Publié le 30-06-2022 à 21h58
Terminer sa carrière en simple sur sa surface de prédilection, dans son tournoi préféré, sur un des beaux courts du All England et face à une grande joueuse, Simona Halep. Kirsten Flipkens ne pouvait certainement pas rêver mieux.
Sur le circuit professionnel depuis 2003 avec comme principal fait d’armes une demi-finale à Wimbledon en 2013, la Limbourgeoise de 36 ans ne jouera plus dans le futur en simple. On la retrouvera encore sur quelques épreuves WTA mais seulement en double. Une discipline où elle prend encore du plaisir. Cette retraite de l’ancienne n°1 mondiale chez les juniors marque bien évidemment les esprits et, avant d’entamer son dernier tour sur l’herbe londonienne, notre compatriote s’est livrée sur le site de la WTA. Elle y a évoqué son passé, son présent et son futur. Petit florilège…
Un choix imposé par l’âge ?
À 36 ans, Flipkens ne possède plus les mêmes atouts physiques qu’il y a quelques années : “C’est difficile de partir chaque jour pour s’entraîner. Physiquement, mentalement, je sens que c’est le moment de dire au revoir même si j’ai eu des résultats incroyables ces dernières semaines (NdlR : quarts de finale à Rosmalen et victoire sur Elise Mertens à Eastbourne). Il y a un moment pour partir et le moment est venu. Il y a une vie en dehors du tennis. Néanmoins, depuis deux semaines, je profite de chaque match. Je joue juste pour le plaisir. C’est plus facile à dire qu’à faire.”
Quand la décision a été prise ?
C’est au tout début du mois de juin que celle qui a été 13e mondiale en 2013 a annoncé sa décision de semi-retraite. “Ce choix est le résultat d’un processus de réflexion. Physiquement, j’ai beaucoup demandé à mon corps tout au long de ma carrière avec des blessures et des retours. En fait, il y a trois ans, j’avais prévu de peut-être prendre ma retraite en 2020 à Wimbledon, mais nous savons tous ce qui s’est passé avec la pandémie. Alors je me suis dit de poursuivre et de réaliser un bon travail lors de l’avant-saison 2021. Ensuite, j’ai eu ma blessure à la cheville en janvier. Mais je suis assez têtue, et le truc c’est que pour moi, mon dernier match devait se disputer à Wimbledon. Voilà pourquoi la troisième fois est la bonne cette année.”
Pourquoi encore en double ?
Si on ne la verra plus en simple, la Limbourgeoise, 62e mondiale dans la discipline, prendra encore son sac et ses raquettes pour certains tournois de double. “Sauf sur l’herbe, quand je vais à un entraînement de simple, je regarde l’horloge toutes les dix minutes. Mais j’aime toujours jouer en double : les volées, faire quelques coups spéciaux. C’est un jeu totalement différent. J’apprécie aussi toujours les voyages mais pas autant que pour une carrière en simple où on part 30 semaines par an. En double, vous n’avez que 10 ou 11 tournois qui comptent pour votre classement. Pour l’instant, le plan est toujours de continuer en double, mais je ne sais pas pour combien de temps. J’ai fait un programme jusqu’à l’US Open, et ensuite je verrai comment je me sens.”
Quel souvenir de 2013 ?
En 2013, Flipkens réalisa sa plus belle perf en allant jusqu’en demi-finale de Wimbledon où elle chutera face à Marion Bartoli. “Je me souviens de cette année où je venais de jouer la finale à ‘s-Hertogenbosch, j’ai perdu contre Simona Halep, et c’était vraiment spécial parce que c’était comme un tournoi à domicile pour moi. En arrivant à Wimbledon, j’étais en confiance. Au début du tournoi, j’étais quand même un peu tendue et fatiguée. Mais après cela, j’ai commencé à me sentir mieux. J’ai commencé à me dire : ‘Hé, je pourrais faire quelque chose ici’. C’est ce qui s’est passé à la fin et j’en garde d’incroyables souvenirs.”
Le futur ?
Dans l’esprit de nombreux suiveurs du tennis, notre compatriote possède toutes les qualités pour endosser le costume d’entraîneur. “Je n’ai rien de prévu. Quelques joueurs-joueuses m’ont demandé si j’aimerais rester sur le circuit pour les entraîner. Je pense vraiment que je vais le faire dans le futur, mais je vais d’abord me concentrer sur moi-même avec les doubles et ensuite voir à partir de là. Je veux toujours voyager 15 semaines par an, mais pas plus. Mais la première chose que je ferai après Wimbledon, c’est aller à Ibiza et profiter un peu de la vie.”
Quelle image laissera-t-elle ?
Quand on parlera d’elle au passé, quelle image Flipkens voudrait-elle qu’on garde ? “Celle d’une trancheuse ! Comme joueuse, je pense que beaucoup de gens se souviendront de moi comme d’une joueuse ennuyante pour ses adversaires. Beaucoup de joueuses m’ont dit, maintenant que tu arrêtes, enfin nous n’aurons plus à passer en dessous de tes balles slicées. Comme personne, j’espère qu’on se souviendra de moi comme de quelqu’un très facile à vivre qui regarde toujours le bon côté des choses. J’ai toujours été quelqu’un qui sait qu’il y a une vie à côté du tennis et j’aime profiter de la vie. J’ai toujours été détendue.”
Clijsters, larmes et standing-ovation
C’est sur un service gagnant de Simona Halep que la carrière de Kirsten Flipkens s’est terminée. Congratulée et applaudie par la Roumaine au moment de revenir au filet, la Limbourgeoise craqua, laissant des larmes couler sur ses joues. Notre compatriote, soutenue pendant tout son tournoi par son amie Kim Clijsters, a ensuite profité d’une standing-ovation où elle remercia le public anglais d’un signe de cœur avec ses doigts. Puis en guise de “The end”, l’ancienne demi-finaliste de Wimbledon embrassa le gazon du court numéro deux du All England avant d’y déposer le bandeau blanc toujours présent sur le haut de son front. Après avoir distribué des balles aux fans, il était temps pour la reine du slice de quitter l’arène avec le sentiment du devoir accompli. Quelques minutes plus tard, comme un hommage, le ciel anglais se mit à pleuvoir.
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