Pavillon il était, pavillon il redeviendra, après avoir été au cÅ?ur des affaires courantes du village pendant près de 40 ans. L’actuelle mairie du Val-Saint-Germain est mise en vente par la municipalité qui a donné mandat à deux agences immobilières afin de trouver acquéreur à cette maison de 160 m2 habitables sur un terrain de 1 000 m2. « Tout sera transféré et la maison est déjà en vente. Elle convient pour de l’habitation particulière ou des bureaux, explique le maire élu en 2014, Serge Deloges. Il y a encore la salle de bains avec douche derrière mon bureau, et une cuisine où nous prenons café et repasâ?¦ »
Le prix pour s’installer dans le bureau du maire sans avoir à gérer les affaires communales ? 415 000 â?¬, frais d’agence inclus, selon l’annonce Internet. Avec 7 pièces, le bien compte au rez-de-chaussée une entrée, des toilettes, une cuisine, une salle à manger, un salon avec baies vitrées sur terrasse. A l’étage, 2 chambres, 2 salles de douches, un bureau, un WC et, au 2e, le grenier à charpente de bois sous combles, où trône encoreâ?¦ l’urne des élections.
Objectif : endiguer le surendettement de la commune
Car c’est à la fin du mois de mai que l’équipe municipale fera place nette de l’« ancienne maison Fildier » en déménageant matériel, dossiers et archives vers le « Manoir », propriété communale fraîchement restaurée, à une cinquantaine de mètres de là. « Le Manoir avait été prévu pour être loué lors de mariages et de réceptions, mais, depuis un an qu’il est disponible, ça ne marche pas, résume le maire, qui n’estime qu’à cinq les fêtes organisées en 2014. Alors on va s’y installer et vendre le pavillon, pour équilibrer les comptes de la commune. Le Manoir restera ainsi dans son giron. Cette idée d’emménagement trottait dans la tête des habitants, elle est passée comme une lettre à la poste. Elle combine conservation du patrimoine et utilité publique. »
Et redressement des finances, puisque ce sont ces « locations inexistantes » et les « frais coûteux de fonctionnement » du Manoir, dont les travaux ont coûté 1,5 Mâ?¬, qui ont poussé les élus à voter à l’unanimité cette décision. Objectif : endiguer le « surendettement de la commune », évalué à 180 000 â?¬ par an sur 15 ans, lié notamment à des « remboursements d’emprunts » pour la crèche et le manoir. L’un d’entre eux, de 300 000 â?¬, vient d’être renégocié à la baisse de 26 000 â?¬. « Nous ne pouvons pas nous permettre de rembourser des emprunts sur un bâtiment inutilisé qui, de surcroît, supporte des frais de fonctionnement, tranchait le nouveau maire (ex-1er adjoint privé de ses délégations par l’ancien édile en 2013), lors de ses vÅ?ux. A mon sens, la rénovation a été une opération tout à fait positive, même si son utilisation a changé d’objet. Dans 50 ans, plus personne ne se posera la question du financement de cette restauration. »
Le Val-Saint-Germain, le 21 avril. Le maire, Serge Deloges, et son équipe vont emménager le mois prochain dans le Manoir, propriété communale rénovée il y a peu mais dont le succès de location pour des événements n’est pas au rendez-vous. (LP/I.F.)
Les horaires de la mairie ne changeront pas et la salle des mariages et du conseil restera dans l’annexe. Accueil et bureau du maire seront au rez-de-chaussée du Manoir, les adjoints et les archives à l’étage. « Nous avons le projet d’aménager le parc de 17 ha où coule la Rémarde pour en faire une promenade ouverte au public », ajoute Serge Deloge, qui a acheté ce mardi les drapeaux tricolores qui flotteront bientôt sous les fenêtresâ?¦ à fleur de lys.
Les habitants séduits par cette future rentrée d’argent
Les riverains de la rue du village, où se trouve l’actuel bâtiment de la mairie du Val-Saint-Germain, sont parfois passés à côté de la nouvelle. «Je savais qu’ils la déplaçaient mais pas qu’ils allaient la vendre», explique Thérèse. «Je ne pensais pas qu’on pouvait vendre une mairie» poursuit-elle étonnée. Mais de manière générale, les habitants ne sont pas hostiles à cette décision. A l’image de cette femme qui habite la commune depuis douze ans mais n’éprouve pas d’attache particulière pour ces locaux qui «ce ne sont que des pierres». «Je trouve que c’est très bien de vendre ce bâtiment parce qu’on ne peut pas continuer à s’endetter. Ã?a permet de poursuivre les travaux sans frais supplémentaires» acquiesce Jacques.
Pauline Le Morlec
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