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Le gouvernement s'est défendu mardi 22 novembre des accusations de "fiasco" politico-judiciaire visant l'accueil du navire humanitaire Ocean Viking, un épisode dont il veut tirer les "conclusions" par un nouveau tour de vis législatif avec la prochaine loi sur l'immigration.
Onze jours après que le bateau affrété par SOS Méditerranée a accosté à Toulon, avec 230 migrants à bord dans un premier temps enfermés dans une “zone d’attente” internationale, le gouvernement reste sous le feu des critiques à la fois des oppositions et des défenseurs des exilés, pour sa gestion de cet accueil jugé débridé par les uns, trop sécuritaire par les autres.
“On en tirera des conclusions, évidemment, de ce que nous avons vécu pour l’Ocean Viking”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, interpellé par le député LR Fabien di Filippo, qui a parlé de “fiasco”.
Le droit “n’est pas forcément adapté à cette situation”, a poursuivi Gérald Darmanin. “Nous devons changer le droit et c’est justement ce que nous allons faire dans la loi immigration” proposée par le gouvernement, qui mène des concertations tous azimuts sur ce projet de texte qui doit faire l’objet d’un débat parlementaire les 6 et 13 décembre avant une présentation officielle début janvier 2023, a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur a également évoqué la mise en place “dès le mois de juin” 2023 d’un “système d’entrée et sortie Schengen, qui n’a jamais existé auparavant”, sans davantage de détail.
Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Intérieur n’a pas précisé dans l’immédiat les contours de ce mécanisme.
L’entourage du ministre a en revanche indiqué que quatre personnes se trouvaient toujours mardi matin dans la zone d’attente fermée créée sur la presqu’île de Giens, dans laquelle le gouvernement voulait maintenir environ 190 migrants, soit tous les rescapés de l’Ocean Viking à l’exception des mineurs isolés.
Ces quatre rescapés “auront vocation à être reconduits dans leur pays d’origine”, a-t-on appris de même source. “Il y a un avion qui est déjà parti” vers le Mali, a assuré Gérald Darmanin devant l’Assemblée nationale mardi, sans autre précision.
Il avait évoqué l’expulsion à venir d’une quarantaine de ces migrants, la semaine dernière, avant une salve de libérations massives par décisions de justice, qui ont conduit les oppositions de droite et d’extrême droite à juger la situation hors de contrôle.
L’essentiel des migrants se sont “évanouis dans la nature”, a ainsi fustigé Fabien di Filippo, tandis que la députée RN du Loiret Mathilde Paris a déploré l’“impuissance” de l’Etat.
Le gouvernement “respecte l’État de droit et le droit tout court”, a rétorqué Gérald Darmanin pour justifier la libération de la quasi-totalité de ces personnes.
“Les gens ne sont pas complètement dans la nature”, a aussi défendu dans la matinée le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, sur Cnews. “Ce n’est pas un fiasco (…), d’abord c’est ce qu’on appelle l’Etat de droit”, a également opposé Olivier Véran.
Le ministre a affirmé que le gouvernement est “en train de contacter” les migrants libérés pour qu’ils “rentrent dans le dispositif de droit d’asile”.
La stratégie du gouvernement, qui a créé un site d’enfermement ad hoc, est un “échec politique”, a pour sa part estimé la directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) Laure Palun, qui a contesté la “zone d’attente” en justice.
“Mais c’est aussi un échec pour les personnes qui ont été enfermées pour certains pendant onze jours”, a-t-elle ajouté. “Cela a nécessairement rajouté de la violence et de la souffrance” après une longue errance en mer.
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