Mise à jour, le 27 juillet 2021 : l’entourage d’Amandine Buchard, médaillée d’argent aux JO de Tokyo, nous indique que la judokate française ne partage plus sa vie avec l’Allemande Nieke Nordmeyer.
Elle est championne d’Europe 2017, médaillée de bronze aux derniers Mondiaux de judo, mais aussi femme libérée et heureuse. A 23 ans, Amandine Buchard, une des cadres de l’équipe de France féminine, a accepté de parler de sa vie avec Nieke Nordmeyer. Une judokate allemande qui combat dans la même catégorie (- 52 kg) et avec laquelle elle s’est mariée le 3 août dernier à Cologne.
Pourquoi avoir décidé de rendre publique votre homosexualité contrairement à d’autres sportives ou sportifs de haut niveau ?
AMANDINE BUCHARD. C’est fatigant de le cacher. On n’est pas soi-même, on vit dans le mensonge et je déteste ça. Les gens parlent beaucoup quand ils sont dans le questionnement, surtout dans le monde du judo qui se nourrit de potins. Ils ne sont plus des parasites à partir du moment où ils savent. Après, on m’accepte comme je suis ou pas.
Cette orientation sexuelle était devenue une évidence pour vous ?
Moi, je vis ma vie. Je ne tombe pas amoureuse d’un sexe mais d’une personne. Par le passé, j’ai eu des histoires avec des garçons. Mais je trouve qu’on se comprend plus entre filles, la relation est plus attentionnée.
Quelles sont les réactions dans le monde du judo ?
Tout le monde s’en doutait alors… Cela a étonné certaines personnes, mais on ne m’a jamais traitée de sale homo. C’est plus difficile à accepter pour ma famille. D’ailleurs, on ne se parle plus avec ma mère. Vous savez, on est beaucoup chez les femmes à avoir cette orientation sexuelle dans le judo. Il y a aussi beaucoup d’homos dans le sport de haut niveau qui se cachent.
Le comprenez-vous ?
Oui, car ça reste un sujet tabou. Ils ont peur du jugement des autres, pour leur carrière. Moi, j’assume complètement. Je ne vais pas m’interdire d’aimer une femme si elle me rend heureuse.
Peut-on parler de coup de foudre entre Nieke Nordmeyer et vous ?
Non. On se connaît depuis les Championnats d’Europe cadets de 2011. J’avais d’ailleurs un copain à l’époque, et si on m’avait dit que je serais mariée avec elle aujourd’hui (sourire)… On s’est vraiment rapprochées quand j’ai été en dépression après mes problèmes de poids en – 48 kg. Nieke sortait, elle, d’une déception amoureuse. A l’occasion d’une soirée au stage de préparation pour les JO de Rio en juillet 2016 à Castelldefels, en Espagne, où je m’étais rendue pour encourager les filles de l’équipe de France, on s’est mises à danser ensemble. On s’est embrassées une fois, on a beaucoup parlé. Elle m’a aidée à aller mieux, et inversement, puis tout s’est fait naturellement.
Vous étiez donc déjà ensemble quand vous avez combattu l’une contre l’autre pour la seule et unique fois au Grand Prix de Düsseldorf, en février 2017…
Oui, et ça reste un moment très particulier. On pouvait se retrouver en quarts de finale et ça a été le cas. D’habitude, je regarde mes adversaires dans les yeux. Là, je ne pouvais pas. J’avais peur de lui faire mal. Sur une action, elle est tombée dans les pommes, sa tête avait percuté le tapis. Je la vois à terre, sans bouger, et j’ai un coup de panique. Je me dirige vers elle, l’arbitre me stoppe avant qu’elle ne reprenne ses esprits. On a fini le combat, que j’ai gagné. Notre plus grand rêve est d’être ensemble sur un podium olympique.
En août dernier, vous avez aussi décidé d’officialiser votre relation en vous mariant…
Ça coulait de source, même si je n’ai jamais été pour le mariage. Il n’y a personne qui peut mieux me comprendre qu’elle. On est pareilles dans la façon de voir les choses, dans la déconne ou le style vestimentaire, sauf qu’elle est blanche et moi blacky (sourire). On veut construire notre vie ensemble.
Envisagez-vous de fonder une famille ?
C’est dans nos projets, après les JO de 2024. On ne passera pas par l’adoption. Nous aurons recours à la PMA et je porterai notre enfant. On s’est déjà un peu renseignées et c’est possible en Espagne, Belgique. Mais, pour l’instant, on essaie de mettre un maximum d’argent de côté pour pouvoir acheter un bien et vivre ensemble en Allemagne.
Justement, n’est-ce pas trop dur de vivre loin l’une de l’autre ?
Si, mais ce n’est que pour quelques années. Après les Jeux de 2020, je vais demander à la Fédération que mon temps soit partagé entre la France et l’Allemagne. Après Paris 2024, je vivrai avec elle à Cologne. Je me rends quand même très souvent en Allemagne et ça n’enlève rien à notre bonheur. On partage la passion pour les tatouages. On adore aussi le tir au pistolet, voyager. D’ailleurs, on part le 23 décembre aux Philippines pour passer Noël et le Nouvel An. Ce sera en quelque sorte notre lune de miel.
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