La juridiction a répondu à une mobilisation nationale lancée par les syndicats de magistrats, de greffiers et de fonctionnaires, à laquelle les avocats ainsi que la protection judiciaire de l'enfance se sont joints. Tous dénoncent "une justice au rabais".
Les magistrats alertent depuis de longs mois sur le manque de moyens humains et matériels dans les tribunaux de France. En août 2021, le suicide d'une de leurs consœurs, à Béthune (Pas-de-Calais), avait lancé une vaste mobilisation contre ce qu'ils dénoncent être "une justice au rabais". Le 21 novembre suivant, une tribune retentissante, signée d'abord par 3 000 puis par 7 000 professionnels, avait été publiée dans le journal Le Monde. "Nous ne voulons plus d’une justice qui n’écoute pas et qui chronomètre tout", clamaient-ils. Un an après, ce mardi 22 novembre, une nouvelle mobilisation a été organisée par les syndicats de magistrats, de greffiers et de fonctionnaires, à laquelle se sont joints les avocats ainsi que la protection judiciaire de la jeunesse. À Mende, un café-débat a été proposé, en début d'après-midi, au tribunal, pour rappeler les difficultés que rencontre toujours la petite juridiction lozérienne.
À cette occasion, Anne Moninni-Michel, la vice-présidente en charge de l'application des peines et déléguée régionale du Syndicat de la magistrature, a fait un triste état des lieux. "Nos locaux sont anciens. Notre matériel est inadapté, à commencer par nos logiciels. Les citoyens doivent mieux connaître nos difficultés. Nous avons six magistrats du siège grâce à un renfort de la cour d'appel. Au parquet, ils devraient être trois mais ne sont que deux. Il y a un manque de 25 % du personnel de greffe. Cela touche tout le monde. Récemment une audience du pôle social a été supprimée car il n'y avait pas assez de personnes pour la tenir."
Si la vice-présidente reconnaît "des améliorations, ces dernières années", elle insiste néanmoins sur le chemin qu'il reste à parcourir avant de combler "de nombreuses lacunes". "Nous avons huit greffiers. J'ai connu une époque où nous n'en avions que deux, cite-t-elle en exemple. Cependant, il nous faut encore davantage de moyens. Ceux que nous avons eus jusqu'à présent, avec du personnel contractuel et non formé, ne nous donnent pas de perspectives à moyen terme. La charge de travail est immense. Un jeune collègue, par exemple, m'a dit qu'il avait rédigé ce week-end. Il débute. Il veut bien motiver ses décisions. Il a dû travailler sur ses jours de repos. La souffrance psychologique est réelle. Nous revendiquons aussi l’adaptation de l’activité des juridictions aux effectifs dont elles disposent et le respect de la législation du travail."
À l'avenir, d'autres rencontres de ce type, ouvertes au public, devraient être organisées par le tribunal mendois, afin de continuer à "échanger au sujet de la justice en Lozère".
Yves Gallego, le président du tribunal judiciaire de Mende, reconnaît les problèmes soulevés par Anne Monnini-Michel. Il se réjouit néanmoins de la nomination prochaine, début janvier, de deux nouveaux magistrats, un juge d'instruction et un juge des libertés et de la détention. "En juin 2023, nous serons en effectif total, se félicite-t-il. Nous aurons un président, trois vice-présidents et deux juges."
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