La situation est particulièrement préoccupante, en cette période de vacances de Noël, dans les Vosges et le Jura, notamment en basse montagne.
Les remontes-pentes sont à l'arrêt dans la station de ski française de Le Semnoz, près d'Annecy, à cause d'un manque de neige, le 27 décembre 2022.
afp.com/JEFF PACHOUD
Ce sont des températures inhabituelles pour la saison. Elles ont particulièrement des conséquences pour le secteur de la montagne, en cette période de vacances de Noël. La douceur, accompagnée de pluies ces derniers jours en montagne, a fortement perturbé l’activité des stations de ski, particulièrement celles situées en basse montagne. Elle a en effet entraîné la fermeture de la moitié des pistes en France, selon Domaines skiables de France (DSF).
“On avait attaqué les vacances de Noël avec une bonne situation à la suite d’une vague de froid et de neige, mais à partir de la fin de la semaine dernière, la douceur et les pluies ont conduit à la fermeture de la moitié des pistes”, a expliqué à l’AFP Laurent Reynaud, délégué général de DSF.
🌡 Alors que les conditions étaient encore très bonnes il y a une dizaine de jours, il n'est souvent plus possible de skier en moyenne montagne où la #neige a quasiment disparu ! Comparaison entre le 16 et le 27 décembre 2022 aux Estables en #HauteLoire. (webcam @skaping) pic.twitter.com/MsIYUAIoTt
Les Alpes du Sud, avec trois quarts des pistes ouvertes, et les Alpes du Nord, en particulier la Savoie, sont les moins pénalisées. En revanche, dans les autres massifs comme les Vosges ou le Jura (moins d’un quart des pistes ouvertes), la situation est plus préoccupante.
Dans les Pyrénées, une dizaine de stations sur trente sont fermées, et dans celles qui sont ouvertes, la majorité des pistes sont fermées. “Notre démarrage de saison est compliqué, mais il ne faut pas être pessimiste. On saura en février ou en mars si la saison a été bonne ou pas”, estime Gianni Ragona, directeur de trois stations de Haute-Garonne, Luchon-Superbagnères, Le Mourtis et Bourg d’Oueil. “Janvier-février-mars, ça représente environ 80 % du chiffre d’affaires. Il ne faut pas s’inquiéter avant l’heure”, souligne toutefois Gianni Ragona.
Ce nouveau pic de douceur est lié à l'activité dépressionnaire sur l'Atlantique, aspirant l'air doux subtropical jusqu'en Allemagne. Cette situation sera propice à des #records pour un début janvier sur la France, l'Allemagne et le Benelux 🌡️ pic.twitter.com/gc3fqVEnVh
De nombreuses stations comme La Pierre-Saint-Martin (Pyrénées-Atlantiques), Saint-Pierre de Chartreuse/Le Planolet (Isère), Semnoz (Haute-Savoie), Le Tanet (Vosges) ou Croix de Bauzon (Massif Central) ont dû fermer leurs domaines ces derniers jours. En revanche, précise Laurent Reynaud, “la plupart des stations des Alpes du Sud fonctionnent à plein, comme en Maurienne, en Tarentaise ou dans l’Oisans”.
“Nous sommes inquiets, la matière première manque à l’appel. Il y a une angoisse sur le maintien des réservations, le temps nous dira à quel point la situation aura un impact sur celles-ci”, confie de son côté Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). “La non-ouverture il y a deux ans du fait de l’épidémie de Covid-19 a déjà laissé des traces, même si l’année dernière la saison a été bonne. Il faut que les conditions redeviennent favorables pour les quelque 400 000 personnes qui vivent de l’activité montagnarde”, exhorte-t-il.
Face au réchauffement climatique, certaines communes sont obligées de modifier leurs habitudes. “On constate de plus en plus de difficultés début décembre, et la neige tombe de plus en plus en altitude, sur les versants exposés au nord. Ce bouleversement climatique nous a conduits à nous adapter, avec la neige de culture mais aussi en développant d’autres activités”, plaide le maire de La Plagne Tarentaise, dont le domaine est relativement épargné par le manque de neige.
La France a connu cette année un Noël particulièrement doux, bien au-dessus des normales de saison et au deuxième rang des plus chauds depuis l’après-guerre. Les prévisions à court terme ne vont pas rassurer les acteurs de la montagne : selon Météo-France, des maximales largement supérieures aux normales sont encore attendues cette fin de semaine, en plaine comme en altitude.
“Un flux de sud se mettra en place sur la France, à l’avant des perturbations sur le proche atlantique. Ce vent fera remonter de l’air doux d’origine subtropicale”, observe également La Chaîne Météo, qui prévoit des valeurs “5 à 10°C au-dessus des normales de saison pour cette époque de l’année”. Certains records de douceur pour un mois de janvier en France, qui varient en plaine entre 15 et 25°C en moyenne, pourront “être approchés, voire tout simplement égalés ou battus”. La douceur devrait se poursuivre début janvier, “même si les températures devraient peu à peu baisser”, selon La Chaîne Météo.
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