Qualifié pour le départ de la 12e édition de la Route du rhum, le Class 40 numéro 123 du skipper amateur Jean-Baptiste Daramy a retrouvé vendredi sa place au port de Saint-Malo. À quinze jours du départ de la transatlantique en solitaire, le 6 novembre, le navigateur luzien du Yacht club basque reste « bien occupé ».
Contacté ce week-end à l’occasion d’un ultime aller-retour express au Pays basque, l’ingénieur de Compositadour soutenu dans son rêve par le constructeur Screb et la Maison Pariès se dit « hyper heureux » d’être arrivé à bon port avec sur ce Class 40 de 2013, vainqueur du Rhum en 2014. Le fou de voile n’a désormais qu’une hâte : larguer les amarres.
Quatre ans après, votre voilier numéro 123 a remplacé le numéro 109 sur le port de Saint-Malo. Qu’est-ce qui a changé par rapport à 2018 ?
À part le bateau, que j’ai pu bien préparer, la plus grande différence c’est quatre ans d’expérience en plus et donc quelques poils blancs sur la barbe et un peu sur les cheveux. Après j’ai toujours la même envie, comme si c’était une première transat. La principale différence c’est que j’ai pu faire une super semaine d’entraînement à La Rochelle, chose que je n’avais pas eu le temps de faire pour mon dernier Rhum. En fait tout est un peu mieux qu’il y a quatre ans, dans tous les secteurs. Et je suis très content parce que ça n’a pas forcément été simple mais que c’était l’objectif que je m’étais fixé, celui de progresser.
Comment allez-vous occuper ces deux dernières semaines de préparation, avant le départ ?
Pour ce qui est du bateau on va continuer à faire plein de petites bricoles, notamment des vérifications et des doublages de sécurité. 99,9 % du temps ça ne sert à rien, mais ça permet d’être hyper serein mentalement. De mon côté je vais continuer à faire beaucoup de sport, parce que deux semaines à terre c’est le meilleur moyen de rouiller. Comme il y a quatre ans je vais m’y employer avec mon pote Luke Berry. Et dans le même temps je vais essayer de bien emmagasiner du sommeil et bien sûr regarder la météo, dès la fin de semaine prochaine, pour commencer à se projeter un peu sur les scénarios des premiers jours de course.
Quels objectifs vous êtes vous fixés pour cette nouvelle transatlantique en solitaire ?
En fait je suis dans la même configuration qu’il y a quatre ans. J’ai un meilleur bateau, très bien optimisé, mais en termes de performances, comme en 2018, il y a toujours sur la ligne du départ 30 bateaux d’une génération plus récente, des bateaux que l’on appelle des « scow », avec des avants très volumineux que je n’ai pas sur le 123. Donc pour répondre à votre question, sur le papier, je dois finir 31e de la Route du rhum, comme la dernière fois…
Sauf la dernière fois vous êtes arrivé 10e
J’espère évidemment faire mieux que 31e (sur 57 bateaux engagés dans cette catégorie des Classa 40, NDLR), mais mon classement final dépendra de la météo et des choix que je ferai. Après je vais peut-être finir 20e, mais en ayant beaucoup mieux navigué qu’il y a quatre ans. On ne sait pas. Ce qui est sûr c’est que le niveau a énormément progressé, avec beaucoup plus de professionnels sur le circuit, environ 60 %.
Ce qu’il faut vous souhaiter, c’est beaucoup de vent ?
Je veux bien qu’on me le souhaite parce que le bateau répond bien et surtout parce que moi j’adore ça. Je suis bien équipé pour, et je suis bien à l’aise dans les grosses conditions. Après il ne faut pas trop fanfaronner parce qu’on a beau avoir tout vérifié et se sentir prêt, on n’est jamais à l’abri de casser. Dans la tempête, il faut aussi une part de réussite, par exemple ne pas taper un objet flottant non identifié. Parce que si on accroche quelque chose et qu’on casse un safran, c’est demi-tour et retour à la maison. Au-delà des conditions et comme dans tous les sports, il faudra surtout que je sois au top au bon moment.

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