Soirée mouvementée pour les policiers de Compiègne (Oise). Dans la nuit de samedi à dimanche, les fonctionnaires ont interpellé trois hommes suspectés d’avoir tiré avec des mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre. Âgés de 28 et 29 ans, ces individus ont été placés en garde à vue. « Une enquête de flagrance a été ouverte pour violences volontaires aggravées avec usage d’une arme et contre personnes dépositaires de l’autorité publiques, association de malfaiteurs en vue de commettre des violences aggravées et guet-apens », fait savoir la procureure de la République de Compiègne, Marie-Céline Lawrycz.
Il était 23h15 lorsque les effectifs ont essuyé des premiers jets de projectiles alors qu’ils patrouillaient dans le quartier du Clos-des-Roses. Pris pour cibles par une quinzaine d’individus, les fonctionnaires ont réussi à disperser leurs assaillants en faisant usage de gaz lacrymogène et de leur lanceur de balles de défense (LBD). L’affaire aurait pu en rester là. Mais vers minuit, alors que la patrouille est rentrée au commissariat, c’est l’hôtel de police de la cité impériale qui se retrouve visé par des mortiers. « Ils ont tiré notamment dans la cour intérieure », précise Marie-Céline Lawrycz.
Après avoir repéré le véhicule avec lequel étaient venus les tireurs, les agents le prennent en chasse jusqu’au niveau du square Hector-Berlioz, toujours au Clos-des-Roses. Là encore, ils tombent dans un guet-apens. « C’est lors de ces échanges que les policiers sont parvenus à interpeller trois individus, dont deux d’entre eux sont connus de nos services », rapporte la magistrate. Il est toutefois encore trop tôt pour affirmer qu’il s’agit des auteurs des tirs contre le commissariat. « Les investigations se poursuivent », indique Marie-Céline Lawrycz.
À Compiègne, cela faisait plusieurs semaines que les forces de l’ordre n’avaient pas connu de violences urbaines de cette ampleur. « Jusqu’à présent, c’était relativement calme », confirme un gradé. Selon la municipalité, qui a réagi ce lundi dans un communiqué, cet épisode est une réaction à la multiplication des « opérations afin de perturber le trafic » de stupéfiants.
« Nous portons un réel préjudice aux activités illégales. Les trafiquants sentent que l’étau se resserre et réagissent par des agressions envers nos policiers, écrit le maire (LR) Philippe Marini. Ceci est inacceptable. »
« Ces intimidations n’arrêteront pas notre résolution à lutter contre tous les trafics. Nous continuerons à multiplier les opérations dans nos quartiers et nous ne relâcherons pas la pression », poursuit l’élu, rappelant que « 36 kg de drogues de saisis en 2021 et déjà plus de 22 kg depuis le début de l’année 2022 ». Selon un proche du dossier, il se pourrait également que ces violences soient liées à l’arrestation dans le quartier ce samedi de quatre personnes suspectées d’avoir forcé une adolescente de 15 ans à se prostituer avant que celle-ci ne réussisse à s’échapper.
« Ce qui est assez étonnant est l’âge des personnes interpellées lors des violences, commises habituellement par des individus plus jeunes, observe un policier. Reste désormais à déterminer s’il s’agit de violences urbaines habituelles ou non. » Concernant cette possibilité, c’est « une question que l’on peut se poser », répond seulement Marie-Céline Lawrycz. En décembre 2021, un policier avait été blessé au visage par un tir de mortier lors d’une opération au Clos des Roses.
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