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PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE
Immeuble d’habitations à loyer modique à Montréal
Après avoir été directeur des informations générales et avoir mis sur pied la cellule d’enquêtes économiques de La Presse, Maxime Bergeron signe ici son premier texte à titre de chroniqueur aux affaires municipales. Dans son nouveau mandat, il s’intéressera à la métropole, à la vie urbaine, à la politique municipale et aux interactions entre les villes et les gouvernements fédéral et provincial, le milieu des affaires et le secteur sociocommunautaire. — François Cardinal, éditeur adjoint
Soixante mille. C’est le nombre de logements sociaux et abordables que l’administration de Valérie Plante veut construire ou « pérenniser » au cours des 10 prochaines années à Montréal.
La politicienne l’a promis pendant sa campagne électorale de 2021. Elle a répété cette cible depuis le début de son second mandat.
La volonté est là, dite et redite.
Mais au-delà des intentions, enfin, la Ville annoncera d’ici quelques semaines un plan concret pour accélérer la création de nouveaux logements abordables, ai-je appris.
En gros : elle assénera un coup de hache dans la bureaucratie.
Ce ne sera pas un luxe.
Car encore aujourd’hui, les étapes à franchir pour construire des logements abordables relèvent de la course à obstacles dans la métropole.
Plusieurs gros promoteurs, qui souhaitent intégrer des logements abordables à leurs projets immobiliers, m’ont confié leur frustration extrême devant la complexité de l’appareil municipal. Certains ont déjà jeté l’éponge ; d’autres rongent leur frein en maudissant les dieux du fonctionnariat.
« La ville spinne dans le beurre et est pognée dans la bouette », a illustré l’un d’eux.
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE
Benoit Dorais, responsable du dossier de l’habitation au comité exécutif de la Ville de Montréal
Benoit Dorais, responsable du dossier de l’habitation au comité exécutif, est le premier à reconnaître que la machine bureaucratique est loin d’être « facilitante » à l’heure actuelle dans les 19 arrondissements de Montréal.
C’est le moins qu’on puisse dire.
« Il y a 19 cultures organisationnelles à la Ville, ou à peu près, il y a assurément 19 réglementations d’urbanisme, et il n’y a absolument aucun tronc commun », m’a-t-il confié en entrevue.
Le résultat de cette courtepointe réglementaire ? Un ping-pong étourdissant pour les constructeurs de logements, qui sont sans cesse ballottés d’une instance à l’autre. Chaque mois qui passe ajoute des coûts supplémentaires à leurs projets et réduit leurs chances de voir le jour.
Concrètement, cela se traduit par un rythme de construction trèèèèèès lent dans le logement abordable. Et par des listes d’attente auxquelles s’ajoutent chaque mois des dizaines de familles à faible revenu, victimes collatérales de la lourdeur bureaucratique montréalaise.

La mairesse Valérie Plante a fait du logement l’une de ses priorités dès sa première course à la mairie. Le bilan de son administration est jusqu’ici mitigé.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Valérie Plante, mairesse de Montréal
Sa promesse de « construire » 12 000 logements sociaux et abordables pendant son premier mandat, entre 2017 et 2021, est loin d’avoir été remplie, révèle une enquête récente du Journal de Montréal. Certains chiffres ont été triturés, et le nombre réel de nouveaux logements livrés est bien inférieur à ce qui a été claironné.
Il faut reconnaître, toutefois, que l’administration Plante semble cette fois-ci bien déterminée à prendre le taureau de l’abordabilité par les cornes. Elle a annoncé en juin dernier le « Chantier Montréal abordable », qui vise à atteindre – vraiment – la cible de 60 000 logements d’ici 10 ans.
Le communiqué publié en juin contient plusieurs mots qui ne fleurent pas immédiatement l’efficacité. Qui font peur, même. On y parle de « chantiers de travail thématiques », de la nécessité d’être « agiles ».
Mais la démarche semble sérieuse et plusieurs acteurs de haut niveau travaillent main dans la main avec la Ville de Montréal.
Le groupe de travail sur l’habitation est coprésidé par Roger Plamondon, président du Groupe immobilier Broccolini, qui construit ces jours-ci plusieurs gratte-ciel imposants au centre-ville. Edith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier, l’un des organismes les plus crédibles en matière de construction de logements abordables, est l’autre dirigeante, aux côtés de Benoit Dorais.
Le Fonds immobilier de solidarité FTQ, le promoteur Prével et la Société de développement Angus sont aussi présents à la table. Le niveau est relevé.
Pour accélérer la cadence, l’administration Plante a mis en place une « cellule facilitatrice » – un autre terme inquiétant à première vue. C’est pourtant elle qui pourrait détenir la clé du succès.
D’ici quelques semaines, la Ville annoncera le fruit des travaux de cette « cellule », qui devraient se traduire par une simplification de la bureaucratie pour les promoteurs.
« Ce que la cellule facilitatrice vise à faire, c’est de dire : quand tu as un bon projet et que tu veux le voir arriver, comment on est capable de se donner les bonnes conditions pour que ça ne ressemble pas à la maison des fous d’Astérix ? », résume Benoit Dorais.

La barre est haute et les promoteurs découragés attendent de pied ferme la réduction de la bureaucratie promise par l’administration Plante. On sera bientôt à même de juger s’il s’agira d’un coup de hache, ou plutôt d’un coup de sécateur.
La crédibilité du reste de l’exercice en dépendra.
Plusieurs autres détails sont encore à ficeler. Sur les 60 000 logements promis d’ici 10 ans, il n’y aura en fait qu’une minorité de constructions neuves. Dans la majorité des cas, il s’agira d’appartements abordables déjà existants, qui seront « pérennisés » grâce à un ensemble de stratégies comme l’acquisition de conciergeries par le bras immobilier de la Ville.
La définition de ce qui constitue un logement « abordable », souvent élastique, devra aussi être précisée.

L’autre élément de l’équation, incontournable, touchera le financement. Ottawa a déboursé des milliards pour la construction de logements abordables au cours des dernières années. Québec a pour sa part créé de nouveaux programmes qui visent à suppléer AccèsLogis, efficace mais sous-financé.
Le problème, c’est que plusieurs de ces programmes sont incompatibles entre eux, ou ont des échéances différentes. Le résultat : de nombreux projets de logements abordables, déjà ficelés, ne parviennent pas à sortir de terre, faute d’un montage financier cohérent.
La nouvelle ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, me fait valoir que « largent est là et [qu’]il sera là pour les bons projets, bien ficelés ». Les discussions promettent d’être corsées avec la Ville de Montréal et les autres partenaires impliqués, qui sont loin d’être d’accord avec cette affirmation.
Les sceptiques restent nombreux, et j’en suis, mais jamais on n’a semblé avoir été aussi près d’un déblocage du grand embâcle bureaucratique.
Faust, grand fan du Canadien, vit des temps éprouvants. Son équipe préférée, naguère la plus glorieuse de toutes les équipes sportives, croupit dans les bas-fonds. Elle qui a remporté plus de Coupes Stanley que quiconque n’y a plus touché depuis trente ans. Trente ans. La saison dernière, elle a terminé au trente-deuxième rang. Trente-deuxième rang.
Deux ans plus tard, Claude Calixte a installé les panneaux solaires sur le toit de sa petite école.
Des inséparables. C’est ce que sont devenues Meri Grigoryan, Hasmik Gabrielyan et Anna Bodaveli depuis qu’elles vivent au Québec. Mais contrairement aux oiseaux du même nom, elles sont trois. Trois femmes.
Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, j’ai demandé aux lecteurs de me raconter comment ils avaient vécu l’année qui s’achève. Voici, en vos mots, comment vous avez vu l’actualité de l’année 2022.
2022, l’année où l’on a cessé de perdre la face. On l’a regagnée au complet, notre face. Trous de nez, bouche et menton inclus. On s’est sortis du tunnel. Et pour être certains d’y être bien quand on va y retourner, on est en train de le rénover. Étonnamment, la fin des mesures sanitaires a causé moins d’émoi que la fin de District 31. C’est ben pour dire. Le monde est revenu à la normale. Avec des malheureux qui vivent en guerre, des malheureuses qui vivent brimées et des gens libres qui ne connaissent pas leur chance de vivre en paix. Bruits de klaxons. Voici l’inventaire des grands moments de l’année vus d’un œil clignant.
Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, j’ai demandé aux lecteurs de me raconter comment ils avaient vécu l’année qui s’achève. Voici, comme des cartes postales, quelques tranches de vie reçues.
Dans le flot de réfugiés qui fuyaient l’Ukraine, au tout début de l’invasion russe, c’était ce qui frappait en premier : la foule qui s’étirait jusqu’au poste-frontière polonais était presque entièrement composée de femmes et d’enfants. Les hommes, eux, n’avaient pu faire autrement que de rester derrière, pour défendre le pays.
Voici un lexique de mauvaise foi pour régler nos comptes avec l’année 2022.
Le 9 décembre 2021 à 10 h 08, Maxime Canuel s’est fait poignarder.
« La fatigue est le nouveau small talk, un sujet tellement partagé qu’il nous unit au même titre que la dernière bordée de neige », écrit Véronique Grenier dans l’introduction de l’essai À boutte. Une exploration de nos fatigues ordinaires (Atelier 10).
L’année 2022 n’a pas été de tout repos pour la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly. Dans la sphère diplomatique tout comme dans sa vie personnelle. Elle a reçu notre chroniqueuse chez elle pour parler un peu de politique internationale, mais surtout de l’intersection entre vie privée et vie publique.
« J’aime bien ça, ici. Tous les gens sont polis. On est bien traités. Oh ! je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! Il y a des activités. On chante beaucoup. Et en plus, les repas sont bons. On mange bien ! »
Qu’est-ce qu’on peut faire pour les Ukrainiens ?
Bon, ben, on y est. On y est tous arrivés en même temps. Autant les présidents que les vaches en cavale. Cette nuit, c’est Noël. Sonnez hautbois, résonnez musettes ! Alors, qu’est-ce qu’on se souhaite ?
Notre premier appartement à Montréal était à Westmount. Nous ne savions pas que nous habitions dans un quartier bourgeois de la ville, car notre rue était un cul-de-sac qui donnait sur un chemin de fer. Mes parents l’avaient choisi puisqu’il se trouvait en face du dépanneur où travaillaient principalement mon père et son cousin et, incidemment, ma mère et moi.
Ce n’est pas le rapport de force qui était annoncé.
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