l’essentiel Cette fois, c’est le gardien de but de la R1 du FA Carcassonne qui est sous les feux de l’actualité. Pierrick Desfontaine est à l’honneur pour les Echos du FAC car son investissement et son parcours ne laissent pas indifférent. Né à Carcassonne et professeur d’EPS, il est aujourd’hui “fier” de défendre les couleurs de sa ville à travers le FAC et son volontariat à la caserne de pompiers.
Pierrick Desfontaine a beaucoup "bourlingué", comme on dit, du Trapel FC à Villemoustaussou au Stade Rennais en Bretagne. C’est le coach Nicolas Giné qui l’a convaincu d’enfiler à nouveau le maillot du FAC alors que, de retour dans la région toulousaine, il entraînait les U18 R2 de Castanet-Tolosan.
Vous avez fait vos débuts au Trapel FC ?
Le Trapel(*), c’était le football de l’enfance, les premières joies intenses lors des tournois et les défaites pleines de larmes. Je suis toujours ami avec certains de mes premiers coéquipiers de débutant.
Vous avez joué au FAC chez les jeunes ?
Je rejoins le FAC en même temps que mon entrée à la section sportive du collège Varsovie. Dès ma première année dans la grande cage, j’évolue en Moins de 13 ans excellence avec mon ami buteur Gaétan Poisot. C’était difficile, mais j’ai adoré cette pression et cette exigence.
Vous avez eu un parcours atypique avec plusieurs changements de club ?
Mon parcours sportif a suivi celui de mes études. J’ai donc vadrouillé du côté de Montpellier (Lattes, Frontignan) et en Bretagne (FC Guichen, Stade Rennais en tant que coach des jeunes gardiens). Je suis ensuite redescendu dans le Sud pour travailler à Toulouse. J’ai alors pu avoir le plaisir de jouer avec mon frère à Castanet-Tolosan.
Des regrets sur ce parcours ?
Oui, le regret de ne pas avoir été assez performant pour devenir professionnel. Mais je me contente de mon parcours en R1, j’ai joué en N3, le sport est tout de même le cœur de mon métier. Je suis satisfait et apaisé vis-à-vis de mes rêves de gosse. Et puis mon idole Gigi Buffon joue encore à plus de 40 ans, donc j’ai encore le temps de faire de jolies choses!
Très rapidement, vous avez passé vos diplômes d’éducateur…
Mes études STAPS (Ndlr: Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) et mon amour du poste m’ont poussé, dès 18 ans, à entraîner les jeunes gardiens. Les diplômes se sont enchaînés ensuite assez naturellement, d’autant que j’ai eu la chance d’intégrer le Stade Rennais en tant que partenaire d’entraînement de l’équipe réserve. De là, j’ai endossé peu à peu des responsabilités de coach grâce à Jérôme Hiaumet et le club a fini par me financer le BMF (Ndlr: Brevet de Moniteur de Football). J’encourage donc tous les entraîneurs en herbe à passer leurs premiers CFF (Ndlr: Certificats fédéraux de football). D’ailleurs, nous les y aidons au STAPS Toulouse.
Pourquoi êtes-vous revenu au FAC ?
Suite à une opération au genou, j’ai délaissé mon poste de N°1 à Castanet pour m’occuper des U18 R2 pendant une saison. Mais ma propre pratique me manquait vraiment trop. Entre-temps, d’autres gardiens étaient performants à Castanet, je m’étais engagé à la caserne de Carcassonne… et Nicolas Giné m’a alors convaincu d’enfiler à nouveau le maillot du FAC. Cela me fait de la route mais je suis content de ce choix sportif et personnel.
Quel regard portez-vous sur le FAC, son parcours ces dernières années, son avenir… ?
Le FAC, à travers ses dirigeants, ses coachs et ses joueurs, se redresse. La fierté renaît. Le travail de restauration de l’image du club prend du temps, mais le FAC est sain. Il y a une politique sportive solide et structurée. Les équipes de jeunes sont au meilleur niveau, les entraîneurs diplômés. La R1 joue les premiers rôles et la R3 forme des jeunes ambitieux.
Vous avez envie de retrouver un autre challenge ou de vous installer définitivement dans ce club de Carcassonne ?
Mon ambition est de retrouver la N3 d’ici deux ans. J’espère que cela sera avec le FAC.
Serez-vous encore Carcassonnais l’an prochain ?
J’ai eu quelques contacts mais il y a de grandes chances que je poursuive le cycle avec Nicolas Giné et Patrick Janot, deux personnes qui bossent et respectent leurs engagements. Si le club continue de m’accorder sa confiance, si le coach me donne davantage de responsabilités, je reste. Sauf si une offre extraordinaire venue de vraiment très haut tombe, bien sûr. Mais j’en doute, je connais bien le marché des gardiens, ce n’est pas le moment.
Quels sont vos objectifs en tant que joueur et éducateur ?
En tant que portier, je veux empiler les clean sheet (Ndlr: victoire sans encaisser de buts). Égoïstement, je préfère gagner 1-0 suite à un match solide défensivement, plutôt que de gagner 5-4 avec un festival offensif. Je me demande même si je ne préfère pas un 0-0. J’aime la rigueur tactique défensive. Je pense continuer d’essayer de la transmettre aux jeunes gardiens du club. Ils sont prometteurs et je continue à les avoir toutes les semaines.
Vous souhaitez développer l’Ecole de Gardien ?
Pour le moment, je ne peux que m’occuper que des gardiens de U14 jusqu’à U19. Il faut qu’on travaille avec Guillaume Bonsom et la Commission Technique pour que les plus jeunes bénéficient aussi d’exercices spécifiques.

Avec l’équipe "Une" de la saison 2020-2021 (4e en partant de la gauche) autour du président Patrick Janot et des coachs Nicolas Giné (à droite) et Jojo Favier.
Avec l’équipe "Une" de la saison 2020-2021 (4e en partant de la gauche) autour du président Patrick Janot et des coachs Nicolas Giné (à droite) et Jojo Favier. Photo Y.B.

Comment faire venir les meilleurs gardiens de but au FAC ?
En les informant d’une chose : au FAC, ils joueront dans les meilleurs niveaux et auront des spécifiques sérieux et structurés.
Quel regard portez-vous sur la Section jeunes ?
Un regard très positif, elle recommence à être respectée. Il nous faut maintenant reconstruire une section sportive scolaire d’appui et d’accueil. En tant que prof d’EPS, je peux y contribuer. C’est un dossier ambitieux et complexe, mais vital pour le rayonnement et la compétitivité du club.
À quel niveau, le FAC doit-il évoluer (Seniors) ?
En N3 ! Et vite. Que de regrets sur cette saison tronquée… avec toutes ces équipes réserve, il y avait la place. Nous étions bien classés, proche du premier… La saison prochaine !
Comment faire pour gravir ces échelons ?
Il faut que les meilleurs joueurs audois arrêtent d’avoir peur du FAC. Arrêter de se contenter de jouer dans de petits niveaux, et venir évoluer en R1, pour aider le bassin carcassonnais à monter une solide équipe de joueurs locaux. L’ambiance est bonne, il faut oser !
Comment faire pour que le FAC devienne une place forte dans l’Occitanie, comme Canet ?
Continuer à bosser avec les gens en place qui font un boulot considérable tout en accueillant des forces vives, joueurs comme entraîneurs, partenaires comme dirigeants, pour apporter de la compétence, du sérieux et du soutien à ce club qui œuvre depuis longtemps au niveau sportif. Mais aussi et surtout à l’échelon éducatif.
Avez-vous envie de rejoindre le District ?
Pourquoi ne pas apporter mon expertise de gardien de but, oui, cela me plairait bien.
Vous avez beaucoup bougé, que pensez-vous du niveau dans l’Aude ?
Il y a du retard économique, la concurrence du rugby, des infrastructures limitées. En comparaison, la Bretagne est une vraie terre de foot avec beaucoup de spectateurs, des stades magnifiques. Mais en même temps, le passé du FAC m
ontre qu’il est possible d’avoir une grosse structure, reconnue pour sa formation et ses exploits en coupe de France.

Pierrick Desfontaine : "Il faut que les meilleurs  joueurs audois nous rejoignent"
Pierrick Desfontaine : "Il faut que les meilleurs joueurs audois nous rejoignent"

Un souvenir qui vous a marqué dans votre "carrière" ?
J’ai été marqué par les trois championnats européens disputés sous les couleurs de l’université de Montpellier, mais mon plus beau souvenir reste l’accession en N3 avec le FC Guichen (Ille-et-Vilaine). Il nous fallait un point, on fait 0-0 du côté de Lorient. J’ai été autant sollicité lors du match que lors de l’apéritif qui suivit.
Un dernier mot ?
Je tiens à saluer le travail de la Commission Technique du club : c’est l’exemple même de la cohérence et de l’ambition. Maintenant, il faut que les moyens suivent et que les meilleurs joueurs du coin nous rejoignent. Un petit clin d’œil à la sélection départementale football pompiers, ici aussi il y a une chouette bande de copains…
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