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Perchés au-dessus de glaciers ou au cœur des alpages, parés de couleurs et de formes étranges, cinq refuges alpins invitent à une nuit contemplative à haute altitude.
Vus du ciel, ils sont une anomalie. De couleur orange ou noire, de forme ronde ou cubique, quelques refuges extraordinaires habitent nos montagnes. Inspirés par le décor des Alpes, architectes et alpinistes ont libéré leur imagination pour élever ces abris de fortune, souvent appelés « bivouacs ». Non gardés, leur confort est sommaire, et l’on n’y trouve rarement de l’eau ou de la nourriture. À l’origine construits pour reposer les alpinistes en quête de sommets, leur accès était souvent difficile. Aujourd’hui, ils essaiment sans autre justification que leur propre beauté, et celle des montagnes qu’ils permettent de contempler. Tour d’horizon de cinq des refuges les plus insolites des Alpes.
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Année de construction : 1975.
Dénivelé : + 1200 mètres.
Nombre de places : 15, réservation nécessaire.
Situé au sein du Valais suisse, le refuge igloo des Pantalons Blancs doit son nom au glacier qu’il surplombe. Il ressemble au bulbe d’une église orthodoxe posé sur la neige ou le rocher. Tous les itinéraires qui y conduisent demandent une certaine expérience de la randonnée alpine ou glaciaire.
L’accès le plus classique démarre du barrage de la Grande Dixence, à 2100 m environ. Il faut ensuite longer le lac des Dix et prendre pied sur l’arête du Bouc. Cette randonnée est de type alpin, c’est-à-dire qu’il faut s’aider des mains pour progresser sur un terrain accidenté et parfois exposé. Après 5 heures de marche environ, on parvient au refuge. L’environnement est celui de la haute montagne, au-dessus des glaciers et face aux sommets de la Dent-Blanche, du Cervin et du Grand Combin. Attention, les Pantalons Blancs n’est pas un refuge gardé : prévoyez donc nourriture et eau pour cuisiner avant de passer la nuit en cercle autour du poêle.
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Année de construction : 2011.
Dénivelé : + 1100 mètres.
Nombre de places : jusqu’à 12, pas de réservation.
Le bivouac Gervasutti domine la vallée de Courmayeur, dans le massif du mont Blanc. Installé en remplacement d’un ancien abri, le dessin de ce petit refuge non gardé imite la carlingue d’un avion. De cet endroit, les alpinistes s’élancent vers l’aiguille de Leschaux (3759 m) ou la face est des Grandes Jorasses (4208 m).
La montée vers le refuge est déjà un objectif en soi, puisqu’il faut grimper sur des pentes assez raides équipées parfois de cordes fixes, et garder le pied sûr sur les névés qui perdurent jusque tard dans la saison. Une fois sur place, on est littéralement entre ciel et terre, puisque la moitié de la construction se tient au-dessus du vide. Le bivouac Gervasutti a été pensé pour être moderne (panneaux solaires, plaques à induction, station météo et ordinateur) et dispose d’un intérieur modulable et pratique, évoquant celui d’un vaisseau spatial ou d’un sous-marin.
Année de construction : 2015.
Dénivelé : + 1200 mètres.
Nombre de places : jusqu’à 20, pas de réservation.
À l’extrémité orientale de la chaîne des Alpes, au sein des Alpes kamniques, le bivak Pod Skuto (ou Alpine Shelter) fait figure de rêve d’architecte. Installé sur les flancs du Mont Skuta (2532 m), il fait face à une vallée verdoyante dans un décor sauvage.

L’itinéraire vers le bivak Pod Skuto n’est pas balisé, sans doute volontairement. Une carte topographique locale ou une trace GPX vous aideront à le dénicher. Imaginé et conçu par l’agence d’architecte OFIS, l’Alpine Shelter est fait de bois et de verre, avec des formes géométriques innovantes. Ses 12 m2 se répartissent entre la cuisine, l’espace de vie et les couchettes. Il a été pensé pour répondre à des conditions environnantes extrêmes, en lien avec le changement climatique. Chacune des extrémités du refuge ouvre presque totalement sur les grands espaces extérieurs.
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Année de construction : 1973.
Dénivelé : + 1000 mètres.
Nombre de places : jusqu’à 14, pas de réservation.
Particularité : le Bivouac du Dolent demande 25 € pour les non-membres du Club Alpin Suisse.
Le bivouac du Dolent a été édifié sous la longue arête menant à la cime du mont Dolent (3819 m), au nord-est du massif du mont Blanc. La forme de cette capsule orange ouvre les portes de l’imaginaire : module lunaire, vaisseau sous-marin ou hôtel futuriste ?
L’ascension vers l’abri est assez raide et accidentée depuis la Fouly, mais sans véritable difficulté technique. Une fois sur place, difficile de manquer le bivouac du Dolent, perché sur un promontoire rocheux qui est en réalité une ancienne moraine. Sa couleur orange a été imposée à l’époque de sa construction pour être facilement visible des alpinistes en détresse. L’intérieur de la capsule est plus spacieux qu’il n’y paraît, même si chaque partie est optimisée : trois étages de lits superposés s’enchaînent, dans une ambiance qui évoque les wagons-lits de seconde classe. Les hublots étant petits, il faudra ressortir pour contempler le panorama qui s’étend du Grand Combin (4314 m) à la plus modeste Tsavre (2977 m).
Année de construction : 2019.
Dénivelé : + 900 mètres.
Nombre de places : 6, pas de réservation.
Le bivacco Matteo Corradini est situé dans les Alpes Cotiennes italiennes, à quelques dizaines de mètres de la frontière française. Monolithe noir déposé au cœur d’un grand alpage, il est en fait un sobre mausolée élevé à la mémoire d’un jeune alpiniste.
Ce bâtiment est l’un des seuls refuges insolites à être d’accès relativement aisé. Il est possible de l’atteindre depuis la France, en montant hors sentier depuis le hameau des Chalps (D89T), ou de partir côté italien, depuis la vallée de Thuras. Au milieu d’une végétation rase, sur les pentes du Pic de Terre Noire (Monte Terra Nera, 3100 m), le bivacco Matteo Corradini est une présence presque surnaturelle. Visible de loin, il ne dépare pas le paysage. Son enveloppe noire a été choisie pour absorber la lumière et la chaleur et la restituer. L’intérieur en un bois d’arolle offre six couchages et un petit espace cuisine au centre, et chacune de ses extrémités s’ouvre sur la montagne.
Francois_94
le
De mon côté je mettrai en premier le refuge Albert 1er qui domine le glacier du tour et en second le refuge Pierre Emmanuel au pied du Grand Paradis (Italie). Les 2 sont confortables avec des dortoirs de taille raisonnable (10 lits par dortoir)
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Montagne : cinq refuges insolites pour une nuit hors du temps dans les Alpes
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