Le premier secrétaire du PS a visité CIRCa puis donné une réunion publique hier à Auch. Dans le public, des militants de gauche… tous partis confondus. Récit.
Arrivé en milieu d’après-midi ce mercredi dans la préfecture du Gers, Olivier Faure a découvert les installations de CIRCa en compagnie du sénateur Franck Montaugé. « Un bel exemple de réussite culturelle, portée par une volonté politique […] Beaucoup de villes plus grandes qu’Auch ne bénéficient pas d’une telle réalisation, juge le premier secrétaire du PS avant de se permettre un trait d’humour : et puis, du cirque sans éléphant, c’est tellement mieux ! »
La référence aux cadres du PS, sous les règnes de Jospin puis Hollande, permet de plonger dans le véritable objectif de la visite d’Olivier hier : promouvoir les accords passés dans le cadre de la Nupes lors des législatives et le combat actuel pour la « taxation des superprofits ». Malgré les réticences, et elles sont nombreuses au niveau local… « Ce n’est pas nouveau. Autrefois, des militants du PS étaient très à l’aise avec une alliance avec le Parti communiste, d’autres beaucoup moins, rappelle Olivier Faure. On avait un parti qui allait de Gérard Filoche (ex-communiste, NDLR) à Dominique Strauss-Kahn… Faire cause commune, c’est la seule façon de ne pas dérouler le tapis rouge à l’extrême droite, sans chercher à casser la patte de son voisin. »
Un discours qui a séduit de nouveaux militants du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) croisés hier. « J’ai franchi le pas après les Présidentielles, raconte Quentin Capelli, Auscitain de 16 ans. L’accord trouvé avec la Nupes m’a motivé. »
Pour d’autres, la pilule a toujours du mal à passer. C’est le cas de l’ex-députée de la 2e circonscription du Gers Gisèle Biémouret, rencontrée dans la salle du Mouzon qui accueillait une réunion publique en fin de journée. « Ce n’est pas un accord, c’est une reddition à la France Insoumise… Si je siégeais toujours à l’Assemblée, j’aurais certainement voté la motion de censure contre ce gouvernement. Mais j’ai du mal avec certaines interventions, je ne supporte pas les excès, les gens qui attisent les colères », explique l’élue condomoise, surprise de retrouver bien peu d’élus départementaux au Mouzon (à l’exception de Bernard Ksaz et Michaël Aurora, patron du PS gersois).
Dans le public, on trouve en effet quelques élus auscitains, mais pas le premier édile Christian Laprébende. Fatma Adda (EELV) a fait le déplacement. Tout comme Pascal Levieux, ex-candidat LFI-Nupes dans la 1re circonscription : « Je joue à 150 % le jeu de la Nupes, c’est un enjeu fondamental face à la droite et l’extrême droite. »
Autres absents de taille dans les rangs PS, Philippe Dupouy, président du Département en déplacement à Paris, annonce du tracé du Tour de France oblige, et le député David Taupiac, dans la capitale également mais pour des travaux parlementaires. Et toujours résolument anti-Nupes. « Je n’ai pas de contact direct. Je n’ai pas été informé d’une suspension. Je reste donc un membre du PS, à jour de ses cotisations, précise par téléphone l'actuel député de la 2e circonscription. Je suis signataire, avec d’autres élus (dont le maire d’Auch et la conseillère régionale Muriel Abadie, NDLR) d’un texte appelé à devenir une motion qui s’intitule « Refondations ». Il s’inscrit dans une voie différente, en dehors de la Nupes. Les motions vont se mettre en place, chacun défendra sa position. En janvier, le congrès du PS tranchera, chacun prendra ses responsabilités. C’est la démocratie interne et c’est très bien ainsi… »
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