Un Allemand de 38 ans et une Suissesse de 28 ans sont décédés lors d’une fusillade. L’homme avait procédé à l’enlèvement d’un professeur zurichois. Si ses motivations sont encore inconnues, le «Tages-Anzeiger» révèle que l’Allemand était complotiste
Deux personnes sont mortes lors d’une opération de police dans une commune zurichoise mercredi soir. Tout a commencé avec un enlèvement: celui d’«une personne connue à l’échelle nationale», précise le Tages-Anzeiger. Suite à une décision judiciaire superprovisionnelle et afin de garantir la protection de la victime, le quotidien alémanique n’a pas le droit de divulguer son identité.
Nous savons néanmoins qu’il s’agit d’un professeur de l’Université de Zurich qui a été mandaté par la Confédération pour présider une commission indépendante en lien avec le Covid-19. Le 31 mars, cet homme a été enlevé dans le canton de Zurich par un Allemand de 38 ans, armé et «actif dans les milieux complotistes et antivax», souligne heidi.news.
«Le soir même, le ravisseur a laissé partir sa victime», indique dans son communiqué la police cantonale zurichoise. Le Tages-Anzeiger indique de son côté que le professeur a été «séquestré pendant des heures». Une enquête a aussitôt été ouverte. «Comme les investigations […] laissaient supposer que le suspect disposait d’armes à feu, il a été fait appel aux spécialistes de l’unité d’intervention» pour procéder à son arrestation.
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Celle-ci s’est déroulée le mercredi 6 avril, peu avant 20 heures, à Wallisellen. L’opération de police a rapidement tourné à la fusillade. «L’Allemand a brusquement sorti une arme à feu et l’a utilisée, touchant probablement sa compagne, poursuit le communiqué. La police a alors ouvert le feu. Malgré les mesures de sauvetage immédiatement mises en œuvre, l’homme et la femme sont décédés sur place.»
Une enquête est en cours pour déterminer le déroulement de cet incident, ce qui a motivé cet enlèvement ainsi que la libération du professeur. Elle est menée par le Ministère public zurichois, en collaboration avec la police cantonale et l’Institut de médecine légale de l’Université de Zurich. Plusieurs procédures pénales ont été ouvertes «pour soupçon d’homicide volontaire à l’encontre du ravisseur et des fonctionnaires de police impliqués dans les événements», pointe heidi.news.
Jeudi, un Suisse de 34 ans a été arrêté dans un canton voisin. Il est soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement du professeur. «La présomption d’innocence s’applique», rappelle le procureur, cité par le Tages-Anzeiger. La perquisition de l’appartement du suspect, dans lequel il vivait depuis deux ans, confirme que le ravisseur possédait bien plusieurs armes, ainsi que des munitions. Le Tages-Anzeiger ajoute qu’il s’entraînait régulièrement à tirer dans la commune argovienne de Spreitenbach.
Son identité et celle de sa compagne, une Suissesse de 28 ans, n’ont pas été communiquées. Le Ministère public déclare, en s’appuyant sur le rapport de l’Institut de médecine légale de l’Université de Zurich, que la jeune femme est décédée suite à un coup de feu tiré par son compagnon. D’après le quotidien alémanique, l’homme avait créé en février 2020, dans le canton de Zoug, une entreprise avec un partisan de la théorie «platiste» – une croyance selon laquelle la Terre serait plate.
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Pour le quotidien zurichois, la dimension politique de ce fait divers doit être prise en considération. L’Office fédéral de la police, Fedpol, enregistre de plus en plus de menaces potentielles provenant de personnes considérées comme complotistes ou conspirationnistes. Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) surveille ainsi plusieurs personnalités politiques. En 2020, 64 rapports ont été rédigés concernant des personnes dites protégées menacées et en danger, contre 18 en 2019.
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