus souvent de plaintes de riverains, en raison des nuisances sonores et des fientes. 
En mai dernier, TF1 avait réalisé un reportage sur un quartier de Saumur victime d'une invasion de fourmis résistantes aux nombreux traitements mis en place pour éradiquer leur présence. Cette fourmi géante, de son nom scientifique Tapinoma Magnum, empoisonne la vie des riverains depuis 5 ans. Dans le sud de la France, pourtant, elle prospère sur les côtes méditerranéennes depuis longtemps, sans impact notable sur la vie des habitants. 
Pour expliquer sa présence, certains scientifiques avancent qu’une plante méditerranéenne ramenée et replantée dans le Maine-et-Loire pourrait être à l’origine de son arrivée dans la région. Il s’agit d’une fourmi dite polygyne, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs reines dans la même colonie, d’où sa prolifération. Elle est inoffensive pour l’homme mais envahit les jardins et peut parfois mordre, causant une petite douleur très locale. S'en débarrasser demeure particulièrement difficile.
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