l’essentiel Placée en redressement judiciaire en juillet dernier, la clinique de Gascogne table sur un groupement de coopération sanitaire avec l’hôpital d’Auch. Mais l’hôpital n’a aucune envie d’assumer les dettes du privé, et des coûts sociaux éventuels.
La clinique de Gascogne a 4 mois pour trouver une solution à ses déboires financiers. Placée en redressement judiciaire depuis le 11 juillet, la clinique maintient son activité normalement. Elle avait déjà connu plusieurs mesures de sauvegarde. FO, qui a pris la majorité au CSE de la clinique, s’alarme. Les intentions de travail en commun entre public et privé dans le cadre du futur hôpital ne seront pas une réalité avant 8 ans. « Les actionnaires, qui ont déjà ajouté 4 M€ pour équilibrer la clinique, ne pourront pas attendre si longtemps, explique la secrétaire FO du CSE, Justine Boyer. D’où la demande de redressement judiciaire, qui a été acceptée. » La clinique est endettée à hauteur de 8 M€.
Une issue a été proposée le 10 juillet, lors d’une visio conférence entre les actionnaires, la direction et Didier Jaffre, le directeur général de l’ARS Occitanie. « Selon Didier Jaffre, il était impossible de laisser tomber la clinique, qui est le 1er plateau chirurgical du Gers, dit Justine Boyer. On a 180 patients par semaine. Ce serait une vraie perte pour la santé dans le Gers. » Le directeur de l’ARS régionale propose un GCS, un groupement de coopération sanitaire d’établissement. Il en existe deux modèles : d’établissement ou de moyen.  Selon la secrétaire du CSE de la clinique, il s’agirait d’un GCS d’établissement. « Cela signifierait que l’activité serait reprise dans les locaux, avec le personnel et les médecins, avec sans doute un changement de statut pour les employés. Pour les patients, c’est transparent. »
À la clinique, actionnaires et médecins sont d’accord. Les salariés, eux, sont rassurés. Mais le 29 juillet, nouvelle réunion et changement de ton. La directrice de l’hôpital se prononce contre le GCS. « Elle a dit que cela ne l’intéressait pas… » déplore la responsable FO.
Sylvie Lacarrière, la directrice de l’hôpital, ne s’étend pas sur le sujet. « Pour l’instant, il n’est pas prévu que l’on crée un GCS avec la clinique. » Selon une source au fait du dossier, la proposition de l’ARS en juillet n’était pas celle d’un GCS d’établissement, mais de moyens. Ce qui signifiait faire travailler à l’hôpital médecins et personnels de la clinique, avec l’économie des frais de loyer : la clinique n’assure que des soins en ambulatoire, sans hébergement. Mais les discussions ont achoppé face au risque d’un cadeau empoisonné. La mise en commun du personnel peut signifier, en cas de dépôt de bilan de la clinique, que ses salariés se retrouveraient à la charge de l’hôpital, faute d’autre partenaire. Dans un tel cas de figure, la clinique et ses actionnaires n’ont pas à supporter de plan social.
À l’ARS du Gers, Didier-Pier Florentin, le directeur, reconnaît « qu’on ne peut pas faire sans la clinique. Il faut maintenir l’offre de soins pour les Gersois. » Selon le directeur de l’ARS 32, « ce n’est pas à la puissance publique de gérer les déficits d’un opérateur privé. L’État ne remettra pas d’argent sur la table. Les actionnaires doivent se poser la question : pourquoi ont-ils besoin de rajouter 1 M€ par an ? » Didier-Pier Florentin n’est pas inquiet pour la structure. « Il y aura toujours un repreneur. Mais on ne dérogera pas sur l’offre dans le territoire, avec ou sans la clinique, ou bien avec ou sans ce gestionnaire-là… »
Vendredi 9 septembre, une nouvelle réunion va réunir préfet, hôpital, élus et ARS, sur cette épineuse question. Le redressement judiciaire peut être reporté de 6 mois, ou de 18 si un projet est présenté. « Ni les médecins ni les élus des 110 salariés ne seront présents. Mais on compte bien être présents », annoncent les syndicalistes de FO.
La clinique de Gascogne a connu bien des bouleversements. Clinique Carlier, Vitalia, Elsan, et enfin rachat par Clinavenir Gascogne voilà 4 ans, l’établissement a vécu au rythme des repreneurs ces dernières années. Si Clinavenir Gascogne a racheté l’activité, les murs restent propriété d’Icade. À un loyer très élevé, se sont ajoutés des travaux, certains aux frais d’Icade, d’autres de la poche des repreneurs, lesquels ont renouvelé le matériel, embauché du personnel, etc. Arrive le Covid. L’Etat impose un mois et demi d’arrêt complet de mars à mai 2020. Puis, l’activité est réduite à 80 % pendant 18 mois, pour laisser de la place pour le transfert de patients Covid – il n’y en a jamais eu. Les prévisions budgétaires, équilibrées, explosent. Et les aides de l’Etat étant basées sur le tout début du rachat, les sommes ne rétablissent pas la trésorerie.
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Les ARS sont toujours exemptees de toute responsabilité pour leur incompetence
Jusqu'à présent c'était la jeunesse qui quittait cette ville, désormais nos anciens y songent également . 30 ans qu'on a les mêmes équipes, les mêmes élus et rien ne s'améliore à part le décorum dans la haute- ville. Pour le reste c'est désespérant.
Je suis totalement d accord avec vous. Auch n est pas une ville attractive pour les jeunes et je comprends que les moins jeunes s y ennuient. On paie des impôts exorbitants pour relooker la ville mais l insécurité règne avec de plus en plus de groupes assis ça et là qui vous regardent de la tête au pieds. Ça ne met pas à l aise pour sortir le soir. Lorsqu il n y aura plus de système de santé ça sera vraiment une ville à fuir.
Je ne vais pas m étaler à critiquer les élus mais j en suis arrivée à un point où je n ai plus envie d aller voter. Ces gens là sont bien assis avec les électeurs actuels..
La clinique victime du Covid… hélas, elle n'est pas la seule, c'est toute l'économie française qui supporte les conséquences de la gestion aberrante de cette crise sanitaire par les pouvoirs publics. On ne peut hélas en dire plus, le sujet est tabou.
Ben au contraire, dites nous vite!

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