Le Pays bigouden a le vent en poupe. En témoigne le dynamisme de sa capitale. À Pont-l’Abbé, la rentrée scolaire est marquée par une hausse des effectifs (près de 4 000 élèves en tout), certes légère, mais hausse tout de même, dans un contexte démographique peu favorable. La pénurie de logements impacte finalement peu la vitalité de la ville. « Quelques familles, faute de logement, n’ont pas pu inscrire leurs enfants à l’école, explique Stéphane Le Doaré, maire de Pont-l’Abbé, certains projets de construction prennent plus de temps que prévu, voire ne peuvent pas se conclure ». Ce dernier indique que la ville mène pourtant une « politique volontariste » en faveur du logement et en ciblant l’installation de jeunes ménages.
À Douarnenez, selon la maire de la ville, Jocelyne Poitevin, les écoles ne pâtissent pas des difficultés de logement : « François-Guillou a perdu une classe mais une autre s’est ouverte dans le privé ». Alors qu’une manifestation est prévue à Douarnenez samedi 10 septembre portant sur la crise du logement, l’élue martèle : « Le problème du logement ne concerne pas que Douarnenez, c’est comme ça partout, à Concarneau, à Landerneau, etc. Ici, on a des associations qui agitent le drapeau rouge mais ce problème n’est pas que chez nous ». L’édile poursuit en précisant que des logements devraient voir le jour d’ici deux ans à Tréboul et Douarnenez. « À Tréboul, il s’agit d’un gros projet de construction de logements sociaux collectifs. À Douarnenez, à la place de l’ancien hôpital, il y aura des logements mixtes. Je rappelle que le logement n’est pas la compétence de la Ville mais de Douarnenez Communauté ».
À Concarneau, les effectifs des écoles maternelles et élémentaires restent, en cette rentrée 2022, globalement stables. Les premiers signaux d‘exode des jeunes parents concarnois commencent toutefois à apparaître. L’école la plus impactée est celle du Rouz, située dans le quartier du Passage, en face de la Ville Close. En un an, elle a perdu 5 % de ses effectifs, passant sous la barre des 200 inscrits. « On a le sentiment que la forte hausse du marché de l’immobilier n’a pas permis aux familles de pouvoir se loger », avance la directrice Odile Marion. Même son de cloche à l’école élémentaire de Lanriec, dans l’est de la Ville Bleue. « Une dizaine d’élèves a quitté l’établissement en raison d’un déménagement. Travaillant à Concarneau et locataires, leurs parents n’ont pas pu acheter ici. Ils sont partis s’expatrier dans les terres à Scaër ou Plonévez-du-Faou », relate Solène Torillec, directrice de l’établissement. Dans l’enseignement privé, Karine Galbrun, directrice des écoles du Sacré-Coeur et de Sainte-Thérèse, constate que « certaines inscriptions n’ont pas pu être concrétisées car les parents ne sont pas parvenus à trouver un logement ».
À Quimper, les effectifs sont en baisse. Une baisse relative toutefois. L’an dernier 5 325 élèves étaient inscrits dans les établissements primaires publics et privés de la ville. Ils sont désormais 5 245. C’est en élémentaire public que la baisse est la plus importante : 5,12 % soit 105 écoliers en moins. « La demande de logements est forte à Quimper : cette tension, qui n’est pas une nouveauté, reste forte parce que l’offre de logements supplémentaires reste faible. Ce qui est nouveau, c’est le profil social des demandeurs en difficulté d’accès au logement : il s’agit de plus en plus de demandeurs n’étant pas éligibles aux logements sociaux mais dont le revenu n’est pas assez élevé pour accéder au marché privé. La conséquence, c’est une migration de ces ménages vers d’autres communes. Avec les conséquences ce que cela induit sur la fréquentation des écoles », analyse Gildas Le Grand, directeur de l’Opac Quimper-Cornouaille. À Fouesnant, la baisse constatée est de 7 %. À Bénodet, les effectifs sont stables.

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