La COP26 se tient du 1er au 12 novembre à Glasgow. L'objectif est de convenir de mesures pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Une montée du niveau des mers est en cours avec la hausse des températures mondiales. Alexandre Brun, maître de conférences en géographie à l’Université Paul Valéry à Montpellier et spécialiste de l'aménagement urbain fustige les idées gadgets et plaide pour des expérimentations grandeur nature en matière d'urbanisme. 
 Observe-t-on déjà les effets du changement climatique sur les côtes méditerranéennes ?
Aujourd'hui on a trois aléas qui concernent la côte du Golfe du Lion : l'élévation progressive du niveau de la mer, le risque de submersion marine dû à des tempêtes en automne et en hiver et l'érosion des cotes. Il y a des interactions entre ces différents aléas, mais tous ne sont pas liés au changement climatique. La communauté scientifique s'accorde à dire que moins de 2°C à l'échelle mondiale, c'est aujourd'hui un pari inatteignable. La hausse des températures devrait varier entre 1.5 et 2.5°C. Une élévation progressive des mers et des océans est à prévoir. Ce processus se déclinera en particulier sur les zones de plus faible altitude et sableuses. Il se trouve que la côte du golfe du lion se singularise par ces deux caractéristiques.
Quand on regarde les simulations du BRGM (bureau de recherches géologiques et minières, NDLR.), on constate que les communes du littoral sont touchées de façon inégale par la montée des eaux. Palavas-les-Flots porte bien son nom : la commune serait touchée pratiquement au 9/10 du territoire. À l’inverse, on observe qu'une ville comme La Grande-Motte serait relativement épargnée. À Vias et dans la majorité des communes du sud Biterrois, l'urgence c'est moins de se projeter à l'horizon 2100 que demain matin, tant le problème d'érosion est prégnant. 
L'aménagement du territoire en conséquence a-t-il débuté ? 
Globalement non. Les projets qui se sont retrouvés être éligibles au titre du Plan Littoral 21 sont des projets des années 80 ou 90. Croire que grâce aux digues on sera à l'abri, quelle que soit la nature ou la hauteur des digues, c'est une erreur majeure. Je ne crois pas dans les défenses contre la mer ni dans un certain nombre de gadgets présentés par des élus locaux comme des solutions. À l'image des villages flottants : ce n'est pas la même chose de proposer une ou deux habitations flottantes dans un port à l'abri pendant la période estivale et d'imaginer une ville flottante face à la mer surtout pendant les périodes de tempêtes.
Comment s'adapter face aux changements à venir ?
Aujourd'hui on sait très bien que société et nature vont devoir cohabiter. Il va falloir adapter nos modes de vie, nos habitations, nos transports à une nature dynamique. Il faut être beaucoup plus humble face à la mer. C'est un très très long chantier qui s'amorce. Actuellement, ce qui manque c'est la possibilité d'expérimenter des solutions architecturales, urbaines, techniques qui soient inspirées de la nature. On peut répondre aux différents aléas par un très grand chantier de transition écologique sur le littoral. La côte du golfe du lion pourrait à nouveau devenir l'une des vitrines mondiales de l'évolution architecturale et écologique comme c'était le cas avec la mission racine. 
Existe-t-il des pays en pointe sur ces problématiques ? 
On devrait avoir davantage d'échanges avec les Américains. Il y a aussi une analyse à développer de ce qui s'est fait post-catastrophe. Par exemple, à la nouvelle Orléans, la ville n'a pas été reconstruite comme elle était jadis. Les leçons d'un certain nombre de catastrophes aux Etats-Unis ont été tirées. C'est vrai également à New York. Il y a des initiatives de renaturation de cours d'eau qui sont remarquables. Nous avons un énorme travail d'échange et de coopération internationale à mener. La France et l'Europe ne s'en sortiront pas seules. Il est impératif qu'il y ait des coopérations internationales.
Qu'attendez-vous de la COP26 ? 
En général quand les lois fonctionnent de façon descendante et planificatrice, ça ne fonctionne pas très bien. Je crois à un bottom-up ("du bas vers le haut" en français, NDLR.). Le problème c'est que les pouvoirs publics et les décideurs sont dans la communication plutôt que dans l'expérimentation. 

Alexandre Brun est spécialiste de l'aménagement du territoire.
Alexandre Brun est spécialiste de l'aménagement du territoire. DR

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La bêtise humaine n’a pas de limite ?? Le black-out de la dérive des continents chaque jours et chaque année etc ? ..celle là est bien réelle .Leur bla bla ne sont que des épouvantails, donner des taxes , pour tenir les moutons bêlants par la barbichette …
Qu'ils laissent le mer monter de 48 m et j'aurai la plage à 3 mn de chez moi ;)))
les mers qui se sont asséchées sont des mers fermée: les océans et mers ouverts sont en intercommunication (y compris pour leur faune et leur flore) par les grands détroits qui font que le problème de la baisse de leur niveau est mondial et ne peut se traiter par de longs pipe-lines

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