Alain Guinamant, directeur du centre hospitalier de Carcassonne, revient sur les multiples écueils qu'affronte l'hôpital public : manque de médecins urgentistes, d'infirmiers, absentéisme et fatigue des équipes. 
L'alerte nationale, lancée mi-mai, avec les menaces de fermetures (ou en tout cas de réduction des amplitudes horaires) de 120 services d'urgences hospitalières, est aussi une réalité audoise. Pas de risque, pour l'heure, de trouver portes closes aux urgences narbonnaise ou carcassonnaise. Mais quand le service de la sous-préfecture doit faire face au doublement de la fréquentation au cœur de l'été, tourisme oblige, les urgences du chef-lieu audois, confrontées à de lourdes tensions sur les effectifs, doivent eux se livrer à un périlleux exercice d'équilibriste pour assurer la permanence de ces soins sur tout l'Ouest audois, jusqu'au Smur de Quillan.
Fin mai, Alain Guinamant, directeur du centre hospitalier de Carcassonne, rappelait quelques douloureuses réalités chiffrées : celle des "25 à 30 lits d'hospitalisation par jour" que génère l'activité des urgences ; la fréquentation du service revenue à son niveau de 2019, avec 110 à 120 personnes par jour ; et enfin l'exemple de la nuit du 24 mai, avec 40 personnes présentes, et un "temps d'attente allant jusqu'à 6 heures". Un cocktail forcément explosif, pour une – grande – moitié du département où, pour assurer urgences et Smur, 365 jours par an, Alain Guinamant chiffre les besoins à 45 médecins urgentistes : "Et on en manque." Un mois plus tard, le constat n'a malheureusement pas évolué : "La nuit dernière (du 23 au 24 juin, Ndlr), il manquait un médecin pour avoir une équipe au complet aux urgences du centre hospitalier, illustre le directeur. On dégrade tous les jours l'organisation de Carcassonne pour maintenir le Smur de Quillan."
Pour arriver à un niveau qui permettrait d'ouvrir tous nos lits, il nous manque 100 IDE
Réalité quotidienne pendant que continuent réflexion et travail, "avec l'agence régionale de santé, avec les autres établissements publics et privés dotés de services d'urgence, mais aussi la médecine de ville, pour que, à tout moment cet été, quelqu'un qui a un problème de santé puisse être pris en charge". Une quête qui passera encore et toujours par de "l'information" et de "l'éducation" de la population, pour éviter un recours injustifié aux urgences. Un principe dont la réalisation passe aussi par la mise en œuvre du Service d'accès aux soins, un SAS dont la mise en œuvre est espérée par Alain Guinamant "pour couvrir l'été, du 4 juillet au 31 août. Le SAS doit permettre d'adresser un patient à un médecin, non loin de chez lui, s'il n'y a pas de notion d'urgence. Mais la régulation doit être faite par les médecins libéraux, et il faut qu'ils puissent trouver des volontaires", souligne le chef d'établissement, conscient que la médecine de ville est elle aussi en souffrance.
Demander de travailler encore plus dans un contexte où les gens sont déjà fatigués a de réelles limites
Si le centre hospitalier de Carcassonne doit à tout prix trouver la solution à cette permanence des soins d'urgence, c'est qu'il vit une délicate période de tension sur les ressources humaines, avec 47 lits fermés sur 440. Un chiffre qui, en raison de la traditionnelle baisse d'activité qui se manifeste chaque année "fin juillet-début août", grimpera à une soixantaine de lits cet été : "Cela pourrait nous amener à proposer à une personne de poursuivre son hospitalisation dans un autre établissement", précise Alain Guinamant. Une réalité exposée alors que plane une inconnue : "Nous avons une dizaine de personnes hospitalisées pour Covid. Il n'y a plus ou très peu de formes graves. Mais si l'épidémie devait repartir plus fort, cela se produirait dans un contexte de tensions sur les ressources paramédicales." Un contexte que les chiffres, là encore, illustrent crûment : "Le taux d'absentéisme est aujourd'hui autour de 10 %, 1,5 point au-dessus de la moyenne. Nous avons 1 800 non-médecins au centre hospitalier, dont 800 infirmiers diplômés d'Etat et aides-soignantes : pour arriver à un niveau qui permettrait d'ouvrir tous nos lits, il nous manque 100 IDE."
Une quête que l'hôpital de Carcassonne n'est évidemment pas le seul à mener : "On travaille beaucoup avec les futurs diplômés de l'Ifsi, et on répondra évidemment à toutes les sollicitations. Mais de plus en plus, les infirmiers diplômés demandent des CDI avec des rémunérations qui vont au-delà des règles statutaires. Le Ségur a certes majoré les revenus, et il y a, cet été, la possibilité de majorer les heures supplémentaires. Mais demander de travailler encore plus dans un contexte où les gens sont déjà fatigués a de réelles limites…"
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Le problème de la Haute Vallée est son enclavement au sud par le relief (les espagnols en pareille situation font des tunnels, nous des ronds-points) et au nord par Limoux voulu sans déviation.
Si on ajoute la liaison Limoux-Carca avec un rond-point en moyenne tous les 2 800 mètres (nos voisins font des sorties sur leurs voies rapides …), il y a de quoi décourager toute activité économique et sociale qui, comme le sait tout étudiant de première année, suit et a toujours suivi les voies de communication.
Du coup à part quelques barboteurs qui viennent passer quelques heures à faire du raft ou canoé-kayak, quelques pêcheurs vite dégoutés par Aude qui fait du yoyo au gré des lâchés EDF (absence de bassin de compensation), le tourisme n'est pas non plus très brillant quoiqu'en disent les plus forts que tout le monde.
Et donc les urgences qui ne peuvent être partout en ces temps de misère hospitalière doivent bien faire des arbitrages.
Les touristes ne devraient pas s'aventurer dans la Haute- Vallée. Leur lieu de villégiature se doit d'être les citées balnéaires du littoral. On va d'ailleurs leur installer des parcs éoliens en mer, nouvelles structures à faire pâlir les légendaires parcs d'attractions .
Ou comment déshabiller Paul pour rhabiller Pierre…
Taper sur le SMUR de Quillan ne résoudra rien : que ce soit d'un côté ou de l'autre, ce sont les patient⋅e⋅s qui en feront les frais. Et encore une fois, on voudrait pénaliser le rural alors que l'été il y a, en plus de ses habitant⋅e⋅s qui ont autant droit que les autres à être correctement soigné⋅e⋅s, des touristes en ballade du côté de la Haute-Vallée.
Mais vu les derniers résultats des élections, visiblement ça n'émeut pas grand monde de continuer à foncer dans le mur. Comment conjuguer qualité des services publics (des bêtes à abattre pour nous seriner la fable de la concurrence libre et non faussée alors qu'elle profite toujours aux mêmes) et baisses d'impôts sans être atteint⋅e de schizophrénie ?

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