l’essentiel La CGT Santé et le comité pour la défense de l’hôpital public s’inquiètent de la signature prochaine de la lettre d’intention entre CRF, clinique et hôpital. Ils redoutent un dépeçage du "public" au profit d’intérêts privés.
Ce lundi, la CGT Santé et le comité pour la défense et le développement du service public de santé tenaient un point presse pour exprimer leur inquiétude. En cause, la signature ce mardi d’une lettre d’intentions entre le CRF de la Reviscolada du Dr Lange, l’hôpital d’Auch et la clinique de Gascogne. Elle a été exigée par le directeur régional de l’ARS, Didier Jaffre, le 16 novembre, pour que le dossier de la clinique avance, et que les soins médicaux soient maintenus dans le Gers.
"Nous avons écrit à la direction de l’hôpital et au président du conseil de surveillance, Christian Laprébende, pour leur demander de ne pas signer, assène Claude Chouteau, le président du comité. Ce pour quoi l’ARS vient demain, cette signature, c’est le contraire d’une politique de santé, ce sont des arrangements de marchandage !" Pour le comité et la CGT, la seule finalité de cette signature est de trouver "une solution économique qui permette de racler un maximum de fonds privés pour réaliser un hôpital", Jean Castex avait promis un hôpital public, et pas un partenariat public-privé (PPP), et 142 M€. CGT et comité se demandent d’où sort cette somme, et sur quelles études elle est fondée. Et l’idée d’une collaboration public-privé dans le futur hôpital hérisse les deux organismes, qui y voient les prémices d’un PPP.

L'actuel hôpital d'Auch.
L'actuel hôpital d'Auch. DDM.

Pour Claude Chouteau, les choses sont claires, et le titre du communiqué du comité – "Une conspiration contre l’hôpital public" – le pose clairement. "Il y a un jeu qui se trame, qui va vers l’affaiblissement du centre hospitalier d’Auch." La CGT Santé, comme le comité, réclame le retour des autorisations médicales de la clinique à l’hôpital. "L’hôpital est le seul garant pour les Gersois de la sécurité des soins, dit Benoît Daussat. Le chef de bloc chirurgie a dit que l’hôpital avait la capacité d’absorber l’activité de la clinique". Voire reprendre les locaux de la clinique, pour y maintenir les soins actuels, sous l’égide du seul secteur public. Un plan B, dont la solution consiste pour le syndicat à reverser à l’hôpital ce qui doit l’être pour le privé, à savoir le CRF. "Il y a 6 mois, l’ARS disait qu’elle ne mettrait plus un sou dans la clinique, maintenant le directeur de l’ARS Occitanie parle de financer les projets du Dr Lange, pour des blocs opératoires temporaires", dit Claude Chouteau. Selon des participants à la réunion en préfecture le 16 novembre, il n’a pourtant jamais été question pour l’ARS de verser un centime au CRF.
L’autre inquiétude, exprimée par Christophe Bukovec, secrétaire départemental de la CGT santé, réside dans les ambitions du Dr Lange "dont on ne sait rien, mais il ne va pas s’en arrêter là". La CGT le soupçonne de vouloir développer des activités concurrentes de celles de l’hôpital. Des inquiétudes et des soupçons qui, les intéressés le reconnaissent, ne reposent pas sur des faits, pour le moment.
À la préfecture, lors de la venue de Didier Jaffre, parlementaires et responsables avaient évoqué l’articulation des soins dans l’attente de l’achèvement du futur hôpital. Pour certains des participants des différentes discussions, « ces inquiétudes [de la CGT et du comité de défense de l’hôpital public] relèvent carrément du fantasme, ou de la volonté de faire peur avant les élections professionnelles ! »
Il est bien prévu que le CRF du Dr Lange accueille des blocs opératoires provisoires, jusqu’à la construction de l’hôpital public, mais « l’ARS ne mettra certainement pas un sou dans l’équipement de la chirurgie au CRF, confie un cadre de santé. C’est le Dr Lange qui va emprunter.Ce qui est probable, par contre, c’est que l’ARS règle la note pour la mise en place de matériel pour l’ophtalmologie à l’hôpital. »
Selon l’un des responsables présents à la préfecture, « si l’ARS avait dû remettre la main à la poche pour le privé, il suffisait de faire comme la dernière fois, et de renflouer la clinique de Gascogne, ce que Didier Jaffre s’est engagé à ne pas faire. » Pas question non plus de PPP – partenariat public-privé, dont Jean Castex avait déclaré qu’il ne fonctionnait pas lors de l’annonce d’un futur hôpital à Auch. « On a parlé de mise en commun sur la permanence des soins, de coopération, mais pas de confusion des genres. »
Contacté, le directeur gersois de l’ARS l’affirme : « C’est un projet d’avenir.Je ne pense pas que l’Etat cherche à investir 142 M€ dans la perspective de détruire l’hôpital public ! »
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CGT encore et tjrs la pour emm…… voir SNCF et autre
si la CGT est contre, c'est qu'il s agit d un projet probablement intéressant!
Dans cet imbroglio une chatte n'y retrouverai pas ses petits….
Mais une chose est claire , c'est Toujours la CGT qui sème la m…e !!!
Ce que je ne comprends pas c est le revirement de fo. Au début où la fermeture a été annoncée par le groupe enfin le souhait de laisser tomber Gascogne, Fo a clairement dit qu il était hors de question pour eux d aller travailler à l hôpital et aujourd'hui ils supplient tous les acteurs de signer une entente…donc quand ca les arrange ils crachent dans la soupe et quand y a du beurre à prendre ils accourent..voilà comment les salariés doivent se construire une opinion sur leur avenir, en allant où le vent Fo les porte..La cgt a toujours tenu le même discours sur la gestion difficile du privé et son désaccord sur le fait que l argent public renfloue le privé.

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