CES COMMUNAUTES ETRANGERES D'ILE-DE-FRANCE (6/6) – La cité des Yvelines est plébiscitée par de nombreux expatriés d'outre-Manche, qui apprécient particulièrement sa qualité de vie. Autres atouts : la présence d'un lycée international réputé et la proximité avec Paris.
Par Alain Piffaretti
Hockey-sur-gazon ou danse écossaise, faites votre choix ! Ces deux pratiques font partie des activités sportives proposées aux habitants de Saint-Germain-en-Laye. Le Saint-Germain-en-Laye Hockey Club, créé en 1927, se distingue d'ailleurs très régulièrement en remportant le championnat de France de la discipline… Original, mais pas le fruit du hasard ! Pas plus que de pouvoir glisser dans son panier du stilton, fromage typiquement anglais, ou d'assister à un match de rugby dans l'un des pubs de la ville, entourés de supporters s'exprimant dans la langue de Shakespeare.
Toutes ces particularités découlent en effet de la présence d'une communauté britannique active et intégrée au sein de la cité des Yvelines. Pas surprenant, donc, que la Team GB, le comité olympique britannique, ait choisi Saint-Germain (qui dispose par ailleurs de nombreux équipements sportifs en cours de remise à niveau) pour l'entraînement de ses champions en vue des JO 2024 à Paris.
Près de 300 citoyens britanniques, essentiellement des cadres, sont recensés par l'Insee comme résidents à Saint-Germain-en-Laye. Un chiffre bien inférieur à la réalité. Car il n'intègre pas tous les sujets de Sa Majesté qui, avant même le Brexit, ou, pour beaucoup dans sa foulée, ont demandé la nationalité française. C'est le cas de Mark Venus, maire adjoint de la commune, arrivé en France dans les années 1980 pour occuper un poste d'enseignant-assistant dans un collège… et jamais reparti outre-Manche.
Devenu ensuite cadre bancaire, il s'est définitivement installé à Fourqueux, intégré dans la commune nouvelle de Saint-Germain-en-Laye, et est élu de la ville depuis le début des années 2000, lorsque les ressortissants de l'UE ont acquis le droit d'intégrer les conseils municipaux. « Beaucoup de Britanniques, après avoir goûté aux nombreux avantages de la ville de Saint-Germain, n'ont plus envie de partir, surtout s'ils ont des enfants. Elle cumule à la fois le charme de la vie à la française, la proximité de la capitale, un cadre très privilégié proche de la nature… et la présence d'un lycée international de premier plan », s'enthousiasme Mark Venus.
La présence du lycée constitue en effet un atout de poids dans la décision de nombreux Britanniques employés par des grandes entreprises franciliennes pour choisir Saint-Germain ou ses environs. Conçu à la demande du général Eisenhower après la Seconde Guerre mondiale pour accueillir les enfants des officiers de l'Otan, ce lycée d'excellence est aujourd'hui le seul établissement français composé à 100 % de sections internationales. La section britannique est la plus importante, avec près de 900 élèves, de la maternelle au lycée. Et, bien sûr, tous les enseignants de cette section sont originaires du Royaume-Uni.
« Les élèves sont immergés dans la culture britannique, ils pratiquent par exemple le Sports Day, une journée de compétition sportive entre tous les élèves, ou ils montent des pièces de théâtre en anglais», souligne Sylvie Habert Dupuis, première adjointe de Saint-Germain-en-Laye et ancienne présidente de l'association des parents d'élèves du lycée international.
Il faut dire que la ville cultive son « petit côté anglais», à commencer par une offre de produits alimentaires anglo-saxons variée. « J'adore la cuisine française, mais je suis quand même heureux de me ravitailler en stilton ou en cheddar sur le marché », s'amuse Mark Venus. Au pub Bitter End, on peut aussi retrouver des bières importées d'Angleterre, à consommer avec un fish and chips. Giles Goulding, un ancien architecte naval spécialisé dans l'aménagement intérieur de bateaux, fondateur et patron du Bitter End, insiste aussi sur le succès rencontré par ses « Pub Quiz ». Organisé chaque semaine, l'évènement permet à tous les amoureux de la culture anglaise de venir tester leurs compétences en équipe.
Saint-Germain est l'exemple le plus emblématique de la présence britannique dans le département, mais pas l'unique. Au total, 3.200 citoyens britanniques résident dans les Yvelines, la plus forte communauté britannique d'Ile-de-France après Paris. Les deux tiers d'entre eux sont arrivés il y a plus de dix ans… et environ la moitié sont installés dans les Yvelines depuis plus de vingt ans, à Saint-Germain, au Vésinet, à Maisons-Laffitte (qui accueille d'ailleurs une église anglicane), à Versailles ou encore au Mesnil-le-Roi.
Alain Piffaretti
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