A deux semaines de la présentation officielle du Tour de France 2023, on a tenté de savoir si la plus grande course cycliste au monde viendrait à nouveau dans la région Bourgogne-Franche-Comté. La réponse est oui. Le Jura et l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard devraient voir passer le peloton.
C’est un jeu de piste bien de saison, qui s’apparente de plus en plus au jeu du chat et de la souris.
A quelques jours de la présentation du parcours 2023 du Tour de France, le 27 octobre, on a voulu savoir s’il était utile de se déplacer à Paris, pour assister à la cérémonie officielle présidée par Christian Prudhomme, le patron de la plus prestigieuse course cycliste au monde.
A vrai dire, on ne se faisait guère d’illusions. La Franche-Comté a été très bien lotie ces dernières années, avec 7 passages sur les 11 dernières éditions, soit 18 villes-étapes ! (voir le détail plus bas). Ca n’aurait pas été un scandale qu’Amaury Sport Organisation (ASO), l’organisateur de l’épreuve, fasse l’impasse l’été prochain.
Et pourtant, après quelques coups de fil, il a bien fallu se rendre à l’évidence: le Tour, sa caravane et les plus grandes stars du cyclisme vont revenir chez nous en juillet 2023.
Où ça exactement ? “Tout le monde en parle, personne ne sait”, résume un fin connaisseur des rouages de la petite reine.

Le Jura sera concerné, j’en suis certain.

Un homme sait. Mais il ne dit rien. Clément Pernot est le président du conseil départemental du Jura. Il est aussi le référent ASO au sein de l’Association des Départements de France, un poste clé qui lui permet de côtoyer régulièrement Christian Prudhomme. Depuis 2016, le Tour est d’ailleurs venu à quatre reprises dans le Jura, contre seulement trois fois les 50 années précédentes.
Si le patron du Département reste muet comme une tombe, d’autres élus jurassiens parlent pour lui. “Le Jura sera concerné, j’en suis certain”, certifie un maire influent du département.
Les regards se tournent vers le “Coeur du Jura”, la communauté de communes organisée autour du triptyque Arbois-Salins-Poligny. Les deux premières nous assurent qu’elles ne seront pas ville-étape. Reste Poligny. On a cherché à plusieurs reprises à joindre le maire, Dominique Bonnet. En vain. On aurait aimé lui demander s’il était vrai, comme on nous l’a raconté, que des scénarios d’arrivée d’étape ont été imaginés il y a plusieurs mois déjà.
D’autres villes jurassiennes sont citées: Champagnole, chère au coeur de Clément Pernot (il en fut le maire), mais aussi Moirans-en-Montagne et Lons-le-Saunier, la ville-préfecture…
Le peloton devrait arriver dans le Jura le vendredi 21 juillet, soit l’avant-veille de l’ultime étape sur les Champs-Elysées. Nos confrères du Progrès révèlent que la course s’arrêtera dans l’Ain voisin la veille au soir, avec une arrivée probablement à Bourg-en-Bresse. D’où repartira le peloton le vendredi ? Le Parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes, toujours en Bresse, tient la corde pour certains, d’autres évoquent une ville de Saône-et-Loire… ou du Jura lui-même !
Le 21 juillet au soir, après l’arrivée dans le Jura, des chambres d’hôtels ont en tout cas été réservées à Besançon, mais il semble acquis que la course ne reprendra pas le lendemain de la capitale comtoise.

Un départ de Montbéliard serait très très probable !

C’est en effet mal connaître la majorité municipale que d’imaginer Besançon ville-étape du Tour. La maire écologiste Anne Vignot n’est guère friande de ces grand-messes sportives. Quand on a posé la question, par acquis de conscience, à l’Hôtel de ville, notre interlocuteur a pouffé, tant cette possibilité lui paraissait incongrue.
Il faut probablement poursuivre l’autoroute A36 vers l’est et l’Aire urbaine pour trouver la ville départ du samedi 22 juillet. Des hôtels sont également réservés du côté de Belfort et de Montbéliard. Mais là encore, les pistes se croisent et ne mènent pas dans la même direction.
“Belfort n’est pas ville-étape”, jure la main sur le coeur un élu de la Cité du Lion. “Un départ de Montbéliard serait très très probable”, nous indique un spécialiste du cyclisme régional. 
La ville de Montbéliard dément, précise que le sujet a été “évoqué à l’agglomération”, tandis qu’à PMA (Pays de Montbéliard Agglomération), on renvoie vers la ville… ou vers Belfort !
La course devrait se poursuivre vers le Ballon d’Alsace, avec une montée inédite. Toujours dans le massif des Vosges et dans le département du Haut-Rhin, la station du Markstein, où la Néerlandaise Annemiek van Vleuten a construit sa victoire lors du Tour féminin 2022, pourrait cette fois accueillir le peloton masculin.
Pourquoi tant de cachotteries, quand d’ordinaire les élus ne se font pas prier pour vendre la mèche et la “grande fête du vélo” à leurs administrés ?
D’abord, il semble qu’ASO ait remonté les bretelles de tout le monde, lassé que le parcours soit ces dernières années systématiquement connu, à grands coups d’indiscrétions dans la presse, avant son officialisation.
Ensuite, le contexte économique n’est pas favorable à l’annonce de grandes festivités. Alors même que certains élus préparent les contribuables à une hausse des impôts locaux pour payer le chauffage de l’école cet hiver, il ne paraît pas forcément opportun de se vanter qu’on a fait un gros chèque à ASO pour faire venir le Tour, aussi populaire soit-il. 
On en était là de nos réflexions quand il a bien fallu prendre une décision. “Vous pouvez faire le déplacement à Paris, ça vaudra le coup pour le Jura”, nous a assuré l’un. “Je serais vous, j’irai”, nous a conforté l’autre, à l’autre bout de la région.
On a donc demandé nos accréditations pour le Palais des Congrès le 27 octobre prochain.

Les villes-étapes comtoises ces dix dernières années :

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