Publié
le 13/09/2022 à 14h29
Mis à jourMis à jour
le 17/11/2022 à 09h59
Carole Tribout
Près de 90% des 73 salariés de Tenneco Orléans sont en grève depuis mercredi dernier. Avenue Buffon, à La Source, ils étaient réunis, ce mardi 13 septembre au matin, à l’entrée de l’usine, qui ne s’appelle plus Federal Mogul depuis que Tenneco a acquis le groupe en 2018.
90% : un chiffre avancé par José Fernandez, délégué syndical CFDT et Patrice Taright, secrétaire du comité social et économique, CFDT également.
Leur entreprise de sous-traitance automobile va fermer à la fin de l’année, comme cela leur a été annoncé, début juillet. Le service communication du groupe reconnaît, par écrit, “la situation difficile” ainsi que le “dialogue permanent et de bonne qualité avec les représentants du personnel” et reconnaît que “73 licenciements sont annoncés en l’absence de repreneur et de solutions internes”.
Ces derniers négocient afin d’obtenir des indemnités supralégales plus élevées que celle qui leur est proposée, visant les 30.000 euros plus 2.000 euros par année d’ancienneté pour tous, dès la première année. C’est sur les 2.000 euros que la discussion achoppait, ce 13 septembre au matin.
Quant à savoir si des reclassements pourraient se faire, notamment dans l’usine Tenneco de Saint-Jean-de-la-Ruelle, la situation actuelle de l’automobile les pousse à la prudence. “Nous subissons un gros ralentissement depuis trois ans“.
La production est à l’arrêt depuis mercredi, selon la CFDT.
Depuis la crise du Covid, les ventes automobiles ne se sont pas relevées, le diesel ne cesse de perdre des parts de marché, et les pénuries de composants électriques ralentissent les commandes de la part des constructeurs. Tenneco Orléans travaille principalement pour Renault, mais aussi Stellantis et d’autres.
L’usine fabriquait, voilà une dizaine d’années, jusqu’à 30 millions de soupapes et poussoirs par an, pour les moteurs thermiques et notamment diesel, selon les deux syndicalistes. Un chiffre qui serait tombé à 12 millions l’an passé, pour un chiffre d’affaires qui aurait également chuté, selon eux, en quelques années, de 40 à 10 millions d’euros pour le site orléanais.
Reste que Tenneco, un groupe américain de 78.000 salariés, a sans doute aussi d’autres objectifs, d’économie d’échelle entre autres. Une grande partie de la production orléanaise partira en République tchèque, ainsi qu’en Thaïlande et en France. Une autre usine, en Allemagne, doit également fermer.
Une décision choc pour les salariés “dont la moyenne d’âge est de 48 ans et l’ancienneté de 22 ans en moyenne”, souligne José Fernandez. “Ils savent qu’ils ne retrouveront pas de travail dans l’automobile…”
Tenneco nous a répondu par écrit sur les raisons de la fermeture :
“L’annonce de ce projet est la conséquence d’un positionnement du site sur un marché surcapacitaire et s’inscrit dans le cadre d’un effort global visant à consolider le réseau de fabrication de soupapes automobiles en Europe.
“La demande pour les produits fabriqués sur le site de La Source est en baisse depuis 2014. Ce projet est le résultat de plusieurs facteurs :
* baisse significative de la demande sur le marché de la soupape monométallique ;
* baisse de la demande de soupapes pour motorisations diesel ;
* réduction du nombre moyen de cylindres par moteur et baisse constante des immatriculations d’automobiles neuves depuis 2019 (-20% en Europe entre mars 2022 et mars 2021) ;
* surcapacité mondiale de fabrication de soupapes ;
* constitution par des concurrents chinois et indiens de capacités substantielles de production de soupapes automobiles ;
* incapacité de l’usine à conquérir de nouveaux marchés en raison de la forte pression concurrentielle sur les prix.

“De nouveaux contrats, cruciaux pour la survie à plus long terme de l’usine, n’ont pas été attribués à un niveau permettant de soutenir une activité financièrement viable. L’usine fonctionne à perte depuis 2019. Pour compenser les baisses de volume de ces dernières années, les effectifs de La Source ont été réduits par la réduction des contrats temporaires et les nombreux départs naturels de salariés. La pression sur les prix due à la surcapacité du marché et à la concurrence de pays à bas coûts – rendent de plus en plus difficile le redressement de l’activité.”
Carole Tribout
6 commentaires
Yves Gorin a posté le 14 septembre 2022 à 23h41
D’après mes renseignements plus besoin de traverser la rue pour un job, il suffit de sauter sur place pour attraper la queue du mickey dixit M…. on (déclaration sécrète entretien du Quinquennat)
Je réponds J’alerte
Chris Le franc a posté le 14 septembre 2022 à 09h42
Le siège central de Tenneco est situé à Lake Forest, dans l’État américain de l’Illinois. Le siège européen se trouve à Haren (nord-est de Bruxelles), en Belgique. Les marques les plus connues détenues par le groupe sont : – Monroe ; – Walker ; – Rancho ; – DynoMax ; – Clevite Elastomers ; – Gillet ; – Fonos ; – Fric-Rot ; – Kinetic ; – Thrush ; – DNX. …
Je réponds J’alerte
alain marteau a posté le 14 septembre 2022 à 08h12
aux dires journaliers ,il n y aurais meme plus besoin des traverser la rue pour trouver un taf suffisement renuméré permetant de vivre decement
Je réponds J’alerte
alain marteau a posté le 14 septembre 2022 à 07h50
ne vous inquietez pas , des entreprises manquent de bras!
Je réponds J’alerte
Pierre Damak a posté le 13 septembre 2022 à 18h19
Ce n’est pas Merci Aubry ou Sarko ou LE Maire ou un autre de gauche ou de droite. C’est une question de politique globale menée depuis plus de 30 ans. Faire fabriquer ailleurs. Le pays sans usine. Associé à un futur effondrement économique catalysé par le COVID (erreur de labo: mais facteur humain) c’est normal que les dirigeants retirent leurs billes le plus rapidement possible des secteurs en voies de disparation à moyen terme. Et des soupapes dans un moteur électrique ….. pas très utile.
Je réponds J’alerte
paul ochon a posté le 13 septembre 2022 à 15h29
” Il serait question qu’une grande partie de la production orléanaise parte en République tchèque”…. Merci Aubry, Jospin et autres destructeurs de l’emploi en France ,
Je réponds J’alerte
Aidez-nous à améliorer notre site en répondant à notre questionnaire.

source

Catégorisé: