Un maire ne fait pas toujours l’unanimité au sein de sa commune. Alain Chapuis vient d’en faire l’amère expérience et ce, de façon directe en apprenant par communiqué la démission de 9 conseillers municipaux, mercredi 23 mars, dont 6 appartenant à sa propre liste. Les partants, Michel Berthet, Fabrice Cuisinier, Éric Dubiel, Julie Furzac, Jean-Luc Gaudet, Dany Maitre (adjointe), Sylvie Mazue-Meunier, Agnès Pay et Virginie Preti (adjointe), dénoncent ” la non remise en question du maire, qui dirige un peu trop seul la commune “ et des relations ” dégradées “. Cette décision ferait, entre autres, suite à l’embauche d’un responsable technique, ami de M. Chapuis, sans consultation ni information auprès de Christophe Augoyard, adjoint à la voirie et aux travaux. Découvrant cela, ce dernier aurait déclaré : “Il y a une personne de trop”, avant de démissionner en novembre, tout comme le responsable technique. Autre grief reproché à Alain Chapuis : le vote au conseil municipal du non remplacement de Christophe Augoyard, passant de 5 à 4 adjoints. Neuf conseillers avaient voté contre ce passage.
Les reproches au maire ne s’arrêtent pas là, certaines associations dénoncent des interdictions et menaces lors de la mise en place de leur vente à emporter. Une conseillère issue de l’opposition, se rendant en mairie pour un conseil municipal, se souvient aussi d’une porte close et de lumières allumées. Arrivant derrière elle, une adjointe, possédant la clé, avait ouvert la porte, trouvant le maire en pré-réunion avec quelques conseillers. Autre reproche : celui du turn over au sein du personnel communal et l’exigence du maire envers celui-ci. “Il est payé pour travailler. J’ai des comptes à rendre, notamment à la population, il faut que la commune tourne “, se défend Alain Chapuis. “Il se targue d’avoir fait la première fête de la musique ou le premier forum des associations, mais on ne l’a pas attendu pour en faire dans les années 80 et 90”, peste un ancien. “C’est nul et ce n’est pas bon pour la commune, poursuit un autre. Avant, il n’y avait pas de contrôles dans la commune, maintenant, il y en a trop”. “Alain Chapuis a fait de belles choses pour Saint-Étienne-du-Bois. Et puis, ceux qui sont partis et qui vont monter une liste, pas sûr qu’ils soient élus”, observe un administré. Car bien sûr, il, faudra revoter pour les municipales où deux listes pourraient s’affronter : celle d’Alain Chapuis et celle des démissionnaires. Même si tous ne repartiront pas. “J’ai été très investi dans ce que j’ai fait, j’ai aimé le faire, mais je ne repartirai pas, ni d’un côté, ni de l’autre, je suis trop dégoûté”, confie l’un des partants.
Lorsqu’il a appris la vague de démissions, Alain Chapuis s’inquiétait de ne pouvoir faire voter les budgets. “Une méconnaissance du fonctionnement de nos institutions qui aura un lourd impact sur nos finances et sur la réalisation des futurs projets prévus pour le village”, indiquait-il. Ce qu’a démenti Éric Dubiel, l’un des démissionnaires : “Mardi 29 mars à 18 h 30 un conseil municipal aura lieu à Saint-Étienne-du-Bois. L’ordre du jour comporte entre autres le vote du budget. Suite aux inquiétudes émises sur le vote du budget, nous, élus démissionnaires, tenons à rassurer la population. En toute responsabilité, nous avons bien pris en compte lors de notre démission de ne pas bloquer le fonctionnement de la commune. Notre vote concernant le budget n’aurait pas pu changer les choses. Les 10 conseillers encore présents au conseil seront en mesure de voter le budget, puisque sur 19 membres le quorum de 10 personnes présentes sera respecté”. C’est effectivement ce qui s’est produit, et les budgets ont pu être votés au sein d’un conseil suivi par quelques spectateurs.
En début de séance, Alain Chapuis est revenu sur cette vague de départs, indiquant que “leur lettre de démission collective reçue en mairie la semaine dernière n’était pas recevable car les éléments exigés par l’article de loi de la convention générale des collectivités territoriales n’ont pas été respectés. Après m’être fait confirmer ce constat par les services de la préfecture, j’ai demandé par lettre recommandée à ces élus de bien vouloir m’adresser une lettre de démission en bonne et due forme. Peut-être que ce contretemps les fera réfléchir, et que certains feront le choix de ne pas démissionner. Il n’est pas trop tard, il suffit de le faire savoir. Ces derniers événements ne font que renforcer ma détermination pour assurer avec vous un avenir pour notre village”.
Du côté des démissionnaires, Éric Dubiel indique que l’erreur a été réparée, et qu’une nouvelle lettre de démission a été envoyée par les partants. “Remonter une liste ne fait pas partie de mes priorités pour le moment, puisque je pars en voyage humanitaire à Madagascar. Il faut aussi que je regarde ce que je peux faire avec mes autres mandats. Il faut ramener de la sérénité dans le village. Quel que soit le maire qui sera élu, il faut qu’il ait une capacité d’écoute de la population, mais aussi de ses élus”, confie l’ancien candidat à la mairie. Première conséquence de cette démission collective : l’abandon du soutien scolaire au 3e trimestre organisé par le CCAS.
 
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