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Des photo-reporters du quotidien sportif, dont les clichés sont exposés à la Villa Tamaris, dans le cadre du festival L'Œil en Seyne, nous emmènent dans les coulisses de leurs images
La 14e édition du festival photo L’Œil en Seyne, entièrement consacrée aux clichés des photo- reporters de L’Equipe, est lancée depuis vendredi soir à la Villa Tamaris. Au fil des quatre étages du centre d’art, les images nous emmènent aux quatre coins de la planète, de stades en piscines olympiques, de rings de boxe en pistes d’athlétisme, des routes du Tour aux sommets enneigés. Un voyage dans le temps, aussi, des années 1920 au sacre des Bleus cet été. On partage l’émotion des champions, la souffrance des vaincus, on vit la tension des compétitions, on savoure les décors et l’esthétique des compositions. Pour Var-matin, quelques-uns des auteurs de ces images ont accepté de les commenter. Anecdotes à la clé !
C’est le régional de l’étape ! Seynois d’origine, Franck Faugère a débuté sa carrière de photographe Var-matin à la fin des années 1980, puis il a collaboré au Parisien et, après quatre ans de piges à L’Equipe il a été titularisé il y a trois ans. « Je reviens pour la première fois à Tamaris depuis un reportage pour Var-matin il a trente ans, alors que cette Villa était à l’abandon, presque en ruines. C’est dingue !» Lui qui parcourt désormais la planète sport, a découvert le Tour de France en 2017, et a eu la chance d’immortaliser « l’horizontale » d’Hugo Lloris cet face à l’Uruguay. Son cliché figure sur le « mur des Bleus » de l’expo, mais lui, veut nous parler d’une image dont… il n’est pas l’auteur. Elle est signée Jean-Claude Pichon. « Car si je fais ce métier, c’est grâce à lui, mon oncle. Tout petit, il m’a fait rêvé, il m’a donné la vocation. Un jour de juin 1978, j’avais 9 ans, nous habitions à Mar-Vivo, il partait pour l’Argentine… pour suivre la Coupe du monde de foot. Je me suis dit : “Je veux faire comme lui !” En fait, son sport préféré était le vélo ; il a couvert seize éditions du Tour de France pour L’Equipe. Pour moi aussi, c’est l’épreuve sportive la plus magique pour les photographes. On a la chance d’être au cœur du peloton, si près des acteurs. On partage leurs efforts, on vit la dramaturgie de l’événement, on savoure les paysages qui changent dix fois par jour. Sur ce cliché de Jean-Claude pris en 1984, on voit Hinault et Fignon, les deux grands rivaux de l’époque, qui plus est Français, ce qui n’est plus jamais arrivé. Là, ça rigole, le maillot jaune est joué et on approche de Paris. Ça a l’air d’être une photo “facile” mais il y a quinze photographes qui veulent la même. Le tout est d’avoir un bon motard qui arrive à s’imposer dans la meute ! »
Sébastien Boué choisit de nous parler de l’une de ses photos les plus tape à l’œil de l’expo – car tirée en maxi format sur plus de deux mètres de haut ! On y voit – de dos- l’athlète jamaicaine Kimberly Williams, en finale du triple saut lors des JO de Rio en 2016. « Je l’ai choisie car je garde un souvenir fort de ces Jeux, dont je suis d’ailleurs sorti exténué ! Pendant quinze jours, on s’investit beaucoup. On dort quatre heures par nuit, on court toute la journée, dans les transports, de site en site. Pour autant, c’est toujours une chance de couvrir un tel événement. Ce cliché de Kimberly Williams a fait la Une de L’Equipe Mag en décembre 2016, pour illustrer la rétro de l’année. Pour le réaliser, j’ai eu le privilège d’être parmi les douze photographes “in field” – postés au milieu du terrain. Et à ce moment, j’étais assis sous la caméra de télé ; d’où la perspective en contre-plongée. La Jamaïcaine, avec son dossard à l’envers, faisait le show, demandait au public de l’encourager… Je l’ai fait au 300 millimètres ; j’aime bien l’esthétique de l’athlète et son côté excentrique, son geste de dépit, son jeté de sable !»
« Celle-ci est une image un peu iconique du Dakar. On retrouve l’esthétique classique avec la lumière du lever de soleil, l’ombre projetée du motard, la crête de la dune qui dessine une courbe, la gerbe de sable derrière… tout ce qu’on aime sur un Dakar !» sourit Stéphane Mantey, qui a pris cette photo sur le rallye en 2011, dans le désert de l’Atacama, au Chili. « J’ai beaucoup suivi la F1 et le Tour de France, mais le Dakar, c’est LA bouffée d’oxygène de l’année, le truc qui nous sort vraiment de l’actu du quotidien. Un rythme différent – mais pas plus reposant –dans un autre univers… Et un peu comme sur le Tour de France, j’aime bien l’aspect “colonie de vacances” ! Mais les journées sont interminables : on dort en bivouac et, alors qu’il fait encore nuit, on part en hélico avec les photographes d’agences, pour se placer sur des spots repérés la veille. Quand les concurrents arrivent, avec le lever de soleil dans le désert, le décor est superbe. On sait que ça ne dure pas longtemps, alors dans l’hélico, on shoote, on shoote, on shoote ! Le pilote reste assez haut pour ne pas risquer de soulever du sable qui gênerait les pilotes. Mais nous, pendant une heure, on se régale !»
« Comme un clin d’œil aux JO de Paris en 2024, j’ai choisi cette photo du nageur américain Johnny Weissmuller, prise aux Jeux de Paris en 1924». François Gilles, rédacteur en chef photo et responsable de la photothèque de L’Equipe, nous emmène dans la salle de la Villa Tamaris baptisée « Pépites des archives ». Ici, des dizaines de clichés de la première moitié du XXe siècle, la plupart pris sur plaques de verre et dont la définition est remarquable. « Tirés sur grands formats, on voit plein de détails. Par exemple, sur celui-ci, dans le miroir de visée du boîtier que tient Weissmuller, on distingue le visage du photographe situé en face de lui ! J’aime bien cette image car on voit celui qui deviendra bientôt champion olympique, à l’entraînement à la piscine des Tourelles (Paris). En toute décontraction, en train de jouer avec le photographe. On voit aussi que tous les nageurs sont en sabots – obligatoires à l’époque. On apprécie également les décors qui n’étaient, alors, pas pollués par les publicités ! Et on se souvient des exploits de Weissmuller, qui va décrocher quatre médailles en trois jours (dont l’or sur 100 mètres, 400 mètres et au relais 4 × 200 mètres). Avant d’incarner Tarzan à l’écran et de devenir une star de ciné ! ».
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