Il a bien pris l’avion le 18 septembre dans la soirée, direction l’Australie et Wollongong où se déroule ce dimanche 25 septembre (départ à 2h15, arrivée vers 8h50 du matin, heure française) le Championnat du monde. Au terme d’une « annus horribilis », entre chutes, non-sélection sur le Tour, Covid, abandon sur la Vuelta, Julian Alaphilippe sera au départ sur la côte sud-est de l’Australie pour défendre son maillot arc-en-ciel.
Il n’est certes pas favori ― les Belges Wout van Aert et Remco Evenepoel le sont beaucoup plus ― mais le Français va tout faire pour tenter la passe de trois. Pour qu’il lui reste, quand même, un bon souvenir de cette année 2022, comme il a confié en direct d’Australie ce mercredi 21 septembre au cours d’un entretien avec quelques médias français dont Le Parisien – Aujourd’hui en France.
Comment vous sentez-vous ?
JULIAN ALAPHILIPPE. Ça va, merci. Je suis d’abord très content d’être en Australie. J’ai beaucoup de motivation et je suis plutôt relax. C’est sûr que je n’arrive pas dans les meilleures conditions. La dernière fois que je suis monté en course sur un vélo (sur la Vuelta), je me suis blessé une fois de plus, une fois de trop. Mais je suis content d’avoir retrouvé les mecs, les copains. Je suis prêt à me battre pour conserver le maillot dans l’équipe de France.
La force de l’équipe de France cette fois ne repose pas seulement sur vos épaules. Cela vous convient-il ?
Bien sûr. Premièrement parce que je n’ai pas le choix. J’aurais préféré arriver là dans d’autres circonstances en ayant terminé la Vuelta. Ne pas me blesser une fois de plus, ça aurait été bien aussi. Heureusement, on a tous dans l’équipe des profils différents qui correspondent à cette course. Nous ne sommes pas les grands favoris mais on pourra rendre la course encore plus dure pour peser dans le final. On va aller jouer le maillot, ça c’est sûr et je serai très, très heureux si on le gagne même si ce n’est pas moi.
Vous sentez-vous quand même le leader de l’équipe de France ?
Je ne suis pas le leader unique et cela me va très bien. On a des coureurs qui ont beaucoup plus performé ces dernières semaines que moi et pour qui le circuit va bien correspondre. Je serai très heureux de tout donner aussi pour eux. L’équipe de France, c’est d’abord un collectif et on va donner le maximum les uns pour les autres. C’est ce qui fera gagner un de nous, je l’espère.
Benoît Cosnefroy remplace Rémi Cavagna sur la course en ligne élite hommes de dimanche 🇫🇷 pic.twitter.com/thySeuejuv
À quel degré de forme vous situez-vous ?
Thomas (Voeckler, le sélectionneur) sait que je ne suis pas à 100 %. Je ne me considère pas à 100 % non plus. Mais j’ai envie de me faire mal, de donner le meilleur de moi-même. Quitter la Vuelta n’a pas été facile, avec une blessure, ça a été encore plus ch… Heureusement, je m’en suis bien sorti. Je ne suis resté que quelques jours sans vélo et la forme est revenue. Thomas dit que je ne serai pas pourri non plus sur la course mais c’est sûr que je n’arrive pas avec les mêmes garanties que les années précédentes. Je pense néanmoins que je suis bien, quand même, et que je pourrai peser sur la course pour jouer un rôle.
Avez-vous de l’appréhension par rapport aux chutes ?
Oui et non. Il ne faut pas commencer à avoir peur sinon, on commence à freiner et à reculer dans le peloton et là, c’est fini. Je ne cache pas que quand ça roule vite et qu’on ne passe pas loin d’une chute, j’ai peut-être un peu plus peur qu’avant car je n’ai pas envie de m’en reprendre une. Même si la dernière sur la Vuelta n’a pas été trop violente, ça m’a bien fait ch…
Avec déjà deux titres mondiaux à votre palmarès, la pression est-elle différente aujourd’hui ?
La pression ? Je ne la ressens pas du tout. Je l’avais à Imola en 2020. L’année dernière, j’étais prêt à gagner, j’ai couru pour gagner mais j’étais prêt à perdre aussi. C’est ce qui a expliqué ma façon de courir. Il y a un an, j’avais zéro pression et j’en ai encore moins aujourd’hui. Je sais d’où je viens et que c’est la tête qui fera pour moi la différence, plus que les jambes. Je n’ai pas de pression mais l’envie de bien faire pour me dire que dimanche, j’aurais tout donné.
Que vous inspire le parcours à Wollongong ?
Très usant ! On va grimper une bosse qui a l’air plus dure que sur le papier. On verra si des équipes mettent un tempo pour que ça se déclenche le plus tard possible. Si en revanche, la course se durcit très tôt comme il y a un an, la course sera très très dure.
Votre principale source de motivation n’est-elle pas de gagner pour avoir au moins un bon souvenir de 2022 ?
Avoir un bon souvenir de 2022 ne sera pas difficile avec tout ce que j’ai vécu avant. Être au départ de ce Championnat du monde en restera déjà un, c’est certain. Je suis content d’être là parce que c’est tellement particulier de porter le maillot de l’équipe de France avec tous les copains. Je veux profiter au maximum de ces moments-là. Je serai très, très, très content si on revit les mêmes émotions qu’en 2020 et 2021 même si ce n’est pas moi qui gagne. Je serai peut-être même encore plus content si c’est un collègue qui gagne le maillot.
Porter le maillot arc-en-ciel vous identifie dans le peloton : n’avez-vous pas aussi envie de vous en débarrasser ?
Ces derniers temps, j’ai été partagé par deux sentiments. Je me suis dit, vivement l’année prochaine que je n’ai plus le maillot et que je puisse redevenir un « coureur normal » moins sollicité et plus tranquille. D’un autre côté, quand tu as goûté au maillot qui est tellement énorme, emblématique, tu ne peux pas lui dire non. Si je peux l’avoir une troisième fois, je ne vais pas le laisser. Bien sûr que non, même s’il demande beaucoup.
Ce dimanche, quoiqu’il arrive, vous serez donc content ?
Dimanche soir et la semaine prochaine, que j’ai le maillot pour la troisième fois ou que je ne l’ai plus, je serai heureux d’avoir vécu ce que j’ai vécu avec lui. Ces deux dernières années ont marqué ma carrière et ma vie. Croyez-moi, je serai très heureux aussi de redevenir le coureur que j’étais avant d’être champion du monde.
Votre grave chute sur Liège-Bastogne-Liège vous a-t-elle fait relativiser les choses ?
Bien sûr. C’est ma petite famille et mon petit garçon qui m’ont fait beaucoup de bien pour traverser ces moments très durs. Plusieurs fois, j’ai eu envie de poser le vélo dans le garage pour revenir en 2023. Ce fut l’année de la résilience, je me suis battu à chaque fois pour revenir et je suis là avec les copains. Maintenant, je profite de chaque seconde, de chaque kilomètre.
Quel sera votre sentiment si votre coéquipier chez Quick Step Remco Evenepoel est sacré ce dimanche ?
J’ai de bonnes relations avec Remco. Je serai content pour lui s’il devient champion du monde comme il le sera aussi pour moi si je le reste. J’ai donné tout ce que j’avais pour l’aider à gagner la Vuelta avec un immense plaisir mais pas question ici de travailler l’un pour l’autre. Je vais donner la même énergie que sur le Tour d’Espagne mais pour mes potes de l’équipe de France, pour que l’un de nous soit champion du monde.
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