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ARCHÉOLOGIE – Plus de 500 mégalithes ont été dénombrés dans le sud de l’Espagne sur un site prospecté depuis 2018 pendant que, plus au nord, la sécheresse a refait paraître un dolmen submergé.
Le réservoir espagnol de Valdecanas, dans la province de Cáceres, baigne d’ordinaire aux pieds des vestiges anciens de la cité d’Augustobriga. La sécheresse aidant, les eaux amoindries du lac ont fait une infidélité à l’Antiquité romaine et ont dévoilé cet été un lieu autrement plus ancien, hérissé de stèles polies plutôt que de colonnes sculptées. Son nom : Guadalperal.
Ses mégalithes, érigés au Néolithique, il y a au moins 4000 ans, n’ont émergé que quatre fois des profondeurs de Valdecanas depuis la création du réservoir en 1963. Surnommé le «Stonehenge espagnol», cet ensemble de plus de 150 pierres orthostates, c’est-à-dire dressées, formait autrefois un dolmen recouvert d’une motte. La sépulture collective aurait abrité des générations entières. Elle a été découverte en 1926 avant d’être submergée, une quarantaine d’années plus tard, au profit de l’essor des terres agricoles de la région.
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La vague de sécheresse qui s’abat cette année sur le continent européen a cependant entamé le réservoir espagnol, dont le niveau de l’eau a chuté, à la mi-août, à 28% de sa capacité. Si les agriculteurs locaux affichent leur inquiétude, le secteur touristique tire parti de cette rare opportunité pour embarquer les visiteurs au plus près des pierres dressées de Valdecanas. «L’émergence des dolmens ressuscite le tourisme», s’est réjoui le propriétaire d’un petit bateau auprès de nos confrères de Reuters.
Le site était déjà sorti des eaux en 2019, à l’occasion d’un été très aride. L’apparition de Guadalperal n’en reste pas moins rare et a ravi les spécialistes espagnols des mégalithes. «C’est une surprise, nous n’avons que rarement l’occasion d’y avoir accès», a affirmé à l’agence de presse britannique l’archéologue et préhistorien Enrique Cedillo, de l’université Complutense de Madrid. Le site archéologique a été classé en mai comme bien d’intérêt culturel par les autorités espagnoles.
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La saison aura été riche en découvertes mégalithiques. Un autre ensemble aiguise en effet l’appétit scientifique des cercles préhistoriens espagnols. À La Torre-La Janera entre les communes andalouses d’Ayamonte et Villablanca (province de Huevla), 526 menhirs étalés sur une superficie d’environ 600 hectares ont été dénombrés depuis 2018 par des chercheurs de l’université de Huelva. De plus en plus prometteur, cet espace truffé de chapelets de mégalithes serait l’un des plus considérables en Europe.
«Il s’agit de la plus importante concentration avec la plus grande diversité de menhirs réunis sur un seul site dans la péninsule ibérique», a indiqué à l’Agence France Presse l’archéologue José Antonio Linares. Le préhistorien a cosigné une étude parue dans le dernier numéro de la revue scientifique Trabajos de Prehistoria qui recense les dernières découvertes réalisées par les chercheurs à La Torre-La Janera. Ce site, passé inaperçu pendant des millénaires, est constitué de menhirs, de dolmens, de tumulus, de cistes et de trois enceintes mégalithiques d’époques différentes, énumère José Antonio Linares dans un communiqué de l’université de Huelva.
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S’ils ne surpassent pas en nombre les 3000 menhirs de Carnac, dans le Morbihan, les mégalithes de La Torre-La Janera forment un ensemble plus bigarré, construit entre le milieu du Ve et le début du IIe millénaire avant notre ère. Primitiva Bueno Ramirez, préhistorienne à l’Université espagnole d’Alcala et co-signatrice de l’étude parue chez Trabajos de Prehistoria, a souligné à l’AFP «l’excellente conservation» de ces vestiges. «Qu’il y ait sur un seul et même site des alignements et des cromlechs n’est pas si commun», a-t-elle ajouté.
Le dolmen submergé de Guadalperal et l’ensemble prodigieux de La Torre-La Janera partagent cependant une même épée de Damoclès. S’il n’est pas guetté par le retour inéluctable des eaux, le site andalou a été découvert à l’occasion d’une campagne de prospection menée avant l’aménagement, par le propriétaire du terrain, d’un champ destiné à la culture de l’avocat. Les chercheurs ont jusqu’à 2026 pour étudier de fond en comble La Torre-La Janera et ses fascinantes structures. Au-delà, au moins 92 hectares du secteur seront transformés en parcelle agricole, où l’avocatier poussera à l’ombre de vestiges millénaires.
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expression12
le
Ce site ne se trouve pas en Andalousie, mais en Extrémadure.
sérieB
le
Un article très intéressant . ” Astérix en Hispanie ” existe déjà ,mais on pourrait imaginer un album d’ Astérix en Andalousie dans lequel nos héros visiteraient ces sites et prendraient leur défense .
Le tribunal correctionnel de Nancy explore le cheminement opaque des fonds employés pour l’achat de ce monument.
Estimant qu’ils incitent à la haine dans le contexte de la guerre menée par la Russie en Ukraine et en signe de protestation contre le régime de Moscou, le pays balte veut, après la Lettonie, ôter de l’espace public les symboles de l’occupation soviétique.
RÉCIT – Dans l’Aube, ce lieu historique, dédié à l’enfermement religieux et carcéral, verra sa prison moderne fermer ses portes en 2023. Une décision qui oblige à repenser l’avenir de ce site immense et classé. Un dossier sur lequel les collectivités et l’état se sont affrontés avant de s’allier.
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Le bel été des préhistoriens espagnols, entre un Carnac andalou et un Stonehenge sorti des eaux
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