« On m’a abreuvé de notes et de dossiers depuis quelques jours. Mais je veux me rendre compte de la réalité des situations par moi-même ». Le nouveau préfet des Pyrénées-Atlantiques, Julien Charles, a donné le ton ce lundi.
D’abord devant les forces vives du territoire, dans un premier discours qui suivait sa prise de fonctions officielle au cours d’une cérémonie devant le monument aux morts de Pau. Puis, l’après-midi devant la presse, reçue à la villa Sainte-Hélène où le haut fonctionnaire a posé ses valises vendredi soir.
Il sera un homme de terrain, « à l’écoute », il l’a plusieurs fois répété. Et ce n’est pas une surprise quand on regarde son parcours (lire encadré), lui qui travailla notamment dans les services de la direction de la modernisation et…
D’abord devant les forces vives du territoire, dans un premier discours qui suivait sa prise de fonctions officielle au cours d’une cérémonie devant le monument aux morts de Pau. Puis, l’après-midi devant la presse, reçue à la villa Sainte-Hélène où le haut fonctionnaire a posé ses valises vendredi soir.
Il sera un homme de terrain, « à l’écoute », il l’a plusieurs fois répété. Et ce n’est pas une surprise quand on regarde son parcours (lire encadré), lui qui travailla notamment dans les services de la direction de la modernisation et de l’action territoriale au ministère de l’Intérieur.
Nommé le 5 octobre en Conseil des ministres, il succède, rappelons-le, à Eric Spitz, nommé haut-commissaire en Polynésie française et qui s’est envolé pour Tahiti il y a un mois tout juste. Après une période de vacance plutôt inédite pour le 64, et un intérim assuré par le secrétaire général de la préfecture, Martin Lesage, c’est peu dire que Julien Charles, qui a salué « l’efficacité » de son prédécesseur, était très attendu.
Traversant la France, en provenance de Mâcon, où il était préfet de Saône-et-Loire depuis l’été 2020, ce natif de Saint-Flour de 47 ans a exprimé ce lundi sa « fierté », sa « joie » et sa « grande satisfaction » d’arriver dans notre département. « J’ai hâte de partir à la découverte de sa population, de la diversité de ses cultures, de son patrimoine, des problématiques et enjeux aussi » a-t-il déclaré dans la matinée devant un parterre d’élus, représentants militaires ou du monde économique.
Un département « qui ne laisse personne indifférent » sait déjà le nouveau préfet, même s’il avoue n’en avoir pour l’heure que des images d’Épinal, « voire des clichés », en évoquant les grandes figures historiques, les « réussites industrielles », les « exploits sportifs » ou « les fêtes renommées ». Il a déjà passé quelques vacances sur la côte, mais ne connaît pas l’arrière-pays ni le Béarn.
C’est pourquoi le nouveau préfet veut aller très vite au-delà de ces aspects, « et dès cette première semaine je vais rencontrer les forces vives pour qu’elles me partagent leur vision de ce territoire et pour voir comment l’État peut les accompagner dans leurs projets ». Il aura par exemple jeudi une réunion avec le président de la Chambre d’agriculture pour prendre le pouls de la terre béarnaise et basque, « je viens de la ruralité, ce sont des sujets qui m’intéressent » nous confirme-t-il.
Julien Charles promet déjà un total « engagement », tout en conservant sa « personnalité » et son approche, « fondée sur le contact et le concret ». Au regard de ses premières priorités, il apparaît déjà comme un préfet à la fibre sociale. Lundi matin, il parlait de la crise énergétique, de l’impact de l’inflation, pour la population comme pour les finances des collectivités. « Plusieurs actions ont été mises en place, pour l’aide aux ménages, pour les finances locales. Mais cela reste un sujet d’attente majeur, qui va m’occuper dans les mois qui viennent » indique-t-il.
La transition écologique sera aussi l’un des dossiers mis en haut de la pile, avec un nouvel élan à donner aux énergies renouvelables et un point d’attention aux conséquences des aléas climatiques comme la sécheresse. Mais Julien Charles sera-t-il un préfet vert ou un préfet des industriels
« Dans mon métier, on essaie de mettre des gens autour de la table et de trouver des voies médianes. Le développement économique est une priorité, et, alors que la situation est encore fragile, les acteurs doivent se sentir soutenus. Dans le même temps, nous avons des ambitions fortes en matière de transition écologique. Il y a obligation de trouver des compromis. Je ne peux pas croire que sur certains sujets on ne puisse pas le faire ».
Parmi les enjeux « bien identifiés », il y a aussi le volet social et en particulier la question « aiguë » du logement. « Les difficultés sont croissantes pour les jeunes ménages qui veulent s’installer. C’est un sujet que je connais bien, que j’ai pu traiter quand j’étais en Charente-Maritime ou en Île-de-France, et sur lequel je compte m’investir. L’État est très attendu, il doit jouer un rôle moteur, autant stratégique qu’opérationnel. On peut trouver des solutions adaptées à chaque territoire » a-t-il encouragé devant les élus.
Quelques heures plus tard, le nouveau locataire de la villa Sainte-Hélène fixait la même ligne, au cours d’un entretien qu’il nous accordait. « Je n’arrive pas avec des solutions toutes faites. Mais il faut une approche collégiale du dossier, avec tous les acteurs, collectivités, opérateurs, constructeurs… C’est important qu’ils se parlent ».
Enfin, et cela paraissait évident. Julien Charles veut faire de la sécurité du quotidien un de ses axes forts. Interrogé sur la mortalité sur les routes, en hausse, le préfet nous a confirmé que la politique de contrôles allait être maintenue « à des niveaux élevés, je donnerai des consignes en ce sens. Il ne faut surtout pas relâcher la bride ». Mais il encourage aussi « de la prévention tous azimuts » et ne s’interdit pas « des approches innovantes » sur le sujet.
Devant le phénomène des refus d’obtempérer, en augmentation également dans le 64, « le respect dû aux agents de la force publique est un principe de base. On va le marteler dans les semaines qui viennent : quand la police ou la gendarmerie vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez. Tout simplement » insiste le préfet.
Sur la réforme de la police judiciaire, qui suscite beaucoup d’inquiétudes, Julien Charles a indiqué vouloir « prendre le temps de l’écoute, pour ajuster ce qui doit l’être », mais sans donner beaucoup d’illusions aux opposants, « l’orientation générale est validée ».
De même sur les quatre points de passage aux frontières qui sont encore fermés au Pays basque. « Le risque terroriste évoqué à l’époque demeure, le niveau de vigilance des services de l’Etat reste élevé. La position gouvernementale à ce sujet n’a pas évolué à ce stade ».
À peine arrivé, le préfet Charles a déjà sans doute intégré que la palette des problématiques du département va lui offrir des journées de travail denses. Sans compter les visites ministérielles ou présidentielles… « Vous attendez-vous à accueillir le président Macron dix fois par an » lui demandait-on en guise de conclusion. Et le préfet de répondre avec le sourire : « J’ai compris que ça arrivait au moins une fois… En tout cas, mes équipes et moi sommes prêts à toute éventualité ».
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