Publié le 10/09/2022 à 20h04
Nicolas Da Cunha
Ils s’appellent Kevyn, Justin et Pierre. Ils sont agriculteurs ; leur métier les passionne. Seulement, ici, ce week-end, à Outarville, ils sont bien plus que ça : des champions insolites. L’un enchaîne les courses de moissonneuses-batteuses ; les autres participent au championnat national de labour et à des manches automobiles de “traine-cul”.  Des disciplines spectaculaires que les visiteurs de Terres de Jim peuvent venir observer encore aujourd’hui au grand rendez-vous organisé par les Jeunes Agriculteurs du Loiret et d’Eure-et-Loir. Rencontres.
Terres de Jim à Outarville se poursuit tout le week-end
Kevyn, la passion du “traîne-cul’
Kevyn Champion
Traîne-cul. Le nom interpelle. Il s’agit d’une voiture étrangement configurée.  “Elle est coupée en deux avec une tôle derrière. À l’intérieur, il y a un arceau, un tableau de bord, un harnais, un siège baquet”, détaille Kevyn Champion. “Nous avons deux roues devant et deux roulettes derrière.”
Pour la fiche technique, sachez que le véhicule peut atteindre 120 km/h en ligne droite. Le moteur est limité est 120 chevaux. 
Une caractéristique bien suffisante pour s’offrir des montées d’adrénaline. Le licencié de Chuelles l’a constaté sur le circuit en terre d’Outarville. “Le pilotage est particulier ; notamment la gestion des virages, mais je m’y suis rapidement fait.” 
Cinq ans qu’il écume les démonstrations. Une dizaine par an. “Le mari de ma tante m’a fait découvrir la discipline. J’ai essayé et j’ai voulu un traîne-cul”.
Une quarantaine de pilotes s’engage chaque saison. “Il en reste une vingtaine en fin d’année en raison des casses mécaniques”, précise Kevyn Champion. Si cette épreuve automobile attire, elle le doit à l’enveloppe financière nécessaire pour courir. “Cela ne coûte pas cher. La voiture vaut 500 euros ; on en trouve dans les casses. C’est bien de leur donner une seconde vie”. Et sur les Terres de Jim, elles ont séduit des milliers de spectateurs.
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Justin, l’as de la moiss’batt’
Justin Durand
Un an que Justin Durand, 24 ans, agriculteur à Beaune-la-Rolande, malmène les moissonneuses-batteuses. Du moins, les plus anciennes. Celles qu’il pilote sur les courses de moiss’batt’cross.
Une discipline insolite. Spectaculaire. Ces monstres mécaniques dévalent les circuits, parfois à 40 km/h. Alors, il n’est pas rare que l’une d’elles termine sa course en se retournant.  
Justin, lui, n’a pas connu pareille mésaventure à Outarville sur son bolide jaune. “Il a une quarantaine d’années ; on a baissé le moteur pour abaisser le centre de gravité. Des rails de sécurité sont soudés tout autour pour mieux amortir les chocs.” 
Il faut dire que, lors des manches, les pilotes ne les épargnent pas. “On enlève le cerveau et on soude la pédale d’accélérateur au plancher”.  Évidemment, les ennuis mécaniques ne sont jamais loin.  “Les mécanos sont les plus sollicités sur une course”, reconnaît Justin Durand. 
Il n’a pas joué les premiers rôles, ce samedi 10 septembre, à Terres de Jim. Mais il a adoré les sensations depuis son poste de pilotage.
Pierre, l’art du sillon
Pierre Goutagny
Il n’a pas oublié sa troisième place, l’an passé, au championnat national de labour. Ce dimanche, Pierre Goutagny, 27 ans, espère connaître, à nouveau, le bonheur d’un podium. 
Le labour, c’est son truc. Il est jugé sur sa manière de retourner la terre d’une parcelle de 100 mètres de long et 20 mètres de large. “Nous avons 2 h 10 pour le faire. Nous devons aller le plus droit possible, être le plus régulier possible. Et le sillon doit respecter 18 centimètres de profondeur”, détaille le Stéphanois.  “J’ai du mal à aller droit”.
Alors, il s’est entraîné avec sa charrue simple sur une quinzaine de parcelles. Et il espère que cela lui sourira autant qu’en 2021. “C’est une fierté personnelle, mais je ne vais pas mettre ma troisième place de l’an passé sur mon CV !“
Emmanuel Macron en visite à Outarville
Nicolas Da Cunha
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