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Raphaël Ruegger (à gauche), conseiller municipal et consultant de 22 ans, a recensé des projets novateurs portés par des élus, notamment ici le maire de Reims, afin de fonder la Fédération Française des trucs qui marchent, qui a été lancée mardi 22 novembre 2022. © Raphaël Ruegger
C’est un nom qui ne peut pas être oublié et qui interpelle. La Fédération française des trucs qui marchent a été lancée mardi 22 novembre 2022 au théâtre de la Madeleine à Paris. Un intitulé farfelu qui peut prêter à sourire. Mais derrière, se cache un long travail effectué par un conseiller municipal sans étiquette de Neuvy-sur-Barangeon (Cher). À 22 ans, Raphaël Ruegger a passé dix mois sur les routes du pays pour rencontrer les maires afin de dégoter des projets qui ont déjà fait leurs preuves. Des idées qui pourraient être reprises partout en France.
Parti le 10 février 2022, après une séance du conseil municipal de Neuvy-sur-Barangeon, Raphaël Ruegger s’est rendu en train et en voiture dans toutes les régions métropolitaines à l’exception de la Corse. Cet étudiant en école de commerce et consultant chez Evidence a dormi chez des élus de tous bords politiques, dans des associations, chez des « copains de promo » à Toulouse (Haute-Garonne), à Lourdes (Hautes-Pyrénées) ou bien à Reims (Marne)… Durant ce périple, dit-il, « je n’ai dormi qu’une seule fois à l’hôtel ».
Le passeport du civisme en Vendée
Le cabinet de conseil en stratégie et communication Evidence avait notamment souhaité fonder la Fédération française des trucs qui marchent après avoir repéré une idée mise en œuvre par le maire de Talmont-Saint-Hilaire (Vendée) quelques semaines après l’attentat contre Charlie Hebdo. « Il a inspiré cette Fédération et a été l’un de nos premiers soutiens », confirme Raphaël Ruegger qui l’a rencontré lors de son tour de France. Maxence de Rugy, candidat investi par Les Républicains aux législatives de 2022, a créé le passeport du civisme dans sa commune en constatant la mobilisation de ses habitants lors des hommages aux victimes de l’acte de terrorisme commis en 2015.
Tous les ans, les jeunes doivent effectuer des actes citoyens comme participer à des commémorations, des actions en faveur de l’environnement, des événements intergénérationnels ou de prévention. À la fin de l’année, l’enfant se voit remettre de manière très officielle le fameux passeport du civisme. « Et ça cartonne ! ». L’idée est ensuite reprise par « un maire de Provence-Alpes-Côte d’Azur » et les enfants se prennent vite au jeu. C’est ainsi qu’est née l’Association du passeport du civisme qui rassemble aujourd’hui 400 communes, soit environ 50 000 enfants.
Pour que l’idée voyage encore, le maire de Talmont-Saint-Hilaire a pris la parole au théâtre de la Madeleine à Paris mardi 22 novembre 2022 et a expliqué le concept aux 600 invités. Par ailleurs, il a créé un kit téléchargeable disponible pour les élus désireux de proposer le passeport civisme dans leur territoire. « Je sais qu’un rendez-vous entre Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et Talmont-Saint-Hilaire (Vendée) a déjà été pris ! », s’enthousiasme Raphaël Ruegger.

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David Lisnard @PresidentAmf et @MaxencedeRugy, Président de l’Association du Passeport du Civisme @PasseportCivism, ont signé une convention de partenariat afin de permettre à chaque commune de rejoindre l’asso et réaliser son propre Passeport du Civisme pic.twitter.com/lbUgOGW8me
« La beauté sauvera le monde » en Haute-Marne
Durant son voyage, Raphaël Ruegger a découvert la commune de Saint-Dizier (Haute-Marne). « Une ville de 25 000 habitants qui a connu un déclin industriel et démographique. C’est une belle endormie avec des entrées de ville pas très jolies et de grandes zones commerciales comme de nombreuses villes moyennes », nous décrit le jeune homme. Lors d’un confinement en 2021, le maire Quentin Briere voit défiler dans son bureau des commerçants et associations inquiets et abattus par la situation. « Une nuit, alors qu’il n’arrivait pas à dormir, il a eu l’idée d’installer des œuvres d’art sur tous les panneaux publicitaires de la ville. Des reproductions d’œuvres majeures partout ! La ville est devenue un immense grand musée à ciel ouvert ! »
Comme peu d’habitants avaient la possibilité d’effectuer du télétravail durant le confinement, l’idée permettant de lutter contre la morosité ambiante a été remarquée par les administrés. « Cela leur a fait du bien. Ils se sont sentis fiers d’être de Saint-Dizier. TF1 est même venu faire un reportage ! », note Raphaël Ruegger.

Persuadé que l’idée « est très facilement duplicable et simple », il a invité le maire de Saint-Dizier sur la scène du théâtre de la Madeleine. « La Ville a débloqué un budget de 9 000 € et c’est l’un des seuls sujets qui n’a créé aucun désaccord dans la commune », observe Raphaël Ruegger. Les panneaux publicitaires, habituellement utilisés pour annoncer des événements locaux, sont ainsi devenus des tableaux éphémères.
Des logements peu chers pour apprentis en Lot-et-Garonne
L’une des six idées « qui marchent » présentées mardi 22 novembre 2022 a vu le jour en Lot-et-Garonne et se nomme Apprentoit. Onze communes du département, dont Lamontjoie, proposent des logements pour apprentis. Les jeunes doivent débourser seulement 100 € par mois pour habiter un studio, un prix imbattable sur le marché immobilier. Un dispositif qui a vu le jour en 2013 grâce à un partenariat avec les mairies et le bailleur social Ciliopée (qui a fusionné avec Domofrance en 2020) mais aussi le soutien de la chambre de métiers et de l’artisanat.
Alertées par les entreprises qui peinaient à attirer des apprentis, les mairies ont décidé d’agir. Elles ont créé des appartements dans des « bâtiments communaux à l’abandon et situés dans des centres bourgs » pour régler le problème de la mobilité des jeunes « au lieu de créer de nouvelles lignes de bus ». Une action cruciale pour l’avenir de ces territoires ruraux, juge Raphaël Ruegger. « Un artisan qui n’arrive pas à transmettre son savoir aujourd’hui ne trouvera pas de repreneur dans dix ans. Le village prendra alors sa retraite en même temps que lui… » En plus d’attirer les apprentis durant leur formation, les villes espèrent donc qu’ils ne repartent pas et s’installent définitivement.
Et maintenant ?
La soirée de lancement de la Fédération française des trucs qui marchent étant achevée, le cabinet de conseil en stratégie et communication Evidence doit réussir à maintenir le dynamisme et l’intérêt autour de ce concept. Le site Internet de la Fédération sera notamment mis à jour. « Il n’y aura aucune adhésion mais les maires pourront proposer leurs idées sur le site, trouver les coordonnées pour mettre en place des idées déjà repérées. Ce sera une sorte de catalogues des idées qui marchent que chacun pourra consulter et dupliquer sur son territoire. » D’autres cérémonies, comme celle du mardi 22 novembre 2022, pourraient être organisées tous les ans à Paris mais aussi en région.
Raphaël Ruegger est prêt, lui, à reprendre la route pour visiter notamment les territoires ultramarins et la Corse. Mais avant, il devra retourner sur les bancs de l’Essec afin de terminer son cursus.
L’ambiance / le décor
Le rapport qualité / prix

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