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Le maire d'Antibes, Jean Leonetti, a lancé une procédure d'acquisition de l'hôtel du Parc par voie d'expropriation. Le but? Se débarrasser de cette "verrue" au cœur de Juan-les-Pins. L'occasion de revenir sur l'histoire de cet établissement.
L’hôtel quatre étoiles, situé avenue Guy-de-Maupassant, ferme. 
Le propriétaire depuis l’année 2000, la société italienne Parc d’Andréa, ne renouvelle pas le bail et récupère son bien. 
La famille Cussac le gérait depuis 1987. 
Une famille de Roms se retrouve enfermée pendant plus d’une heure à l’intérieur de l’hôtel, squatté depuis sa fermeture, par des “ouvriers en charge des travaux de réhabilitation”, d’après le président de l’association Prales, porte-parole des Roms des Alpes-Maritimes, qui se rend sur place. 
“Ils ont demandé à la famille de quitter les lieux. Ils ont claqué les portes. Les petites étaient effrayées. Ils n’avaient aucun droit de leur dire de s’en aller. Il n’y a aucune décision de justice, aucune ordonnance d’expulsion.”
Mandatée par le propriétaire, une équipe d’une quinzaine de personnes intervient pour expulser la cinquantaine de Roms qui squatte l’établissement abandonné. 
Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) dénonce des “scènes de violence” et annonce son intention de porter plainte. 
Aucune décision de justice autorisant l’expulsion n’ayant encore été prise, les adultes et enfants réintègrent les lieux plusieurs heures après. 
Le propriétaire de l’hôtel a déposé une demande de permis pour construire un immeuble d’habitation sur le terrain. Un projet bloqué par un recours formé par des riverains. 
La décision de la justice tombe enfin: l’évacuation des lieux est désormais possible. 
Seul obstacle restant: la trêve hivernale. L’expulsion doit donc attendre le 31 mars. 
Près de 70 personnes, dont plus d’un tiers d’enfants, occupent l’hôtel. 
Le maire d’Antibes, Jean Leonetti, rappelle lors du conseil de quartier qu’il a “fait en sorte que les enfants roms soient vaccinés, scolarisés. J’ai fait procéder à un contrôle sanitaire et autorisé les familles à bénéficier des aides des Restos du Cœur, de la Croix-Rouge et d’autres associations humanitaires”. 
>> RELIRE. La vie des Roms de l’Hôtel du Parc à Antibes
Les squatteurs de l’hôtel ne sont pas expulsés le 1er avril, comme prévu, à la fin de la trêve hivernale. 
La raison? L’Etat mène un diagnostic social avant d’évacuer le campement, comme l’impose la circulaire du 26 août 2012. Le but est de rencontrer toutes les familles pour les aider à s’intégrer. 
Finalement, l’expulsion est accélérée le 9 avril à cause d’un incendie. Le feu détruit une partie des étages mais ne fait aucune victime. L’origine semble accidentelle: un court-circuit dû à un branchement sauvage dans une chambre inoccupée.
La majorité des Roms qui occupent les lieux se trouve, au moment des faits, en Roumanie pour célébrer la Pâques orthodoxe. La quinzaine de personnes restante refuse d’être relogée dans des hôtels de Nice par la préfecture.  
>> RELIRE. PHOTOS. A Juan-les-Pins, l’hôtel du Parc en partie détruit dans un incendie
Le propriétaire de l’hôtel, la société Parc et Plaza, fait cadenasser les entrées et le maire Jean Leonetti prend un arrêté de péril au vu des risques d’effondrement de la toiture et d’un étage. 
Les dernières familles de Roms qui squattent l’établissement sont expulsées quelques jours après l’incendie. L’hôtel est muré. 
On en apprend plus sur le projet du propriétaire pour l’hôtel du Parc. 
Il s’agit de le reconstruire et l’agrandir pour obtenir un établissement cinq étoiles de 80 à 100 chambres avec des restaurants de luxe. 
Les actionnaires sont des “investisseurs russes résidents à Monaco et qui ont envie de s’implanter à Juan”, d’après le représentant de la société. 
Ce projet reçoit un avis favorable de la mairie. 
Changement de propriétaire pour l’hôtel du Parc, qui appartient désormais à un promoteur Saoudien, qui acquit en même temps d’autres verrues dans la ville. 
“Il m’a présenté un dossier [pour l’hôtel du Parc] qui n’était pas en phase avec le plan local d’urbanisme. Il présentait des hauteurs inacceptables. On lui a demandé de revoir sa copie”, prévient le maire Jean Leonetti.
“Ou il me présentait un projet cohérent, ou je faisais une déclaration d’utilité publique sur le secteur pour créer une zone commerciale et des jardins. Du coup, il s’est tourné vers un architecte de renom, Jean-Michel Wilmotte, pour élaborer un nouveau projet. On attend de le voir pour le valider.”
Jean Leonetti évoque l’avancée du projet lors d’une réunion de quartier. 
La nouveauté? Le programme, présenté par le paysagiste Jean Mus et l’architecte Jean-Michel Wilmotte, est compatible avec le plan local d’urbanisme… mais pas encore finalisé. 
Aucun permis de construire n’est encore déposé. 
>> RELIRE. Une des verrues de Juan-les-Pins bientôt réhabilitée?
La Ville prend un arrêté de péril ordinaire. 
Compte tenu des risques d’écroulement sur la voie publique, le propriétaire est mis en demeure pour procéder à la dépose d’une gouttière et à la restructuration d’une partie du toit. 
Devant la lenteur de la situation, le maire d’Antibes lance une procédure d’acquisition par voie d’expropriation. 
“Nous avons accordé au propriétaire un permis de démolir qu’il devait exécuter avant la fin de l’année 2019. Il ne l’a pas fait. Alors nous prenons nos précautions face à cette inertie. Il a été demandé à plusieurs reprises le dépôt d’un permis de construire pour un projet d’ensemble en vue de réhabiliter ce quartier.”
Le propriétaire peut encore réagir et relancer le projet qui consiste, cette fois, à la création d’un spa de remise en forme d’une surface de 1.000m², d’espaces commerciaux et de l’hôtellerie.
Dans le même temps, la mairie travaille à un plan B: un nouvel éco-quartier dans le style de Marenda-Lacan. 
>> RELIRE. Verrue au cœur de Juan-Les-Pins: le maire d’Antibes menace d’exproprier les Saoudiens
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