Publié le 05/01/2023 à 18h00
Nathalie Van Praagh
Lundi, le prix du gaz naturel en Europe, pour un mégawattheure, oscillait autour de 73 euros. Il avait atteint la somme astronomique de 342 euros en août. Automatiquement, les consommateurs se prennent à rêver d’une traduction immédiate sur leurs factures. Ce ne sera pas le cas.
D’abord, les stocks de gaz européens étant sensiblement plus élevés qu’il y a un an, avant la guerre en Ukraine, il y a moins de raisons d’en acheter, ce qui fait baisser les prix. « Le taux de remplissage est de 83 % au 1er janvier contre 56 % à la même date l’an dernier », précise Thierry Bros, analyste du marché de l’énergie et enseignant à Sciences Po.
Deuxième facteur : la baisse de la consommation. Grâce aux efforts de sobriété des particuliers comme des entreprises, la demande est en repli de 15 %. Enfin, la douceur de l’hiver réduit encore la consommation. « Jusqu’à présent, la météo joue pour nous et contre Poutine », résume Thierry Bros.
Pour fixer le prix, on regarde à l’instant T la demande en électricité. Et on aligne le prix sur les moyens de production nécessaires pour répondre aux besoins. En cas de faible demande, les installations nucléaires ou renouvelables suffisent. Mais lorsque la demande est forte, les centrales thermiques sont mises à contribution, et le coût de l’électricité est alors basé sur le cours du gaz (ou du charbon).
C’est ainsi que le prix de l’électricité de gros en France, qui avait dépassé les 1.000 euros/MWh fin août, est tombé à 240 euros vendredi dernier, bénéficiant de la chute du prix de gros du gaz.
La réponse est non. « D’abord parce que le gaz que l’on va brûler chez soi de janvier à mars a été stocké et acheté cet été à son niveau le plus haut », renseigne Thierry Bros.
Ensuite, les Français bénéficient d’un bouclier tarifaire qui a limité la hausse du gaz à 4 % alors que « les prix étaient multipliés par dix en août par rapport à la moyenne historique », précise-t-il. Et même si l’augmentation des prix pour les particuliers est désormais plafonnée à 15 %, on reste « encore très protégé », souligne l’analyste. « Le prix du gaz peut sembler en chute vertigineuse en ce début d’année, mais il reste toujours deux fois plus élevé que le prix historique du long terme. »
« Tout dépend de Poutine. Il peut choisir de nous envoyer moins de gaz. Mais il peut aussi décider d’ouvrir les vannes dans l’espoir de diviser les pays européens entre eux », prévient Thierry Bros. Il cite la possibilité pour la Russie d’exporter du gaz via un gazoduc passant par le Belarus, « dans l’espoir d’intéresser des pays comme l’Italie ou l’Allemagne ».
D’où l’importance des négociations en cours du côté de l’Union européenne pour revenir à des contrats de long terme avec des pays exportateurs comme la Norvège, le Qatar, le Nigeria, voire l’Irak.
« Plus de sobriété, c’est assez simple et efficace, répond Thierry Bros. Mais on doit surtout réfléchir à quel mix énergétique nous voulons parvenir pour éviter les risques de block-out à l’avenir. L’énergie, c’est le temps long et nous payons aujourd’hui les incompétences des 10-15 dernières années. Pour le moment, on ne fait rien de vraiment significatif pour augmenter notre indépendance. Cette crise nous rappelle que l’on est encore loin d’un monde décarboné. »
Gaz, électricité, bois… Quelle solution privilégier pour se chauffer dans un contexte d’explosion du coût des énergies ?
Nathalie Van Praagh
7 commentaires
dd Ragondin a posté le 06 janvier 2023 à 08h03
maourf !!!! on est une nouvelle fois “enfilé” ! …..le prix du baril est au niveau de celui de 2010 …..et on paye les carburants encore plus chers ???? on ce fout de qui là ??
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andre gautier a posté le 06 janvier 2023 à 07h55
C’est nous les Français avec nos impôts qui avons payer NOS centrales, Maron a laissé nos centrales à l’Europe ! qui maintenant nous fait pater la double peine en faisant le prix décidé par l’Allemagne !!!! tout est fait pour vider la France de ses substances vives ! on est vraiment des C…S
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B libre a posté le 05 janvier 2023 à 20h54
C’est drôle il y a toujours une explication pour monter les prix et toujours une autre pour expliquer qu’on ne va pas les baisser… Vu ce que les soit disants fournisseurs ( qui achètent à bas prix l’électricité à EDF ) se mettent dans la poche avec la complicité de nos dirigeants…
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Nounette a posté le 05 janvier 2023 à 20h04
De quel bouclier tarifaire parle-ton quand tous les jours on voit des factures de gaz multipliées par 2,3,4 voire plus ! Quand va-t’on arrêter d’engraisser les fournisseurs d’énergie en distribuant des chèques dont on remboursera forcément le coût et adopter une réelle régulation des prix ?
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Gilet jaune 63 a posté le 05 janvier 2023 à 19h24
Comme tout est indexé sur le prix du gaz qui baissé, l’électricité et les carburants devraient logiquement baisser ce qui n’est pas le cas au contraire ça augmente.Pourquoi? Parce qu’on a des ordures a la tête de la France.La preuve le prix des carburants baissent dans lesautres paus de l’UE.Touscdans la rue pour démolir tous ces malfrats.
Alain Bongiraud a répondu le 06 janvier 2023 à 07h52 Comment le commentaire de Gilet jaune 63, le bien nommé, qui n’a comme argument que les mots « ordures » et « malfrats » peut-il avoir été laissé passer par la modération ? En plus, mais peut-on s’attendre à autre chose de ce genre de personnage, il n’énonce que des contre-vérités. Merci à lui de me confirmer dans l’opinion que j’ai des GJ.
Si a répondu le 05 janvier 2023 à 20h36 De plus on est engagé avec l’Allemagne et c’est elle qui fixe le prix. Scandaleux. Mais bon les français ont la mémoire courte donc dans trois mois on en reparle plus.
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