SERIE D’ETE- A quinze kilomètres de Quiberon et accessible par voie de mer, Belle-Île est plébiscitée par les acquéreurs en quête de nature et d’isolement. La recherche de biens s’est resserrée sur les plus accessibles en termes de prix.
Par Arnaud Lelong
La plus grande des îles du Ponant, Belle-Île-en-Mer a attiré de nombreux artistes. L’actrice Sarah Bernhardt y avait ses habitudes, l’écrivain Gustave Flaubert lui a consacré un livre. Le peintre Claude Monet a exprimé sur Belle-Île une autre facette de son talent. L’endroit continue d’attirer les artistes mais aussi tous les continentaux en quête de distance, d’apaisement et d’environnement préservé. La population de l’île, d’environ 5.000 habitants est six fois plus nombreuse durant la haute saison. Dédiée à la fois aux plaisirs de la mer (on peut y faire de la voile, de la plongée et du surf) et à ceux de la campagne (randonnée, cyclisme), Belle-Île est essentiellement tournée vers la résidence secondaire. A l’instar d’autres destinations balnéaires, l’île n’échappe pas à un certain recul des prix. Ainsi, selon MeilleursAgents, dans ses dernières estimations à août 2015, le prix moyen au m2 est de 3.300 €, en baisse de 2,8 % sur un an.
« On achète Belle-Île avant d’acheter à Belle-Île », prévient Eric Lemarie, directeur de l’agence Noury « la plupart des personnes désireuses d’acheter connaissent déjà l’endroit pour y avoir passé des vacances pendant plusieurs années », poursuit-il. Les quatre communes de l’île bénéficient du même engouement. Le Palais, en quelque sorte la « capitale » de l’île, attire surtout les personnes qui résident à l’année. Son port est le seul lien (avec Sauzon mais uniquement durant l’été) avec le continent. On peut y trouver des appartements en plein centre-ville pour moins de 100.000 €. Mais ils restent assez peu demandés car les surfaces sont réduites (souvent moins de 30 m2). L’attrait des maisons individuelles reste le plus fort. Au niveau des autres communes, Bangor, côté Sud-Ouest de l’île, attire les acquéreurs en quête de paysages « authentiques ». Orientée vers la côte sauvage, la plage du Donnant séduit les fans de surf tandis que celle d’Herlin, plus calme, attire davantage les familles. Sauzon, au nord de l’île, présente tous les caractères du port de plaisance breton, ce qui explique qu’il s’agit souvent de la commune la plus demandée par les personnes qui découvrent l’île et qui voudraient y acheter un pied à terre. « Sauzon vit surtout à l’heure estivale, le reste de l’année c’est très calme », explique Jean-Paul Ballin, directeur de l’agence Orpi. Ce qui peut être compliqué lorsque l’on décide d’y passer une partie de l’année. Enfin, Locmaria, plus excentrée au sud, est la commune qui offre les plus beaux panoramas car située sur le point culminant de l’île. On y trouve des maisons de style traditionnel au charme rustique telle cette maison belliloise d’environ 80 m2 avec courette exposée au sud et mise à prix à 252.600 €.
« Il y a eu un ralentissement sur le prix un peu avant 2008. Mais les prix se sont stabilisés assez rapidement », explique Eric Lemarie. « La conjoncture économique n’est pas le facteur d’influence principal des personnes qui achètent à Belle-Île » poursuit-il. « L’essentiel des transactions se fait sur une gamme de prix comprise entre 250.000 et 350.000€ », précise Jean-Paul Ballin « les variations de prix s’expliquent selon les défauts et les qualités du bien proposé à la vente », poursuit-il. Si la vue mer reste une demande classique, les acheteurs privilégient surtout l'absence de vis-à-vis, pour préserver une certaine discrétion. Avoir du terrain pour vivre dehors durant la belle saison est une demande récurrente. Une mise en vente, au prix du marché, est également indispensable pour faire aboutir la transaction. Beaucoup de vendeurs ont encore tendance à surestimer la valeur de leur logement, ce qui rallonge d’autant les délais de vente. « En moyenne, le délai est de six mois mais lorsque le bien ne présente pas de défaut majeur et qu’il est correctement estimé, il peut trouver preneur en moins d’un mois », analyse Jean-Paul Ballin. A l’image de cette maison de 90 m2 de surface habitable, sur un terrain de 1000 m2, située à Bangor en extrémité de village, vendue en seulement une semaine après deux visites. « Les acheteurs ont plus de temps qu’avant et ils repèrent assez vite les biens qui sont sur le marché depuis trop longtemps. C’est pourquoi la phase d’estimation est devenue essentielle. A ce niveau les vendeurs nous écoutent beaucoup plus qu’avant », analyse Eric Lemarie.
Littoral ouest : de nouveau abordable
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