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Mélanie Lafenêtre, licenciée à Sainte-Maxime, a été étincelante sur la scène internationale début septembre. En deux compétitions majeures (championnats du monde et d’Europe), elle a ramené six médailles dont trois en or. Une révélation.
Vierge de titres internationaux chez les seniors, la Maximoise Mélanie Lafenêtre vient de frapper un grand coup dans la sphère du stand-up paddle (SUP). La pensionnaire de La Cigale surf club (Sainte-Maxime), présidée par Yannick Pinaud a, en un peu plus de dix jours début septembre, récolté pas moins de six médailles avec, à la clé, trois titres de championne d’Europe et un sacre de championne du monde. Sans oublier l’argent et le bronze également glanés sur la scène planétaire. La Varoise s’est donc révélée à la face du monde en faisant preuve d’un mental hors norme, sa marque de fabrique.
Actuellement étudiante à Irun, dans le Pays basque espagnol, nous avons pu joindre Mélanie Lafenêtre par téléphone. Bien qu’elle soit timide et plutôt réservée, elle revient sur ses exploits réalisés et ses fortes émotions vécues à seulement 22 ans.
Après votre razzia de titres et de médailles, réalisez-vous vos exploits?
Pour être franchement honnête, non pas encore. Je suis actuellement sur un petit nuage, je me dis que ce n’est pas moi qui viens de claquer tous ces titres et toutes ces médailles. Il n’y a pas si longtemps, je me posais même la question de savoir si j’allais continuer le paddle.
Les championnats d’Europe avaient très mal débuté…
C’est le moins que l’on puisse dire. J’étais au fond du trou après ma huitième place obtenue lors de la première épreuve [sprint, Ndlr] durant laquelle j’ai commis de nombreuses erreurs techniques et tactiques. J’étais un peu déprimée, je me suis demandé ce que je faisais là et si je méritais bien ma sélection en équipe de France.
Avez-vous pu compter sur de nombreux soutiens?
Oui. En premier lieu avec le CTN [Cadre technique national de la Fédération française de surf] Serge Lougarot, il a su trouver les bons mots en me rappelant que j’avais vraiment ma place dans cette équipe. J’ai pu compter aussi sur le soutien de mes partenaires de l’équipe de France, de ma famille, de Yannick [Pinaud] mon président et sur celui de l’un de mes sponsors, Jean-Yves Tierce, qui m’ont appelée régulièrement. Ils m’ont tous remonté le moral et je suis repartie à bloc pour la longue distance.
Avec une quatrième place à la clé…
Je précise que la longue distance n’est pas ma spécialité. C’était pour moi un super résultat, toute la pression s’est évacuée et j’ai enchaîné le lendemain avec le titre européen en technical race. Je ne me suis alors plus posée de questions. J’étais dans ma bulle, hyper concentrée, j’ai même été surprise de gagner mais j’étais comme un animal en mode “warrior”.
Comment avez-vous vécu ce titre européen?
J’ai pleuré intérieurement lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée en vainqueur. Il y avait de la fierté et une très grande émotion, toute l’équipe de France m’a portée en triomphe, c’est la toute première fois de ma vie que cela m’arrivait. Puis il y a eu La Marseillaise, autre grand moment d’émotion.
Sans oublier les deux titres par équipe…
C’était magique, on fait un sport individuel mais partager des titres avec l’équipe de France est juste génial. Ces trois titres européens m’ont vraiment libérée pour les championnats du monde.
Dans quel état d’esprit avez-vous abordé ce mondial?
J’étais malgré tout un peu stressée d’être face aux meilleures spécialistes mondiales du SUP. Je pensais que j’avais eu un peu de chance au championnat d’Europe. Une fois ma médaille d’argent acquise lors de la première épreuve [sprint] contre l’Américaine April Zilg, là, en revanche, je me suis dit dans ma tête que ce n’était plus la chance qui rentrait en jeu.
Racontez-vous votre médaille sur la longue distance, discipline qui n’est pas votre spécialité…
La course s’est déroulée dans des conditions de dingue: 15km et deux heures à ramer dans le froid et dans les vagues. J’ai pris un départ relativement tranquille car je voulais m’économiser pour la technical du lendemain. En voyant que j’étais troisième au passage de la première bouée, je me suis dit que j’avais une médaille à prendre. J’avais suffisamment d’avance sur mes poursuivantes, j’ai donc pu gérer ma fin de course et garder de la fraîcheur pour le lendemain.
Et vous terminez ce mondial avec une médaille d’or…
Avec un scénario incroyable face à l’Espagnole (Duna Gordillo) qui tombe à quelques encablures de la ligne d’arrivée alors que l’on était au coude-à-coude dans les derniers mètres de la course. J’ai effectué un super virage au passage de la dernière bouée, ce qui m’a permis de rattraper la longueur et demie que j’avais de retard. Je ne voulais rien lâcher pour la dernière course.
Que vous procure le fait d’être la seule athlète médaillée sur les trois courses?
Je me suis dit: “Waouh, ce n’est pas possible!” Toutes les planètes étaient alignées, c’était une sensation incroyable de remporter ce titre. Je ressens une très grande fierté d’avoir été la seule à faire trois podiums. C’est juste incroyable.
Olivia Piana (1) vous a-t-elle félicité?
Oui, elle m’a envoyé un message pour me féliciter. C’est l’une des athlètes les plus reconnues dans le monde du stand-up paddle. Elle m’a prise sous son aile lorsque j’étais plus jeune, j’étais sa petite protégée. On a sensiblement la même approche du stand-up paddle.
Un dernier mot?
Je veux remercier Yannick mon président qui a ouvert une cagnotte afin de financer mon championnat du monde en Pologne, celles et ceux qui y ont participé, mes sponsors et notamment Jean-Yves [Tierce] qui est à fond derrière moi, la Ville de Sainte-Maxime et, bien sûr, toute ma famille. Ces titres et médailles sont aussi à eux, je ne voulais surtout pas les décevoir, c’est peut-être pour cette raison que j’avais trop de pression et que suis passée à côté de ma première course au championnat d’Europe.
1. La Varoise Olivia Piana est l’une des athlètes les plus reconnues en stand up paddle et désormais en wingfoil. Trois fois championne du monde de SUP race, championne du monde de wingfoil race 2021 et vice-championne du monde de wingfoil freestyle 2021.
Née le 23 mai 2000 (22 ans) à Dax, dans les Landes.
Club: Cigale surf club (Ste-Maxime) où elle a débuté à 10 ans.
Entraîneur: Jean-Luc Arnaud.
Lieu de résidence: Hendaye, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Étudiante en deuxième année de kinésithérapie à Irun (Espagne).
Palmarès
2018: vice championne du monde junior.
2021: championne de France longue distance.
2022: championne d’Europe (open technical race), championne d’Europe en relais avec l’équipe de France, championne d’Europe des nations, championne du monde (technical race), vice-championne du monde en sprint, médaillée de bronze au championnat du monde sur longue distance.
Prochaines échéances
1er octobre: championnat de France en eaux intérieures à Lyon.
12 octobre: Corsica paddle trophy.
22 et 23 octobre: championnat de France à Saint-Raphaël.
À partir du 1er novembre: championnat du monde ISA (International Surfing Association) à Porto Rico.
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