La Banque Alimentaire de Savoie distribue des denrées à une quarantaine d’associations du département qui luttent contre la précarité alimentaire. Ces denrées proviennent des collectes, des dons de l’Europe, des invendus de supermarchés et hypermarchés. Chaque jour, des dizaines de bénévoles trient les marchandises et préparent les commandes.
La Banque Alimentaire de Savoie est l’une des plus petites de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle distribue quand même chaque semaine l’équivalent de 42 000 repas aux associations du département. Si elle peut récolter et redistribuer autant de nourriture, luttant ainsi contre la précarité alimentaire et le gaspillage, c’est grâce aux très nombreux bénévoles qui se relaient chaque jour. Nous avons passé une journée en immersion à leurs côtés.

L’activité commence aux aurores. Dès 6h30, les premiers bénévoles sont au travail. Comme Pauline qui, à peine arrivée, saute au volant d’un camion pour aller faire “la ramasse”. Il s’agit d’aller récupérer des denrées chez des producteurs ou dans les supermarchés et hypermarchés du coin. Des invendus, des produits dont la date de péremption approche ou invendables quand l’emballage est abîmé par exemple.
C’est hyper concret.

Cela fait 5 ans que Pauline donne de son temps à la Banque Alimentaire de Savoie. Et même si son nouveau travail lui prend beaucoup de temps, elle a négocié avec son employeur d’arriver un peu plus tard le vendredi pour continuer à faire la ramasse. Car elle ne veut pas lâcher l’association. “C’est hyper concret, on se sent utile tout de suite”, explique-t-elle.
Ce que Pauline apprécie aussi, c’est la diversité des profils des bénévoles. Il y a des personnes en activité comme elle, des retraités et des demandeurs d’asile qui n’ont pas le droit de travailler sur le territoire français mais qui offrent de leur temps pour une cause. Pauline est très admirative. “Je trouve ça formidable. J’ai fait des supers rencontres”, raconte-t-elle avec enthousiasme. Elle se souvient notamment d’un Albanais, Albert, avec qui elle a fait beaucoup de tournées. Ils ont appris à se connaître et sont devenus amis. “J’ai tellement apprécié sa culture, les échanges qu’on a eus alors qu’il ne parlait même pas très bien le français que je suis partie en vacances en Albanie après, à titre personnel“.

Annick est retraitée. Ce matin, elle est restée au dépôt et elle trie les aliments au fur et à mesure de leur arrivée en fonction des dates de péremption. Cela fait 10 ans qu’elle est bénévole à la Banque Alimentaire de Savoie. Après avoir fait la ramasse pendant plusieurs années, elle a “changé de poste” et trie “le frais”. “Comme ça, on voit un petit peu toutes les chaînes. C’est agréable”, confie-t-elle dans un sourire.

Un peu plus loin, Madeleine s’occupe des légumes frais. Elle retire tous les films plastiques qui protègent les barquettes de champignons pour vérifier leur état et prolonger leur durée de vie. Car la Banque Alimentaire a deux missions principales : trouver des denrées pour les redistribuer aux associations du département qui luttent contre la précarité alimentaire mais aussi lutter contre le gaspillage alimentaire. “Pour nous, jeter est une forme d’échec”, avoue Franck Longin, le directeur de la Banque Alimentaire de Savoie. Les légumes trop abîmés pour être redistribués sont récupérés par des agriculteurs pour leurs bêtes.

La visite se poursuit dans un immense hangar qui abrite “le sec”. Ces denrées proviennent essentiellement de dons de l’Europe et des grandes collectes organisées deux fois par an par l’association. Pour l’occasion, plus d’un millier de bénévoles se mobilisent le temps d’un week-end dans tous les super et hypermarchés pour collecter des dons auprès des particuliers qui font leurs courses.
Cet automne, 100 tonnes de denrées ont ainsi été collectées. “C’est un peu moins que l’an passé mais financièrement c’est une collecte qui était plus importante explique Patricia Reynaud, vice-présidente chargée de la communication, car les produits que nous avions listés cette année étaient des produits qui avaient un coût plus important que des pâtes ou du riz. Nous avions demandé des produits pour bébé, des petits pots, des couches… des produits qui coûtent relativement cher.”
Le hangar est une véritable ruche. Dans tous les coins, les bénévoles s’activent. Ici, Jacques trie les viennoiseries, le chocolat et les biscuits.

Un peu plus loin, Maryse prépare une commande pour une association de la Motte-Servolex. Car la Banque Alimentaire ne distribue pas de nourriture aux particuliers. Elle fournit uniquement les associations. Une quarantaine en tout dans le département. Une liste à la main, Maryse “fait ses courses” un peu comme dans un supermarché géant. Tout est très réglementé. Les entrées et sorties de chaque produit sont contrôlées. Il faut peser chaque palette. “C’est très technique, confirme Maryse. Moi il m’a fallu au moins une dizaine de jours pour tout intégrer”.

C’est super bien organisé

Aujourd’hui, c’est à son tour de transmettre ce qu’elle sait. A ses côtés, Jocelyne, jeune retraitée, fait ses premiers pas en tant que bénévole à la Banque Alimentaire. Elle est très attentive… et admirative : “Je trouve que c’est super bien organisé. On a des choses très précises à faire, ce n’est pas laissé à l’appréciation de chacun, tout le monde travaille de la même façon.”
Avec rigueur et dans la bonne humeur. Voici comment travaillent les bénévoles de la Banque Alimentaire de Savoie. Si vous voulez rejoindre la grande équipe de bénévoles n’hésitez pas. L’association organise trois phases de recrutement chaque année. 

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