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Faire des beaux films avec des petits budgets, c’est la promesse de Spider World Cinéma et de son fondateur, le réalisateur Thierry Obadia. Le cinéaste, également musicien, a déjà à son actif le long métrage Lisa (présenté en 2009 à Cannes) et ADN, l’âme de la terre, sélectionné aux USA au Woodstock Film Festival 2013. Réalisateur, compositeur et acteur, Thierry Obadia a fondé Spider World Cinéma dans sa maison, à Fenouillet, en 2010. La villa familiale héberge ainsi un studio de montage et une salle de projection privée. L’idée : “pouvoir faire nos films du début à la fin en essayant de respecter la ligne artistique. Pour cela, il faut pouvoir maîtriser son film de A à Z en s’entourant de techniciens qui ont bien compris le message du film.”
thierry obadia
Thierry Obadia, déroulant l’affiche de son dernier long métrage, ADN l’Âme de la Terre © Rémi Benoit
Ce modèle, rare dans le milieu du cinéma, lui a été inspiré par un businessman redoutable et mondialement connu : Luc Besson. “Je n’ai pas la prétention de me comparer à lui, et d’ailleurs, au niveau artistique, on peut ne pas aimer ce qu’il fait. Mais, sur le plan du business, il a inventé un modèle unique et monté un empire du cinéma”, expose Thierry Obadia.
“Besson s’est dit : ‘je vais prendre les choses en main’. Il est maître du film du début à la fin, de l’idée à la distribution. Et ça, personne n’aime dans le milieu du cinéma. D’ailleurs, personne n’a fait ça en France à part lui. Il réalise, produit, diffuse : il est intouchable, personne ne peut lui dire quoi que ce soit, il est libre artistiquement. Luc Besson sait faire cela depuis ses débuts… mais c’est Luc Besson !”
Libre au niveau artistique, Thierry Obadia n’a néanmoins pas les mêmes marges de manœuvre financières que le président d’Europa Corp. Spider World Cinema est à l’équilibre, mais ne permet pas de réaliser des films “à gros budget”.
“La société ne dégage pas de bénéfices, ce qui est normal dans le milieu du cinéma pour une société aussi jeune, précise Laurence Larousset, cofondatrice et directrice générale de la société. Il faut au moins 10 ans pour être rentable. Mais nous ne devons d’argent à personne”, se félicite-t-elle. La recette : des films à petit budgets.
“Nous réalisons des films avec des budgets raisonnables pour avoir un retour sur investissement rapide. Un film à plusieurs millions d’euros, il faut beaucoup d’entrées pour l’amortir. ADN était un film à 300 000 euros. Nous fonctionnons beaucoup sur le troc, l’échange de services, et avons la chance d’avoir des actionnaires qui aiment le cinéma et nous suivent pour l’aventure humaine plutôt que pour la rentabilité. C’est important pour nous que les entreprises nous suivent sur nos projets.”
Plusieurs sociétés locales sont ainsi au capital de Spider World Cinéma (la boutique de plongée L’Argonaute à Ramonville, la société de recyclage Covalrec dans le Gers, la société d’immobilier Patrimoine Avenue à Tournefeuille ou encore le studio graphique Pulp Pixel à Labège).
En dehors des longs métrages, Thierry Obadia possède une autre corde à son arc : le film d’entreprise. Une activité aussi ludique que rémunératrice pour le réalisateur, qui y voit un autre moyen de déployer son art : “C’est de la vidéo corporate, mais qui propose les mêmes moyens techniques que pour un film cinéma, et pour un prix abordable. Nous venons de réaliser pour la société BM Manutention (Gers) un petit film en forme de teaser : une bande annonce de thriller, réalisée comme un long métrage, qui permet de vendre les produits de la société tout en mettant en avant les fondateurs de l’entreprise et leurs valeurs.” Une prestation vendue 21 000 euros.
“C’est une aventure humaine unique. Les salariés de l’entreprise vivent une expérience exceptionnelle en participant à un plateau de cinéma. Au final, le film fait de la pub sans en avoir l’air.”
Autre exemple : le film réalisé pour faire la promotion de la ville de Fleurance, dans le Gers, vu plus de 5 000 fois sur Youtube. Le teaser de 3 minutes prend ainsi des airs de film catastrophe sur le thème “que feriez-vous s’il ne vous restait qu’une journée à vivre ?” :

Film réalisé par Thierry Obadia pour la ville de Fleurance
Si le prochain long métrage de Spider World Cinéma n’a pas encore de titre, il a déjà ses comédiens, “et ils sont connus !” se targue le réalisateur. Ce “thriller road movie” sera tourné en grande partie dans le Gers, et doit faire l’objet d’un appel au financement participatif sur Kisskissbankbank. Mais la guest star du film va œuvrer dans l’ombre : c’est Tom Stern, le chef opérateur… de Clint Eswood. “Il fait le film avec moi, c’est une chance énorme, il a adoré mon scénario, on bosse ensemble depuis quelques mois”, sourit Thierry Obadia. Un quatrième film, une comédie cette fois, est déjà dans les cartons.
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