Depuis des mois, la Maison d’accueil spécialisée de l’Aubrac, à Saint-Germain-du-Teil, a mis en application la méthode basée sur l’autonomisation. Les résultats sont plus que concluants. Reportage.
"Ils sont chez eux, le choix leur appartient." Partant de cette logique, Nathalie Gaumond-Plaza, la directrice de la Maison d’accueil spécialisée (Mas) de l’Aubrac, située à Saint-Germain-du-Teil, ne pouvait que valider la mise en place de la pédagogie Montessori dans son établissement de plus de cinquante résidents.
Une méthode basée sur le choix, la prise de décision et l’autonomisation du public pris en charge dans l’établissement, à savoir des personnes en situation de handicap lourd. Le seul établissement du Clos du Nid de ce genre qui expérimente et applique ce projet dans le département de la Lozère. Midi Libre a récemment pu assister à une journée de présentation en compagnie de toute l’équipe de direction et de pédagogie.
À l’origine, un véritable pari. "Il a fallu former le personnel, associer des personnes de terrain et des équipes ", prévient la cheffe de service, Anne-Laure Tichit. Et de manière générale recentrer de manière globale l’accompagnement sur des personnes en grande dépendance.
Il faut dire aussi que cette méthode a rarement été déployée dans ce type de structure auparavant. Le professeur Boulenger, médecin référent de l’ensemble des établissements de l’association, le sait. Mais ce challenge n’a effrayé personne. Il acquiesce : "Pourquoi ça ne marcherait pas ? Elle a déjà fait ses preuves dans d’autres établissements. Cette méthode sert à les amener à faire des choix, à reprendre un rôle social."
Pour remonter directement à la source, ce projet émane de la volonté de l’équipe de la Mas Aubrac. Mais aussi du président de l’association du Clos du Nid, Jacques Blanc. Ce neuropsychiatre a longtemps évoqué cette méthode éducative, initialement utilisée sur un jeune public ou dans des Ehpad, sur des personnes âgées souffrant de déficits cognitifs.
"Cela leur permet de faire le choix de ce qui les intéresse", affirme fièrement le professeur. Comment ? C’est là tout l’enjeu de cette méthode pédagogique : apprendre à faire des choix en se basant sur les libertés, l’accompagnement et les encouragements.
Depuis quelques moi maintenant, cette nouvelle réalité est expérimentée dans une unité de douze résidents de l’établissement : l’unité Doulou. Une équipe d’une petite dizaine de professionnels met en œuvre toutes les dispositions nécessaires pour appliquer au mieux cette automatisation.
"Les résultats ? Ils sont positifs, évidemment, avance la psychologue de la Mas, Caroline Noé. Il y a une vraie dynamique. Les résidents sont acteurs et moins demandeurs. " La directrice, Nathalie Gaumond-Plaza poursuit : "L’objectif est vraiment d’essayer de diminuer le "faire à la place d’eux". Une expérimentation concluante, aux résultats positifs. Il y a une nette amélioration de l’ambiance. "
D’ailleurs, les membres des équipes de direction et d’accompagnement s’accordent : "C’est une philosophie avant d’être une méthode." Une nouveauté qu’il faut encore pleinement apprivoiser mais qui semble définitivement rentrée dans le quotidien de la Mas. Aussi bien celui des équipes que celui des résidents. En attendant la mise en place de Montessori, peut-être, dans d’autres établissements…

L’équipe de direction et le personnel professionnel d’accompagnement.
L’équipe de direction et le personnel professionnel d’accompagnement.

L’unité Doulou est donc au centre des attentions. Là où des mécanismes se travaillent et où les habitudes tendent à être changées. "Par exemple, on essaie de leur faire faire un choix au moment de la toilette. Un choix entre un bain ou une douche notamment", précise la psychologue, Caroline Noé.
Autre exemple, le matin au moment du petit-déjeuner, où lors des repas. "On laisse le choix entre du thé ou café", complète la cheffe de service, Anne-Laure Tichit. La psychologue insiste : "C’est le cas pour une résidente qui ne vient manger qu’au moment du dessert, étant gourmande. Elle mange ensuite le plat, et donc en décalage avec les autres."
Mais ce choix a des limites. L’équipe questionne donc quotidiennement l’acceptable. À la directrice de poursuivre : "Il faut laisser une place pour s’exprimer et faire ces fameux choix. C’est pour cela qu’un cadre est maintenu. Il y a aussi une vie en collectivité à respecter."
"Il faut que l’on s’adapte à eux et pas l’inverse"
Comment ce choix se matérialise-t-il ? Avec des regards, des gestes, des bruits… "On travaille sur les questionnements et sur les habitudes et on essaye de mettre des mots sur des pratiques qui existent depuis longtemps", souligne la psychologue. Autrement dit, insister sur des mécanismes qui se développent différemment. "Trop de changement peut-être négatif", prévient toutefois la cheffe de service.
Autre questionnement : est-ce que tout le monde a la capacité de choisir ? "Bien évidemment, nous adaptons les choses en fonction du degré de handicap", révèle la psychologue. Des fiches actions ont été conçues pour organiser ce suivi et elles s’inscrivent dans le projet personnalisé de chaque résident, pour suivre leurs évolutions.
"Il faut que l’on s’adapte à eux et pas l’inverse", argue une directrice déterminée. Le professeur Boulenger la coupe : "Et de rendre leur vie la plus agréable possible. " Caroline Noé vient conclure leurs propos : "Respecter le temps d’adaptation de chacun et éviter de créer des comportements de jalousie est très important. Parfois, ce n’est pas le moment, il ne faut pas insister. Mais même des petites sessions de deux à cinq minutes, c’est utile. "
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