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L’eau est un enjeu majeur et très actuel dans les Pyrénées-Orientales, où plusieurs menaces pèsent en particulier sur l’approvisionnement en eau potable en plaine. Outre les projets portés par Nicolas Garcia, vice-président du Conseil départemental, qui veut détourner une partie de l’eau de la Têt pour stoker davantage dans la retenue de Villeneuve-la-Raho, la commune de Claira et ses 4.000 habitants à quelques kilomètres de Perpignan va mettre en route une autre solution : la recharge de la nappe phréatique à partir des eaux de la station d’épuration.
« J’ai été élu voici deux ans et j’ai été très surpris quand j’ai appris que notre station rejetait 54 m3 d’eau à l’heure, je me suis demandé ce que nous pouvions faire d’autre avec cette eau », explique le maire de la commune, Marc Petit.
Désormais, l’eau issue de la station aura trois destinations : « Nous allons creuser un forage pour nous permettre de réinjecter une partie de cette eau directement dans la nappe phréatique quaternaire, celle qui est en surface juste sous le sol ».
À proximité de la mer, cette nappe, très sollicitée et très régulièrement en tension, est menacée par le biseau salé, selon le terme technique : si la nappe est trop basse, l’eau de mer, par différence de pression, vient combler le vide et rend impropre à la consommation une eau utilisée chaque jour par des dizaines de milliers de personnes.
« Les eaux que nous allons rendre à la nappe sont de catégorie A, il suffirait d’ajouter un caisson pour la rendre potable selon les critères actuels, indique Marc Petit. Pour garantir qu’aucune contamination n’est possible, des analyses seront menées en continu et l’eau serait déviée si elle s’avérait non conforme à la norme imposée. »
L’eau issue de la station servira également à l’hydrocurage, c’est à dire le nettoyage des canalisations qui s’effectue aujourd’hui avec de l’eau potable, et à l’arrosage des ronds-points et de différents espaces verts de la commune.
Marjorie Bertrand, hydrogéologue pour la société ImaGeau qui a conduit les études techniques, précise qu’« il est prévu de réinjecter 200.000 m3 dans la nappe d’octobre à mars. Le reste de l’année, de mars à octobre donc et pendant l’été, 100.000 m3 seront utilisés pour l’irrigation et 100.000 m3 seront rendus au milieu naturel, au fleuve Agly ».
« Quand on voit ce qu’une petite commune comme nous rejette comme eau, on se dit que si toutes les autres communes s’y mettaient, on pourrait faire quelque chose, c’est juste une question de bon sens, ajoute Marc Petit. D’ailleurs, suite à notre projet, une bonne demi-douzaine de dossiers sont en cours d’élaboration dans le département. Mais je regrette qu’on ne soit pas plus soutenus sur des projets innovants de cette nature… L’Agence de l’eau ne nous a pas soutenus alors que nous demandions le financement de 10% de la facture qui s’élève, pour le forage, à 125.000 euros. J’ai d’ailleurs écrit au ministre de l’Agriculture pour signaler cette incohérence et j’espère que l’État se saisira de cette technique. »
Technique qui, si elle était généralisée, pourrait soulager un peu la pression sur la nappe quaternaire.
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VENDREDI 26 SEPTEMBRE
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