Publié le 24/05/2021 à 20h00
Ludovic Aurégan
Samedi matin, Kseniya Moustafaeva a appelé Djamel Cheikh, le directeur du Creps Centre-Val de Loire et ancien dirigeant de la SM Bourges. « Dès que je stresse avant une compétition, je l’appelle », rigole la gymnaste toujours licenciée à Bourges. Samedi, c’étaient les championnats de France. Une formalité, normalement, pour la dixième des derniers Jeux olympiques. Cette année, le contexte était pourtant particulièrement anxiogène pour la quintuple championne de France.
À quitte ou double pour Moustafaeva, ce week-end, au championnat de France de Calais
Elle vient de changer son programme, avec des enchaînements plus dur qu’elle n’avait jamais présentés. Elle sort d’un épisode Covid avec complications, qui l’a considérablement affaiblie. Elle n’a donc repris l’entraînement il n’y a que deux semaines. Et surtout, elle se devait de réussir un certain niveau de performance, 83,000 points, pour valider sa sélection pour les championnats d’Europe, qui auront lieu du 9 au 13 juin en Bulgarie, et continuer à espérer décrocher une qualification pour les Jeux de Tokyo 2021.
« Le matin, j’étais très, très stressée, avoue Kseniya Moustafaeva. J’ai appelé des personnes de confiance, qui m’ont rassurée. J’ai notamment évoqué les perspectives avec ma maman : si ça ne passe pas aujourd’hui qu’est-ce que je fais ? Au final, je suis arrivée pratiquement sans être stressée, en me disant de prendre un maximum de plaisir comme c’était peut-être ma dernière compétition. » Tout a mal commencé par une chute au cerceau, le premier engin.
La Berruyère a su se remobiliser pour réussir son ruban et surtout son ballon. Idéal pour se remettre dans le concours. Sur le dernier engin, les massues, Kseniya Moustafaeva fait deux chutes. « Deux petites chutes bêtes », peste-t-elle encore. Elle salue les juges, le public, puis prend la direction du contrôle antidopage.
Les notes ne sont pas encore sorties. « Je parlais avec ma meilleure amie et je lui ai dit “bon bah je crois que c’est fini vu le passage que j’ai fait”, raconte la gymnaste internationale. Elle m’a répondu : “mais si, c’est bon, t’as fait 83 points”. Et là, j’ai pris conscience que ce serait bon. » Sa meilleure amie avait l’œil : elle réalise un total de 83,250 points et échoue, de très peu, à la deuxième place derrière Maëlle Millet (83,300).
#GR Championnats de France Elite 2021 – Podium Séniors :
?? Maëlle Millet (L’envol Saint-Gaudinois / Pôle de Montpellier)
??Kseniya MOUSTAFAEVA (SM de Bourges gymnastique / INSEP)
?? Lily ROMATXO (Montpellier 3M GRS / Pôle de Montpellier) pic.twitter.com/pBc5xYJ8wz
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« Au final, je suis un peu déçue parce que je suis deuxième, mais c’était ma première sortie avec ma nouvelle composition. Ça faisait un an et demi que je n’avais pas fait de compétition, donc c’était sûr que cela n’allait pas être parfait. » La tâche était d’autant plus difficile que ses adversaires sont en forme, elles venaient d’enchaîner deux manches de Coupe du monde.
« Il y a un petit pincement au cœur, mais le plus important pour moi, c’est d’être qualifié pour les Europe et, ça, c’est déjà super », sourit Kseniya Moustafaeva. Une joie d’autant plus forte que la gymnaste de la SMB s’est longtemps vue être incapable de défendre ses chances. « Il y a un mois, j’étais malade, j’ai encore des séquelles du Covid, explique-t-elle. Je n’ai repris qu’il y a deux semaines. Et les tests que la Fédération m’a imposés étaient très compliqués à assimiler. »
Le chemin vers les Jeux olympiques de Kseniya Moustafaeva se complique
Si la Berruyère a bien conscience d’avoir eu la mansuétude de la Fédération en début de saison, au moment de réaliser, les premiers tests hivernaux, elle aurait préféré continuer à s’entraîner en vue des championnats d’Europe plutôt que de s’aligner ce week-end à Calais (Pas-de-Calais) sur les championnats de France. Touchée au pied, Kseniya Moustafaeva n’était pas sûr de pouvoir enchaîner avec la manche de Coupe du monde, à Pesaro (Italie), le week-end prochain.
« Finalement, ça va, se réjouit-elle. J’ai mal, mais je sens que je vais pouvoir faire la Coupe du monde. Je vais enchaîner, ça va être difficile physiquement, mais je pense que ça va tenir. Et après j’aurai un peu de temps avant les Europe. La semaine dernière, j’aurai dit que, physiquement, ce n’était pas idéal d’enchaîner. Mais après la compétition de samedi, je me dis que j’ai trop envie d’y aller. J’ai trop envie de faire des compétitions internationales. Depuis le temps que j’attends ça, je ne peux pas ne pas y aller. »
Ludovic Aurégan
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