En Margeride, le plus gros budget de la commune d’Auroux se porte sur l’eau et l’assainissement.
Monsieur le maire n’a pas l’intention de participer aux assises de l’eau, en ce mardi 19 juin à Mende. “À quoi ça va servir ? Sur quoi cela va-t-il déboucher ?, questionne dubitatif et sans langue de bois Jean Bernauer, édile d’Auroux. Depuis 2008, les services de l’État se sont désengagés sur les questions de l’eau, mais par contre, les agents nous rappellent bien les normes…”
La commune de Margeride sera quand même représentée lors de ces assises par Mireille Espinosa, élue qui seconde Pascal Delmas, chargé justement de la gestion de l’eau. “C’est très bien de faire des réunions mais il faut du concret”, confie d’ailleurs le second adjoint au maire, agriculteur de profession, qui ne participera donc pas, lui non plus, aux assises de l’eau, organisées par l’État et le conseil départemental.
“On s’aperçoit aujourd’hui que l’eau est rare alors que ce problème existe depuis toujours !”
En réalité, les élus d’Auroux en connaissent un rayon sur le sujet ; la problématique de l’eau n’étant pas un long fleuve tranquille à Auroux, commune qui voit sa population l’été s’élever de 500 à 600 personnes, contre 409 le reste de l’année, selon le dernier recensement. Déjà en 1979, le captage sur la source Chondelmountet, qui devait desservir les hameaux des Salles et de Lherm, donnait des signes de faiblesse durant la belle saison.
Un deuxième captage à la Croux de la Gaillarde, uniquement pour Les Salles, n’a finalement pas résolu le problème du faible débit d’eau en été. Malmont, autre hameau de la commune d’Auroux, avait sa source privée sur du sectionnal. “Très tôt, la commune a eu des problèmes d’eau, relate Jean Bernauer, maire d’Auroux. Mais c’est partout pareil en Lozère. On s’aperçoit aujourd’hui que l’eau est rare alors que ce problème existe depuis toujours !”
La commune a la chance d’avoir cependant une source principale qui ne tarit jamais, “au débit important”. Celle du Patus, sur la commune de Saint-Jean-la-Fouillouse, à 8 km à vol d’oiseau d’Auroux. Aussi, quand l’été les autres sources n’arrivaient plus à alimenter les hameaux, en plus d’un arrêté préfectoral, le maire prenait un arrêté municipal. De son côté, Pascal Delmas allait voir tous les jours les réservoirs. “C’est toujours une période compliquée en terme de gestion du réservoir”, confie le maire.
Lors des années de sécheresse, pour alimenter une soixantaine de personnes en juillet et en août en eau potable sur les hameaux concernés, la commune dépensait entre 8 000 à 10 000 €. “Mais heureusement, on n’achetait pas l’eau ! Cette somme provient de portage de l’eau de notre source du Patus en camion citerne”, explique Jean Bernauer.
“Les réservoirs ont une capacité de 30 m3, le camion de 10 m3. Pour faire des économies, on essayait de regrouper nos commandes auprès du transporteur de Belvezet”, relate Pascal Delmas. La commune réduisait aussi la facture sur l’abonnement et le coût de l’eau pour les habitants des hameaux, au prorata des arrêtés. 
Alors, c’était clair comme de l’eau roche, il fallait prendre un virage en 2011, la situation ne pouvant plus durer. Sur délibération du conseil municipal, il a été décidé “de laisser tomber les captages déficitaires, de prolonger une branche sur les trois hameaux et faire des mises aux normes sur le captage du Patus. Au lieu d’avoir trois captages, on n’en aura plus qu’un”, résume le maire.
Et depuis cette année-là, contre vents et marées, la commune d’Auroux se bat en faisant des travaux. “On s’était aperçu que sur la commune, on perdait de l’eau. Le réseau en fonte datait de 1943. Il fallait à tout prix réduire nos fuites. Mais le Département ne croyait pas en nos chances d’alimenter nos hameaux grâce à ces travaux sur le réseau principal. On lui a prouvé que notre raisonnement était le bon. On a fait faire des études. On a débuté les travaux sans l’aide du Département, puis, au final, il nous a soutenus”, explique le maire.
Résultat, grâce aux travaux, les fuites se sont réduites, le rendement du réseau passant de 40 % à 58 %. Ainsi, au lieu de dépenser 160 m3 d’eau par jour, “on est passé à 80, calcule le maire. Et on sait que les trois hameaux ont besoin de 30 m3 d’eau par jour. Donc, on sera toujours en mesure de les alimenter car la source ne flanche pas, on en est persuadés.”
Mais le chantier prend forcément du temps, alors “on continue, tranche par tranche, il y a encore du travail”, ajoute son second adjoint, rappelant que le réseau en adduction d’eau fait 20 km, à partir de la source du Patus. Depuis 2015, c’est près de 30 000 € qui ont été déboursés pour ce chantier, sans compter les précédents investissements, ni les 600 000 € – une partie a été subventionnée – pour la réalisation d’une nouvelle station d’épuration des eaux usées, inaugurée en 2016.
“Nous, à la commune, on s’est fixé un cap et on n’en dévie pas, assure le maire, Jean Bernauer. Notre priorité, c’est l’eau et l’assainissement ; ce n’est pas le patrimoine ni le tourisme. On s’endette pour une bonne raison : l’eau. Je préfère avoir de l’eau dans le robinet plutôt qu’une belle salle des fêtes ou un gros tracteur.”
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