« Trop tard, vendu par Safti. » Sur le panneau fixé à la grille d’entrée d’une coquette maison de Plestin-les-Grèves (22), s’affichent les visages souriants de Marina et Sébastien Frey, 41 et 39 ans, établis à Ploumilliau (22). Mariés, à la ville comme en affaires. Anciennement responsable logistique dans une entreprise lannionnaise, Sébastien s’est lancé comme mandataire immobilier, il y a trois ans. « En double activité, pendant huit mois. » À 100 % depuis. Son épouse, alors responsable de formation en centre hospitalier, l’a rejoint il y a deux ans. Le couple, parents de deux petites filles, ne regrette pas son choix. « Les journées sont bien remplies, on ne ménage pas nos efforts pour nous démarquer de la concurrence (achat d’un drone, formation au télépilotage), mais on organise notre temps comme on veut et on vit correctement de nos ventes », témoigne-t-il.
Comme eux, ils sont des centaines en France à sauter le pas, chaque année, chapeautés par l’un des quelque 100 réseaux présents sur le marché. Qu’ils s’appellent Safti, IAD, Optimhome, BSK, propriétés-privées.com, Efficity, megAgence ou Capifrance, tous recrutent à tour de bras.
Ces mandataires travaillent de chez eux et ne sont pas salariés. Ne disposant pas de carte professionnelle (détenue par leur seule tête de réseau), ils ne sont pas habilités à signer de compromis de vente (préparé par le notaire) mais, pour le reste, ont peu ou prou les mêmes prérogatives qu’un agent : débusquer des biens à vendre, organiser les visites, trouver des acquéreurs… en toute autonomie.
Aucun diplôme requis. La maison mère leur octroie une formation initiale de trois jours et, moyennant le paiement d’un pack mensuel de 200 à 400 €, des formations complémentaires et, surtout, le logiciel permettant de diffuser leurs annonces sur internet. Leur rémunération oscille entre 70 et 99 % des honoraires de vente, contre 40 à 50 % en agence. Le principe : plus vous vendez, plus vous gagnez. Bonus en prime, dans certains réseaux, si vous acceptez de parrainer de nouveaux mandataires autour de vous et d’augmenter ainsi vos gains sur le chiffre d’affaires qu’ils réalisent. Un business bien rodé.
La crise sanitaire a accéléré la mutation du secteur. En favorisant le digital et les visites virtuelles, au moment où, confinement oblige, les agences physiques étaient fermées. En mûrissant les rêves de reconversion, ou de complément d’activité, de salariés placés au chômage partiel ou découvrant les vertus du télétravail. La frénésie d’acquisitions, en province, et la flambée de l’immobilier, sur le littoral, ont fait le reste. En un an, IAD a recruté plus de 3 200 nouveaux mandataires, (+32 %), Safti plus de 1 000 (+22,5 %), BSK 676 (+112 % !), selon le site meilleursréseaux.com. Tant et si bien que les travailleurs indépendants, au nombre de 70 000 (réseaux et agences confondus), sont désormais majoritaires (53,5 %) sur le segment de la transaction.
Des apparences de poule aux œufs d’or, mais y a-t-il de la place pour tout le monde ? « Oui, dans le sens où 30 à 40 % des transactions se font toujours de particulier à particulier, il reste donc des parts de marché à prendre », répond François Gagnon, président du groupe Era immobilier. Avant de tempérer : « Gare à l’effet mirage : ces derniers mois, les ventes étaient faciles. Mais si le marché se durcit, que les biens se raréfient et que les taux d’intérêt augmentent, ceux qui ont une activité principale et se contentaient de quatre ventes par an pour mettre du beurre dans les épinards vont déchanter, alerte-t-il, s’ils doivent enchaîner huit visites par week-end pour zéro résultat. Face à des concurrents présents à 100 %, il y aura une sélection naturelle ».
Le turn-over est déjà important tant les profils sont hétérogènes. Mandataire Optimhome depuis onze ans en Centre-Bretagne, Sébastien Moy a vu plus d’un confrère jeter l’éponge. « Ici, vu les prix, il faut concrétiser deux ou trois ventes pour égaler le chiffre d’affaires d’une seule maison située en bord de mer », illustre-t-il, ajoutant : « Il faut un bon réseau ». Objectif semble-t-il atteint pour Corinne Allano, 47 ans, mandataire IAD depuis août 2019 sur le secteur de Mûr-de-Bretagne (22). « Moyennant 10 à 15 ventes par an, j’ai rattrapé mon salaire de vendeuse depuis vingt ans, tout en économisant l’aller-retour quotidien jusqu’à Carhaix (29) et les frais de garderie de mes enfants ». Léa, 30 ans, a, pour sa part, tourné la page au bout de quelques mois. « Pas facile, seule, de garder la motivation ». Et de souligner : « Pour financer son pack mensuel, ses panneaux, ses cartes de visite, il faut aussi une trésorerie de départ, sachant que la commission de la première vente ne tombera pas avant six mois ».
C’est ça, le monde moderne ! Plus besoin de diplômes, de formation, il suffit de baratiner, de s’afficher, montrer que ça marche pour vous, et par ici l’oseille ! Récemment une rutilante Tesla est venue faire un tour dans le village inhabité où j’ai mes habitudes, le lendemain je remarquais sur les boîtes à lettres des cartes de visites d’un mandataire, prêt à acheter tout et n’importe quoi ! Une toute petite maison de 30 m² entourée de quelques ruines (Dont la maison natale de mon père…) est mise en vent à 246 000 €, ce que je trouve beaucoup, on est à 100 m de la mer, mais quand même… Deux retraités suisses sont venu voir, pour acheter pour leur fils. Un indice, la maison en vente appartient à un des intervenants du sulfureux film “Hold Up” ! Mais non, je ne suis pas parano…
Tout est bon, mais pas l’emploi durable comme dans les 30 glorieuses. Depuis tout s’croule et quel avenir pour les retraites. IL faut savoir réfléchir et ne pas vivre au jour le jour!!!!!

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