Un « merci » géant est affiché sur la façade et un grand gigot bitume se cuisine au rez-de-chaussée. Il fallait bien cela, mercredi, pour célébrer la fin des travaux de gros œuvre du futur centre culturel et cultuel de l’association franco-turque du Val-de-Marne (ACFT 94) à Valenton. Si le bâtiment s’érige enfin sur cinq niveaux, rien n’était moins sûr il y a encore un an car de nombreux obstacles se sont dressés face à ce projet controversé.
L’ACFT 94 fait bâtir depuis l’an dernier un ensemble de 2000 m2 à l’entrée de Valenton, avenue du Champ-Saint-Julien. Le site accueillera des salles d’activités artistiques, culturelles, de prière, de sport, de conférence, un restaurant sur le toit-terrasse, etc.
Sauf que les maires de Valenton et Villeneuve-Saint-Georges désapprouvent ce projet et ont formulé de multiples recours. Quant au département, il a retiré sa garantie d’emprunt, entraînant le désengagement de plusieurs banques pour le plan de financement.
« Heureusement, l’architecte a accepté de commencer la construction en avançant les frais, ce qui nous permet d’hypothéquer le bien et de poursuivre nos recherches de financements », résume Murat Cetinkaya, président de l’association.
L’homme a eu les larmes aux yeux mercredi durant son discours. Face à lui, des musulmans, des catholiques du diocèse, le pasteur arménien évangélique d’Alfortville Gilbert Léonian, le député LREM Laurent Saint-Martin, des élus et anciens élus communistes… « Retrouver tous mes amis, de toutes religions et tous bords est très émouvant, lâche Murat Cetinkaya, qui rappelle « l’acharnement politique » dont le projet a été victime. Mais les gens derrière moi me disaient : « N’abandonne pas, continue ! Alors, j’ai continué. Merci à eux. »
« Vous avez œuvré contre vents et marées, ajoute Laurent Saint-Martin, député LREM de la circonscription et candidat à sa réélection. Vous devez cette réussite à votre persévérance et votre ténacité. Ce projet est l’inverse du repli sur soi et du sectarisme. »
Un message partagé par le pasteur Léonian, dont la présence était un acte fort vu les antagonismes qui prévalent encore parfois entre les communautés turques et arméniennes : « Dans une France fracturée, nous vivons ici un temps fort de fraternité, de tolérance et de reconnaissance de chacun dans son identité. Heureux les artisans de paix, disait Jésus. »
« Il est anormal d’avoir dû suivre un tel chemin de croix, ajoute Pierre Garzon (PCF), maire de Villejuif et conseiller départemental, filant la métaphore chrétienne. Murat, c’est un faiseur de ponts. » Pour ne pas dire un faiseur de paix.
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