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“Nous ne savons plus faire des repas bio pour seulement trois euros. Nous allons crever si on continue ainsi et mettre sur la paille 30 salariés à Sauvian. La situation est catastrophique” confie à France Bleu Thierry Pompanon, le directeur général l’entreprise de restauration collective SHCB.
C’est un patron en colère et émouvant qui s’exprime ce matin sur France Bleu Hérault. Depuis quelques jours, l’entreprise de restauration collective SHCB est sous le feu des critiques après avoir modifié, pour des questions de survie, la formule des menus des repas de la cantine scolaire d’Agde, Sauvian ou encore Montblanc. Les enfants, comme les personnes âgées des foyers pour seniors, n’ont plus que quatre plats équilibrés au lieu de cinq en raison de l’inflation. 
Cette entreprise familiale dont le siège social est implanté en région Auvergne-Rhône-Alpes dispose d’une cuisine centrale à Sauvian dans l’Hérault. Elle y emploie une trentaine de salariés et livre quotidiennement des repas plusieurs collectivités dans le grand Biterrois. Accusé par la mairie d’Agde de prendre en otage les enfants, SHCB explique à France Bleu Hérault les motivations de cette décision et assure ne pas avoir eu d’autres solutions. 
“Nous sommes en mode survie. Nous ne sommes pas en mode chantage. Nous ne sommes pas des voleurs. Nous mettons sur la table toutes nos factures.” – Thierry Pompanon, le directeur général de SHCB
“Nous allons crever si nous continuons ainsi.” – Thierry Pompanon, le directeur général de SHCB
SHCB assure avoir demandé une médiation en septembre dernier à la mairie d’Agde, mais elle aurait été refusée. “Aujourd’hui, nous ne savons plus faire de repas bio pour seulement trois euros. Ce n’est plus possible. Tout a augmenté”. 
“Chaque mois, nous sommes déficitaires de 100.000 euros à l’usine de Sauvian. Nous produisons à perte.”
“Nous justifions nos hausses avec nos factures. On nous reproche de faire du chantage. Mais c’est honteux. Nous avons demandé une médiation. Elle a été refusée. Et on a les parents qui disent, oh là ils exagèrent. Je paie 2,40 euros. Faites-moi voir comment vous faites alors”
“Tout le monde, le boulanger a augmenté ses prix. Nous, impossible, pour la seule raison qu’on a affaire à la commande publique, à l’ignorance et la situation dans laquelle nous met la ville d’Agde.”
Que faisons-nous quand le prix de l’électricité est multiplié par 10 ? On ferme nos chambres froides, on arrête nos fours, on arrête notre activité ? Là on ne plaisante plus. L’actualité, ce n’est pas nous qui l’inventons. Il faut savoir que nous perdons de l’argent tous les jours”. 
“Nous avons un pistolet avec un barillet  avec six balles à l’intérieur et on nous demande de jouer avec la roulette russe.”
“Personne aujourd’hui, n’est capable de comprendre qu’il passe dans la restauration collective. Les prix ont été tirés par le bas pendant des années. C’est un métier sans marge. On est entre 3% et 5 % de marge dans le meilleur des cas. Vous vous rendez-compte. On a des fournisseurs qui nous passent des hausses qu’on n’arrive pas à répercuter à nos clients. En deux mots, je vous ai décrit la définition d’une entreprise qui va disparaitre“.
“Clairement, si on ne fait rien, on ne passera pas une année.”
“Tous les mois on perd sur le groupe, à peu près 300.000 euros. Le coût de l’électricité a été  multiplié par 10. L’impact c’est plus de deux millions d’euros. Comment on fait,  pour ne pas changer les prix et absorber deux millions d’euros ? Nous sommes dans une situation très critique. Et on fait le maximum. Ce qui est terrible c’est que nous n’avons pas arrêté de livrer les enfants. On continue de faire à manger. Un repas avec quatre composants, c’est un bon repas”. 
“Nous avons un vrai problème avec les mairies pour faire comprendre la réalité des choses et qui se cachent derrière la lourdeur et la puissance de la commande publique qui a tous les droits.”
“Demain nous ne saurons peut-être plus en mesure de fournir les repas aux enfants. Que les parents se préparent à récupérer leurs enfants à midi et leur préparer à manger si la situation perdure.
Si rien n’est fait, l’avenir de l’usine est menacé. L’entreprise ne pourra pas supporter cette inflation assure la direction. Et 30 salariés pourraient alors se retrouver sans emploi.
Hausse généralisée du coût de la vie, risque de pénurie d’électricité ou de gaz, phénomènes climatiques extrêmes : ces crises bouleversent nos quotidiens, transforment nos modes de vie, nous poussent à dessiner les contours d’horizons nouveaux. Pour répondre à ces défis, France Bleu et Make.org lancent une grande consultation citoyenne autour des économies d’énergie. Prenez position sur ces solutions & proposez les vôtres !

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