Sur terre, en mer, dans les étangs des invasions sont en cours. Certaines ont commencé depuis longtemps, d’autres viennent de débuter. Et dans la majorité des cas, l’humain est impuissant face à la nature. Au mieux, il peut tenter de freiner ou de gérer les populations de bestioles et de plantes qui, a priori, n’ont rien à faire là…
Repéré en octobre 2017 pour la première fois dans nos eaux, le crabe bleu en provenance d’Afrique et d’Amérique du Sud, est désormais installé. Sortie des rayonnages des jardineries et pépinières pour faire beau dans les jardins, l’herbe de la pampa colonise désormais à une vitesse telle que l’on peut plus l’arrêter. Introduite en 1890 en Allemagne, l’écrevisse américaine de Louisiane est désormais installée partout. Elle est venue à bout de la majorité de ses congénères… Les exemples d’espèces invasives ou nuisibles sont légion.
Kattalin Fortuné-Sans, responsable du pôle lagunes et zones humides du parc naturel régional de la Narbonnaise, recense les populations, dans les étangs, dans les canaux et fait ce constat, assez fataliste : « quand une espèce exogène envahissante nouvelle apparaît, le temps que nous réfléchissions à comment endiguer l’invasion il est trop tard ».
La technicienne ne se lamente pas, car tous les acteurs sont mobilisés sur ces problèmes. En particulier le conservatoire national botanique de Porquerolles et aussi les acteurs de terrain.
La main de l’homme est toujours présente, tant en tant que cause, que pour endiguer les problèmes.
Si la « peste rouge » (l’écrevisse américaine), si les cochons dits sauvages, si les visons d’Amérique, si les ragondins, si les griffes de sorcières, les figuiers de barbarie, les oliviers de bohème, les jussies, les indigos du bush, les lippias ou encore les asters écailleuses ou encore les agaves sont là, ce n’est pas via un cycle naturel. C’est bien parce qu’ils ont été emmenés. Et pour la plupart, il est trop tard, même si, selon Kattalin Fortuné-Sans, la nature réagit parfois. En témoigne la raréfaction de séneçon du cap, une plante très invasive qui perd du terrain.
Pour ce qui est des animaux, chaque département dispose d’arrêtés concernant les nuisibles. Dans l’Aude, par exemple, le vison d’Amérique, le ragondin et le rat musqué, le renard, la martre et l’étourneau sont considérés comme tels et peuvent faire l’objet de déterrage, piégeage, destruction à tir ou utilisation d’oiseaux de chasse. Dans les Pyrénées-Orientales, un arrêté préfectoral spécifique datant de 2018 classe le lapin de garenne dans cette catégorie pour des communes et secteurs particuliers, à Argelès, Canet, Banyuls, Collioure, considérant qu’ils occasionnent des dégâts.
Pour revenir dans l’Aude, les techniciens du parc naturel vont être bientôt formés au piégeage des visons. Ils sont déjà aguerris pour les ragondins qui peuplent les canaux et même causent des dégâts aux bateaux quand ils rongent les plastiques jusque dans les ports. «Les animaux sont piégés, à hauteur de 500 par campagne, puis tués et livrés à l’équarrissage. Comme pour le crabe bleu avec la restauration, on pourrait envisager une filière avec des charcutiers pour en faire des pâtés en les liant à de la viande de porc. Cela, ce fait déjà ailleurs », souligne Kattalin Fortuné-Sans. Reste à trouver comme dans les départements voisins une appellation autre pour l’animal, telle que celle usitée de « lièvre des marais » en Camargue. C'est plus poétique.
Et puis, car il faut bien en parler, se pose le problème du réchauffement climatique et de ses conséquences. Par exemple les méduses blanches dont on constate une surpopulation dans les étangs. Deux raisons : le confort avec des eaux plus chaudes et la surpêche qui, selon le parc naturel, les privent de prédateurs. Idem pour les barracudas en mer qui dévorent les poissons juvéniles et les poissons qui peinent à grandir. 
C'est une réalité concrète, les populations faunistiques et floristiques du littoral sont, par la faute de tous, victimes d'invasions contre lesquelles on ne peut pas grand-chose sauf à identifier, au moins pour la flore, les espèces à éradiquer de nos jardins, voire des ronds-points de communes avec pour exemple la griffe de sorcière.
Au mois de mai dernier, l'association Aude Nature a lancé un cri d'alarme, via un rapport argumenté, en direction des élus du département. Sachant que le problème lié à cette plante ornementale concerne tout notre littoral. 
"L’herbe de la pampa fait partie des espèces invasives les plus prolifiques et agressives au monde. Les conséquences écologiques, sociales et économiques de son installation sont à prendre très au sérieux comme l’a démontré sa présence dans d’autres régions d’Europe. Dans ces régions, si des mesures appropriées avaient été planifiées de manière précoce les conséquences de son implantation en seraient moindre.
Cette espèce est en train de s’installer dans le département de l’Aude. Il est donc urgent de prendre cette menace très au sérieux et de mettre en place des stratégies de contrôle, d’élimination et de prévention à sa réinstallation et de les doter de moyens techniques et financier", dit ce rapport sur lequel nous reviendrons prochainement en détail.
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Vous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?
Laissons donc les hommes pour ne s'intéresser qu'au béton. Bientôt, vu d'en haut, dans le 66, plus de vert, que du rouge des toitures et du noir du goudron. "Entre poc i massa, la mida passa". Il n'y a pas qu'ici que la "manne touristique " devient lourde, et pénible : les prix montent, des espaces sont confisqués, d'autres dégradés. Et ce n'est pas un repli identitaire, des Catalans, il n'y en a guère, et les "autres" n'apprécient pas trop d'entendre parler le Catalan dans les commerces locaux, enfin ceux qui restent, avec des exploitants en diminution au bénéfice des grandes surfaces, propriétaires inconnus.
"plus de vert, que du rouge des toitures et du noir du goudron" : je partage en partie votre avis sur ce sujet sans toutefois exagérer la situation. Nous habitons un (très) beau département dans lequel il y a de la place pour tout le monde. Les amateurs de nature, dont je fais partie, à la condition de s'écarter un peu du littoral est des sentiers battus, peuvent parcourir des km, parfois même des dizaines de km sans croiser âme qui vive… hormis les sangliers. Outre le bétonnage de notre espace de vie, il y a d'autres sujets sur lesquels nous pourrions nous arrêter, notamment celui des dépôts sauvages d'ordures et autres déchets (machins à laver, déchets de plâtre, béton…) abandonnés dans la nature, dans des endroits bien discrets. Je suis un adepte des randonnées et je peux vous assurer que c'est une véritable calamité, en aucun cas la responsabilité des touristes ne peut être mise en avant. Concernant la "manne touristique", bien entendu que nous pourrions nous en passer, comme de bien d'autres choses aussi. C'est un choix de vie, ensuite il ne faut surtout pas se plaindre du fait que notre département est en situation de sous-développement en matière économique et que nos jeunes sont obligés de s'exiler dès qu'ils envisagent leur avenir autrement qu'au RSA ou en occupant des postes sous rémunérés dans des secteurs où la concurrence est peu présente… Les quelques grandes entreprises qui ont tenté de s'implanter dans notre beau département, dans les années 70, ont …
Je me demande si ce besoin de repli identitaire pour ne rester qu'entre soi n'est pas une caractéristique propre au catalan.
Comportement frileux, peur de "l'autre", peur de "l'étranger" (on appelle ça la xénophobie).
Un bon sujet d'étude plus éthologique que ethnologique.
les temps changent…..
Il y a quelque décennies, "touriste" était un terme péjoratif. Aujourd'hui, le viticulteur du coin a abandonné ses terres et vendu son patrimoine au plus offrent. l'anglais, le hollandais, le chinois s'affirment dans nos châteaux des corbières. Je ne suis pas sur que la "manne touristique " profite bien à l'autochtone.
Ou êtes vous les félibres du 20 -ème siècle? Marti, la Sauze, Nadau et les autres ?
" Touristo, touristo, daisso ta fenno et toun argent et tu vai t'en!!!" ( extrait: la Sauze)

Il faut pardonner prou és prou , il vit dans une grotte et a abandonné sa propre famille … le pauvre , il est tellement aigri qu'il en bave sur ses pompes …

source

Catégorisé: