Dix maisons et un petit immeuble comprenant huit appartements. Au numéro 7 de l’avenue de la Fontaine Trespoey, à l’est des jardins familiaux, dans le quartier chic de Trespoey, ce nouveau projet du promoteur immobilier Sagec Sud-Atlantique ne passe pas du tout.
Ce programme prendrait place entre des maisons loties à partir de la fin des années 1960 à l’Ouest, un champ de maïs au Sud et un espace boisé où nichent des buses et que traversent des chevreuils à l’Est. « Oui, ça existe encore dans Pau », lance Jean-Paul Penot…
Ce programme prendrait place entre des maisons loties à partir de la fin des années 1960 à l’Ouest, un champ de maïs au Sud et un espace boisé où nichent des buses et que traversent des chevreuils à l’Est. « Oui, ça existe encore dans Pau », lance Jean-Paul Penot, président de la toute nouvelle association d’habitants Fontaine de Trespoey, censée animer le quartier.
Aujourd’hui, elle est occupée à contrecarrer ce projet immobilier qui selon les riverains « n’est pas compatible avec l’objet du PLUi, du fait du caractère résidentiel du secteur, de l’atteinte au milieu environnant ainsi qu’aux paysages urbains et naturels, de la perturbation de l’habitat de la faune environnante (buses, chevreuils…), des constructions envisagées qui ne s’harmonisent pas avec le bâti existant. Aucun collectif alentour. Les parcelles construites étant d’une superficie moyenne de 1 200 m², alors que les 10 maisons prévues seront « entassées » sur des terrains d’environ 600 m². »
« Le PLUi insiste sur la lutte contre l’étalement urbain et la préservation des jardins privés auxquels il convient d’ajouter les zones agricoles et potagers urbains », ajoute l’association.
Déposé une première fois fin juin 2021, le permis de construire a déjà été retoqué par la mairie « pour insuffisance d’accès ». « L’entrée devait se faire par la rue de la Fontaine-Trespoey », explique Thierry de Tassigny, l’un des riverains. « Dans cette rue, c’est impossible de se croiser en voiture. Nous avons fait constater par huissier qu’un camion de pompiers ne pouvait pas y accéder », ajoute son épouse. Quand Jean-Jacques Gardelles, un autre riverain compte « au minimum » deux voitures par logement, dans une rue qui se finit en cul-de-sac.
Les couples de Tassigny et Gardelles ont déjà, par ailleurs, contesté, devant le tribunal administratif, la division parcellaire du terrain.
Pour faire connaître ce projet, l’association de quartiers a mis en ligne la deuxième semaine d’octobre une pétition sur Change.org. Elle demande au maire François Bayrou de rejeter le nouveau permis de construire. Ce lundi 17 octobre, elle affichait 158 soutiens. Sans oublier les signatures papier, une vingtaine, lundi 10 octobre, récupérées par Pierre Austruit, l’un des plus anciens habitants du secteur.
« Cette question intéresse tout le monde. C’est un endroit où l’on va se promener », a insisté un habitant des Lauriers. « Pendant le confinement, les Palois ont découvert cette promenade qui va jusqu’au ruisseau de l’Ousse. En tant qu’association, nous aimerions participer à la création d’une voie le long de ce cours d’eau », ajoute Jean-Paul Penot, montrant ainsi la volonté des habitants d’ouvrir le quartier aux promeneurs.
Une proclamation qui laisse songeur David Freslon, gérant de Sagec Sud-Atlantique. Il ne comprend pas qu’ « une poignée de voisins s’émeuve de la construction de 18 logements pour des gens qui travaillent à Pau et qui y veulent un logement. Ils considèrent ce quartier comme leur privilège et c’est regrettable. Ils ont perdu de vue l’intérêt général ».
Sur le projet en lui-même, le promoteur explique qu’il s’agit de résidences principales à destination de familles « qui ne veulent pas un appartement et qui ne trouvent pas de maison à Pau. Quant au bâtiment de 8 appartements, il a plutôt la taille d’une grande bâtisse et ne sera pas plus haut qu’un R + 1, soit la hauteur de certaines maisons du quartier ».
David Freslon a revu sa copie, notamment concernant l’accès du lotissement qui se fera toujours via l’avenue de la Fontaine-Trespoey. « Le problème est résolu grâce à un aménagement de voie. Nous avons strictement suivi les recommandations de la collectivité pour répondre aux normes sur la circulation », plaide-t-il.
Il se prépare tout de même à l’opposition « acharnée du voisinage qui veut faire échec à ce projet ». Et rappelle que pour l’heure, « le permis est toujours en cours d’instruction » et qu’il ne peut « préjuger de la décision finale ».
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