l’essentiel Pierre Richard semble traverser les années comme un bon vin. Propriétaire du château Bel Évêque, à Gruissan, il soufflera sa 88e bougie en août et reste un grand passionné de vin et de cinéma. Rencontre en tête-à-tête.
Vous possédez le Château Bel Évêque depuis 1986. Est-ce que vous pouvez raconter un peu comment l’acquisition du domaine s’est faite ?
On me l’a souvent demandé parce qu’en fait, ce qui était curieux, c’est que ce n’était pas du tout prémédité. Je n’étais pas venu pour acheter un domaine viticole. Pas même un domaine de rien du tout. Rien. C’était une promenade que je faisais en arrivant de Paris parce que je ne savais pas quoi foutre avec mon secrétaire. Quand je suis arrivé ici, c’était assez sinistre, il n’y avait pas de fleurs, rien. Je suis tombé sur le régisseur qui a dû penser que je venais là pour acheter. Pas du tout (rires). J’écoutais vaguement. Puis je regardais surtout l’étang. J’ai toujours besoin d’eau, ce ne sont pas les vignes qui m’ont attiré. Je suis rentré à Paris. Et un mois après, on y est retourné. Le régisseur m’avait transmis le virus, on y est retourné. Et comme je ne suis pas complètement fou, j’ai demandé qui était le meilleur œnologue de la région. On m’a envoyé vers M. Dubernet. Je l’ai appelé en lui demandant "si j’achète le domaine, vous me suivez ?". S’il m’avait dit non, je n’aurais jamais acheté. Sur les 20 hectares de vignes, il y en avait 12 à replanter. Pour vous dire à quel point j’étais ignorant, j’ai voulu le faire tout de suite pour avoir du vin dès l’année d’après. On m’a dit qu’il fallait au moins 3 ans, plutôt 4. Je me suis dit que c’était une raison de plus pour le faire vite. C’est comme ça que je me suis retrouvé là.
Vous avez partagé des "montées chromatiques" avec Gérard Depardieu. Vous pouvez nous raconter le principe ?
On parlait de vin. Et on en buvait surtout. Les montées chromatiques, c’était un truc à nous. Enfin à lui. On avait acheté des "verres de travail". On était dans le Bordelais à cette époque. On buvait une cuillère d’huile d’olive. Gérard me disait "ça matelasse". On commençait par différents Bordeaux. Et on finissait avec le Haut-Brion et le Petrus. On n’était pas vraiment bourré grâce à l’huile d’olive, mais il n’aurait pas fallu me demander de faire une partie de tennis dans la foulée.
Comment décririez-vous le vin idéal ?
Eh bien désormais, j’aime bien le vin que je fais. Le département de l’Aude a fait de gros progrès. La mentalité a changé. Avant, on faisait simplement pisser la vigne, on obtenait du vin de table à 11°. Les gens boivent moins aujourd’hui, mais ils boivent mieux. Il a fallu aller dans le sens de la qualité du coup. Maintenant, j’aime bien la syrah, le mourvèdre, le carignan et le grenache.
Au final, c’est une affaire qui marche…
Ces derniers temps, on a eu une espèce d’explosion. On ne s’y attend pas, mais on est content quand on a cette reconnaissance. Mais ce n’est pas parce qu’on a ces médailles cette année qu’on les aura l’année prochaine. Ça dépend des circonstances, qui sont de plus en plus problématiques. Depuis 35 ans, je m’inquiète du caractère anarchique du climat. Ça m’inquiète parce qu’il ne va pas s’arranger, parce qu’on ne fait rien pour qu’il s’arrange. On va finir par s’en rendre compte.
Dans la vraie vie, ça vous arrive souvent de casser des verres ?
Non, au contraire, je suis particulièrement adroit. Si vous jouez un maladroit au cinéma, il faut être très adroit. Si vous voulez faire tomber un verre par maladresse, il ne faut pas le regarder. Si vous le regardez, c’est que vous n’êtes pas maladroit, tout le monde peut le faire. Moi, je connais exactement la distance entre ma main et le verre, et là c’est davantage vrai. Par contre, je suis vraiment distrait, ça va me jouer des tours jusqu’à la fin de mes jours cette saloperie. Je suis foutu d’oublier de mourir.
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Par hasard..? Nombreux sont pourtant ces millionnaires d'artistes qui achètent sur conseils de leur banquiers des vignobles. La rentabilité est bien réelle et relativement facile compte tenu de l'entretien peu important et du faible personnel, à l'exception de la récolte où on paye avec un lance pierre des étudiants et des étrangers durant 3 semaines .!! De surcroît la spéculation folle par certains châteaux font rêver les artistes, et comment n'en serait-il pas autrement quand certains litres de raisins écrasés valent plusieurs centaines ou milliers d'euros.? Mais ne rentre pas dans cette secte de chatelains qui veut.!!
Je vois que vous connaissez parfaitement le sujet !
Pour ce qui est des vendanges, il y a bien vingt ans que plus grand monde ne vendange à la main, à commencer par les grands domaines prestigieux. Le temps est loin, où l'étudiant que j'étais, avait pu se payer sa première voiture avec 4 semaines de vendanges.
Pour l'entretien peu important des vignes, c’est bien pourquoi qu’elle est qualifié de culture de main d’œuvre : malgré la mécanisation croissante, on est toujours, hors vendanges, à plus de 100 heures de par hectare.
Pour ce qui est de la rentabilité, un domaine, c'est souvent des pertes avec la contrepartie les plaisirs de l'agriculture contemplative (voir cette notion), de rehausser son image et satisfaire son ego, d'améliorer son relationnel, sa com', par le cadeau de bouteilles à son effigie etc. Et tout plaisir a un coût.
Le plaisir aussi que l'Etat participe indirectement à ces menus plaisirs par le biais d’un revenu imposable diminué par les pertes du domaine.
Les linceuls n'ayant pas de poche, il est bon de se payer quelques petits plaisirs en fonction de ses moyens.
tout ces artistes français ,comme les journalistes des médias se plaignent qu'en FRANCE on paie trop 'd'impot mais beaucoup possèdent des chateaux , des chevaux de courses des apparts dans le sixième ,septième ou 16 arrondissement de paris , s'ils ne veulent pas payer trop d'impot , qu'ils traversent la rue pour aller faire agent de caisse ou garçon de café .
en tous cas il est bon son petit vin

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