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Annuler ou reporter les grands événements culturels pour que les forces de l’ordre puissent assurer l’encadrement des Jeux Olympiques de 2024 : la sortie du ministre de l’Intérieur a mis le feu à une poudrière baptisée spectacle vivant. Ce mercredi, les syndicats et professionnels des festivals sont reçus par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, pour clarifier les choses. Qu’en sera-t-il sur la Côte d’Azur?
Rideau! Le spectacle vivant doit-il céder sa place aux athlètes? Une interrogation née de la déclaration de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, évoquant l’incompatibilité des calendriers sportifs et culturels durant les JO de Paris: “Le principe, c’est le report ou l’annulation des grands événements…” Une phrase qui suscite l’inquiétude des professionnels du secteur. Ce mercredi, les trois principaux syndicats (Prodiss, Profedim, Syndeac⁦) et vingt représentants des plus importants festivals de France sont reçus par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.
Le principal enjeu? Les forces de l’ordre qui devront être mobilisées pour assurer la bonne tenue des épreuves de 2024. Avec ces effectifs en moins pour encadrer les concerts, c’est leur organisation même qui est remise en cause pour l’été des olympiades. Si les mastodontes de la programmation comme Rock en Seine ou encore Les Vieilles charrues sont au premier rang des concernés, qu’en est-il des acteurs de la Côte d’Azur? Redoutent-t-ils un effet boule de neige?
“Je ne savais pas qu’on était en concurrence avec les JO”, souffle Benoît Géli, cofondateur des Plages électroniques de Cannes: “On a déjà vécu la Covid, on a eu cette claire impression d’être mis au ban avec des autorisations d’ouverture tardives. Mais là, on revit la même chose, on se sent à nouveau ciblés.”
Et c’est bien pour cela que beaucoup peinent à croire à cette volonté d’opposer clairement deux économies. À l’instar du Festival de Ramatuelle qui n’imagine pas être empêché. R.A.S. à ce stade comme le souligne si bien sa présidente, Jacqueline Franjou: “J’ai rencontré la ministre lundi pour un autre sujet, mais elle n’a pas évoqué quoi que ce soit. Je ne pense pas que cela nous impacte directement…”
Pour Philippe Baute, à la tête de Jazz à Juan, pas question de donner dans le pessimisme non plus: “Il ne faut pas confronter culture et sport. Nous pouvons penser à réaliser des projets passionnants ensemble!” Et comme il n’y a pas de hasard dans la vie, le directeur général de l’office de tourisme et des congrès d’Antibes-Juan-les-Pins rappelle que sa ville est jumelée avec… Olympie pardi! Seule commune de France à bénéficier de ce statut, elle compte bien en tirer parti: “Nous voulons mettre en valeur ce lien. Nous pouvons combiner les deux.”
Mais cela ne pourra se concrétiser qu’avec une anticipation claire: “Il faut qu’en septembre 2023 nous connaissions les tenants et les aboutissants de ce dossier. Cela nous permettra de décaler des dates, de réaliser des programmations solides.”
Mais ce n’est pas tant cette incertitude qui pèse sur le secteur à l’instant T. En témoigne Alex Benvenuto de Jazz sous les bigaradiers qui se déroule actuellement à La Gaude: “L’augmentation des tarifs de transport a failli mettre notre manifestation en péril.” Et pourtant, elle affiche complet. “Pour vous donner un exemple, entre décembre dernier et cet automne les prix ont flambé: un trajet en France à 600 euros pour un orchestre est passé à 800 euros.” Ce qui n’est pas pour rassurer l’organisateur. “Le budget en pâtit. L’an prochain si je dois faire des arbitrages, je préférerais réduire le nombre de jours de représentation plutôt que de réduire les cachets des artistes. Ils représentent 3/4 de nos dépenses. Et il n’est pas question de précariser les intermittents du spectacle.” L’effet JO? Il sera ressenti, oui. À coup sûr au niveau du matériel et des professionnels qui viendront à manquer pour les rendez-vous concomitants. Tout comme les spectateurs qui pourront se reporter ailleurs…
Là sera peut-être la réelle épreuve du secteur.
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